« Les Bandits tragiques/0 » : différence entre les versions

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Un des malfaiteurs tragiques dont les exploits sanglants suscitèrent, pendant des mois, une curiosité mêlée d’épouvante. Un anarchiste faisant partie de ce qu’on a appelé la bande à Bonnot, encore que Bonnot, vulgaire criminel de droit commun, ne fut jamais, comme on a voulu le croire, l’âme véritable, l’organisateur et le chef reconnu de ces légendaires meurtriers : les Bandits en auto.
 
C’est parce qu’il avait connu, par hasard, ce Bonnot et parce qu’il était mêlé au mouvement anarchiste illégaliste
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qu’en dépit de tous les témoignages et des preuves accumulées de son innocence, Dieudonné s’est vu condamner, à mort d’abord ; puis au bagne à perpétuité.
 
Ce qui a pu attirer particulièrement l’attention sur cette victime, ce sont, pour commencer, les reportages de nos confrères Albert Londres et Louis Roubaud, lesquels ont pu le joindre là-bas et lui arracher quelques mots. Puis le manuscrit adressé à M. Chanel, gouverneur de la Guyane, contenant les souvenirs du forçat innocent.
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Qu’était-ce donc que ce monde étrange, mélangé, bizarre, qui semble si lointain, si inaccessible aux gens paisibles ? Un ramassis de pauvres hères désaxés par des théories fumeuses, coupables surtout d’avoir ingurgité, sans les digérer efficacement, des axiomes scientifiques hors de leur contrôle et de leur intellect. Mais aussi des hommes de volonté âpre, fatigués des vaines déclamations et des paroles stériles, soucieux d’action, dévorés du besoin de s’affirmer.
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Mais les morts replongés dans leur silence, il reste les vivants. Et de ces vivants qui sont comme des morts, Eugène Dieudonné.
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Depuis, la guerre passé, dévastatrice; et après la guerre, des révolutions, des changements de régime, des monarques écroulés, des nations neuves, des problèmes et des problèmes imprévus dont on s’efforce vainement de faire surgir la solution.
 
Alors quand vous venez, maquillé de candeur, dire
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aux hommes d’aujourd’hui : « Vous savez, il y a là-bas. de l’autre côté des mers, un infortuné qui connaît les pires tortures morales, un innocent jadis sacrifié, jeté en pâture à l’épouvante générale, un pauvre diable d’homme qui a famille, enfants, et crève de ses illusions… Alors, quand vous tenez ce langage aux braves gens, vos contemporains, vous les voyez hocher la tête, esquisser un geste las et murmurer :
 
— Ah ! oui Dieudonné !… le bandit tragique… Erreur judiciaire… Bah ! il y a tant d’innocents, tant d’innocents de par le vaste monde…
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N’importe, il faut qu’on sache.
 
Depuis plus de douze années, un homme dont le seul crime fut d’avoir opté pour un idéal peut-être inaccessible, d’avoir rêvé de bonté, de fraternité, de liberté, expie férocement, sordidement, un
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crime qu’il n’a pas commis, un crime que d’autres ont revendiqué avec opiniâtreté et pour lequel ils ont offert leurs têtes… Car, répétons le, c’est ainsi. Malgré les affirmations des vrais coupables, malgré les faits dont la lumière paraissait à tous éclatante, Eugène Dieudonné a été condamné au bagne, rayé de l’existence…
 
Est-ce que douze années de supplice ne suffisent point ?
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Ceux qui se sont penchés sur ses confessions ont découvert une âme d’élite, un cœur sensible, prompt aux révoltes et aux emballements généreux, avide de savoir, tourmenté par le spectacle des quotidiennes iniquités. Pour tout dire, un beau tempérament que les hivers et les étés, dans la case du paria, n’ont pu entièrement annihiler. Un homme qui n’a jamais cessé d’être un homme et un honnête homme, dans le sens large du mot. Un forçat pour lequel l’administration pénitentiaire, convaincue, intercède, et qu’il importe de rendre, au plus tôt, à ses affections familiales, à ses amis, à son labeur…
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C’est pourquoi, utilisant le plus possible les « Souvenirs » qui furent publiés dans ''Paris-Soir'', nous avons cru utile de faire revivre ici les péripéties multiples, sanglantes et déconcertantes de ce drame sans précédent qui a pris place dans l’histoire sous la dénomination des ''Bandits Tragiques''.
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Car, Garnier, traqué par la police qu’il narguait, écrivait au juge et au Chef de la Sûreté : « Dieudonné est innocent. Il n’était pas rue Ordener ! »
 
Car, Callemin, condamné à la Cour d’Assises, se levait pour déclarer : « J’ai un aveu à faire : Dieudonné est innocent !
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C’est Garnier et moi qui sommes les vrais coupables ! »
 
Car, il est établi qu’à l’heure où le crime s’accomplissait, Dieudonné, sur lequel les patrons fournissaient les meilleurs renseignements, travaillait à Nancy.
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Drame inégalable. Drame sans réplique.
==[[Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/11]]==
 
Drame profondément émouvant où l’horreur le dispute à la pitié.
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Époque d’empirisme et de barbarie où des Jasons dépenaillés se ruaient à la conquête des Toisons d’or, dans le labyrinthe des coffres-forts triplement verrouillés, sans autre fil conducteur que le browning meurtrier, crachant son âme de plomb inconsciente…
 
 
=== no match ===