« Le Râmâyana (trad. Fauche)/Tome 1 » : différence entre les versions
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▲Il dit ; à ce discours du magnanime Lakshmana, Kâauçalyâ, noyée dans sa tristesse amère, dit à Râma : « Tu as entendu, Râma, ces bonnes paroles d’un frère, dont l’amour est comme un culte envers toi. Médite-les, et qu’elles soient exécutées promptement, s’il te plaît. Tu ne dois pas, fléau des ennemis, fuir dans les bois sur un mot de ma rivale, et m’abandonner en proie à tous les feux du chagrin. Si tu suis le senlier de la vertu antique, toi qui en possèdes la science, sois docile à ma voix, reste ici, accomplis ce devoir le plus élevé de tous. Jadis, vainqueur des villes ennemies, Indra, sur l’ordre même de sa mère, immola ses frères les rivaux de sa puissance, et mérita ainsi l’empire des habitants du ciel. Tu me dois, mon fils, le même respect que tu dois à ton père : tu n’iras donc pas dans les bois au mépris de ma défense, car il est impossible que je vive, privée de toi. »
À ces mots de l’infortunée Kâauçalyâ, qui gémissait ainsi, Râma répondit en ces termes, que lui inspirait le sentiment de son devoir, à lui, qui était, pour ainsi dire, le devoir même incarné : « Il ne m’est aucunement permis de transgresser les paroles de mon père. Je te prie, la tête courbée à les pieds, d’accepter mon excuse ; j’exécuterai la parole de mon père ! Certes ! je ne serai pas le seul qui aurai jamais obéi à la voix d’un père ! Et d’ailleurs ce qu’on vante le plus dans la vie des hommes saints, n’est-ce point d’habiter les forêts ?
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