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der avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie, quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines<ref>1</ref> ? ou vous flattez-vous de
l sésame 79

l
poétique, sinon profitable pour l’esprit (qui sait, d’ailleurs, s‘il ne pourrait pas l’être), le genre de vie si bien décrit par George Eliot dans une page d’Adam Bede. si Même l’oisiveté est active maintenant, curieuse du musées, de littérature périodique, même des théories scientifiques avec aide du microscope. Le vieux Loisir était un personnage tout différent ; il ne sait qu’une innocente gazette privée d’articles de fond… Il vivait principalement à la campagne, au milieu d’agréables résidences de famille. Il aimait à flâner au parfum de l'abricotier, à s’étendre sous les ombrages. Il ne connaissait rien des assemblées religieuses de la semaine et n’en pensait pas plus mal du sermon du dimanche qui le laissait dormir depuis le texte jusqu’à la bénédiction". Il avait une conscience facile… pouvant supporter une forte quantité de bière ou de porto ; les doutes, les scrupules et les aspirations ne l’avaient pas rendu délicat… Bon vieux Loisir, ne soyez point sévère pour lui, etc. »
l der avec votre femme de chambre ou votre garçon
(Adam Bède, traduction d’Albert Durade, tome II, pages 340 et 341.) (Note du traducteur.)
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' des rois et des reines (1) ‘? ou vous flattez-vous de
(1) Pascal dit : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! » Ne pourrait-on pas dire ici (et plus justement encore un peu plus bas, § 15 à la métaphore: « Il est versé dans l’armorial des mots, il connaît les mots de vieille race, les alliances qu’ils ont contractées, ceux qui sont reçus, etc. ») : « Quelle vanité que la métaphore quand elle attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux. » « Quelle vanité que la métaphore quand elle donne de la dignité à l’idée précisément à l’aide des fausses grandeurs dont nous nions la dignité. » Ruskin dit : « Voulez-vous aller bavarder avec votre femme de chambre ou votre garçon d’écurie quand vous pouvez vous entretenir avec des rois et des reines. » Mais en réalité, et si cela n’était pas une métaphore, Ruskin ne trouverait pas du tout qu‘il vaut mieux causer avec un roi qu’avec une servante (a). Ainsi les mots rois, noblesse, pour ne citer que ceux qui se rapportent exactement au passage en question, sont employés, par des écrivains qui savent le néant de ces choses, pour donner une idée plus de grandeur (grandeur que ces choses ne peuvent pourtant pas donner puisqu’elles ne la possèdent pas en réalité). Je trouve dans Maeterlinck (l’Évolution du
poétique, sinon profitable pour l’esprit (qui sait, dailleurs, s‘il ne

pourrait pas l’être), le genre de vie si bien décrit par George Eliot
(a) Ruskin moins que tout autre. « Les biographes de Ruskin, dit l’homme qui a le mieux parlé de Ruskin et qui l’a fait connaitre en France, M. Robert de la Suzeranne, dans la Préface qu’il a écrite pour la belle traduction des Pierres de Venise de M{{me}} P. Grémieux, les biographes de Ruskin savent que ce n’est pas dans les salons qu’il faut aller chercher sur lui des souvenirs personnels, mais chez… des maçons, des charpentiers, des bouquinistes, des bedeaux et des gondoliers. M. Ugo Ojetti a retrouvé et publié les lettres de Ruskin à son gondolier. »
dans une page d’Adam Bede. si Même l’oisivelé est active mainte-
nant, curieuse du musees, de littérature périodiqne,même des théories
scientifiques avec aide du microscope. Le vieux Loisir était un per-
sonnage tout différent; il ne "sait qu'une innocente gazette privée
d’articles de fond... ll vivait principalement à la campagne, au mi-
lieu d'aççréables résidences de famille. ll aimait à flâner au parfum
de l'abriccticr, à s’étendre sous les ombrages. ll ne connaissait
rien des assemblées religieuses de la semaine et n’en pensait pas
plus mal du sermon du dimanche qui le laissait dormir depuis le
texte jusqu’à la bénédiction". ll. avait une conscience facile. .. pou-
vant supporter une forte quantité de bière ou de porto; les doutes,
les scrupules et les aspirations ne l’avaient pas rendu délicat...
Bon vieux Loisir, ne soyez dpoint sévère pour lui, etc. »
(Adam Bède, traduction ’Albert Durade, tome II, pages 3/40 et
3l;i.) (Note du traducteur.)
(x) Pascal dit: « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admî-
ration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les
originaux! » Ne pourraibon pas dire ici (et plus justement encore
un peu plus bas, § 15 à la métaphore: « Il est versé dans l’armo-
rial des mots,il connaît les mots de vieille race, les alliances qu’ils
ont contractées, ceux qui sont reçus, etc. ») : « Quelle vanité que
la métaphore quand elle attire Padmiration par la ressemblance des
choses dont on n’admire pas les originaux. » « Quelle vanité que la
métaphore quand elle donne de la dignité à l’idée precisement à
l’aide des fausses grandeurs dont nous nions la dignité. » Ruskin
dit: « Voulez-vous aller bavarder avec votre femme Je chambre ou
votre garcon d’écurie quand vous pouvez vous ·ant;··etenir avec des
rois et des reines. » Mais en réalité, et si cela n’était pas une méta-
ph0re,Ruskin ne trouverait pas du tout qu‘il vaut mieux causer
avec un roi qu'avec une servante (a). Ainsi les mots rois, noblesse,
pour ne citer que ceuxqui se rapportent exactement au passage en _
question, sont employés, par des écrivains qui savent le néant de `
ces choses, pour donner une idée plus de grandeur (grandeur
que ces choses ne epeuvent pourtant pas donner puisqu’elles ne la
possèdent pas en r alité).Je trouve dans Maeterlinck (l’Evoluti0n du
(a) Ruskin moins que tout autre. « Les biographes de Ruskin, dit l'homme
qui ale mieux parlé de Ruskiu et qui 1'n fait connaitre en France, M. Robert
e la Sxzeranne, dans la Préface qu'il a écrite pour lu belle traduction des
Pierres de Venise de MM P. Grémieux, les bio rnphes dé Ruskin savent que
ce n'est pas dans les salons qu'il faut aller chercher sur lui des souvenirs per-
sonnels, mais chez... des maçons, des charpentiers, des bouquinistes, des be-
deaux et des gondoliers. M. Ugo Ojetti st retrouvé et publié les lettres de Rus-
. km A ron gondolier. n ‘ -