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Les Orfévres par l’Ordonnance ne peuvent travailler d’or fin qu’à 23 ''carats'' & trois quarts, sans remède & sans soudure ; & en cas de soudure, à un quart de ''carat'' de remède, & en ouvrage creux chargé de filets & de rapports, à demi ''carat'' de remède : mais si on leur délivre l’or, ils pourront travailler à tous titres, pourvû qu’ils en tiennent registre.
Les Orfévres par l’Ordonnance ne peuvent travailler d’or fin qu’à 23 ''carats'' & trois quarts, sans remède & sans soudure ; & en cas de soudure, à un quart de ''carat'' de remède, & en ouvrage creux chargé de filets & de rapports, à demi ''carat'' de remède : mais si on leur délivre l’or, ils pourront travailler à tous titres, pourvû qu’ils en tiennent registre.


Le ''carat de fin'', est un vingt-quatrième dégré de bonté de quelque portion d’or que ce soit ; & un ''carat de prix'', est une vingt-quatrième partie de la valeur d’un marc fin : comme, si le marc d’or vaut 384 livres, le ''carat de prix'' vaudra 16 livres. On a aussi appelé le ''carat de poids'', un poids de la vingt-quatrième partie du marc, qui est de 192 grains. Il a servi autrefois dans la fabrication des monnoies. Le mot de ''carat'', selon Ménage, après Alciat, vient du Grec {{lang|grc|κεράτιον}}, qui étoit une espèce de petit poids. Mais Savot le dérive avec plus d’apparence de {{grec}}, qui signifioit un denier de tribut, ou une espèce de monnoie qu’on battoit à cette fin, disant qu’il est vraisemblable que comme la division du fin de l’argent a été faite par une espèce de monnoie qu’on appeloit ''denier'' ; aussi le titre de l’or a été marqué par une monnoie d’or qu’on appeloit en ce temps-là ''carat''. Meursius & Bulenger le prennent aussi pour une espèce de monnoie. D’autres les dérivent simplement du Latin ''{{lang|la|caracter}}''.
Le ''carat de fin'', est un vingt-quatrième dégré de bonté de quelque portion d’or que ce soit ; & un ''carat de prix'', est une vingt-quatrième partie de la valeur d’un marc fin : comme, si le marc d’or vaut 384 livres, le ''carat de prix'' vaudra 16 livres. On a aussi appelé le ''carat de poids'', un poids de la vingt-quatrième partie du marc, qui est de 192 grains. Il a servi autrefois dans la fabrication des monnoies. Le mot de ''carat'', selon Ménage, après Alciat, vient du Grec {{lang|grc|κεράτιον}}, qui étoit une espèce de petit poids. Mais Savot le dérive avec plus d’apparence de {{lang|grc|καράτιον}}, qui signifioit un denier de tribut, ou une espèce de monnoie qu’on battoit à cette fin, disant qu’il est vraisemblable que comme la division du fin de l’argent a été faite par une espèce de monnoie qu’on appeloit ''denier'' ; aussi le titre de l’or a été marqué par une monnoie d’or qu’on appeloit en ce temps-là ''carat''. Meursius & Bulenger le prennent aussi pour une espèce de monnoie. D’autres les dérivent simplement du Latin ''{{lang|la|caracter}}''.


{{sc|Carat}}, est aussi le poids dont on use pour peser les diamans, qui est de quatre grains. Le diamant du Grand Mogol pèse 279 ''carats''. Ces grains sont un peu moins pesant que ceux du marc. Ce mot en ce sens est venu du Grec {{grec}}, qui signifie un fruit que les Latins nomment ''{{lang|la|siliqua}}'', & les François ''carouge'' ou ''caroube''. Il est contenu en des gousses courbes, de la longueur d’un doigt. Chaque grain de ce légume peut peser quatre gains, soit de blé ou d’orge ; d’il il est arrivé que le nom de ''{{lang|la|siliqua}}'' a toujours été pris pour un poids de quatre grains, comme prouvent Poulain en son ''Glossaire'', & Depois Médecin, en son ''Traité des Medailles''. Galien appelle l’arbre qui porte ce fruit ''Keratonia''. Saladin, dans son Livre ''De Ponderibus'', au rapport de Du Cange, dit que ce poids a été appelé ''chira'' ou ''chirast''.
{{sc|Carat}}, est aussi le poids dont on use pour peser les diamans, qui est de quatre grains. Le diamant du Grand Mogol pèse 279 ''carats''. Ces grains sont un peu moins pesant que ceux du marc. Ce mot en ce sens est venu du Grec {{lang|grc|κεράτιον}}, qui signifie un fruit que les Latins nomment ''{{lang|la|siliqua}}'', & les François ''carouge'' ou ''caroube''. Il est contenu en des gousses courbes, de la longueur d’un doigt. Chaque grain de ce légume peut peser quatre gains, soit de blé ou d’orge ; d’il il est arrivé que le nom de ''{{lang|la|siliqua}}'' a toujours été pris pour un poids de quatre grains, comme prouvent Poulain en son ''Glossaire'', & Depois Médecin, en son ''Traité des Medailles''. Galien appelle l’arbre qui porte ce fruit ''Keratonia''. Saladin, dans son Livre ''De Ponderibus'', au rapport de Du Cange, dit que ce poids a été appelé ''chira'' ou ''chirast''.


{{sc|Carat}} se dit aussi des petits diamans qui se vendent au poids. Sa girandole paroît beaucoup de loin, cependant elle n’est que de ''carat''.
{{sc|Carat}} se dit aussi des petits diamans qui se vendent au poids. Sa girandole paroît beaucoup de loin, cependant elle n’est que de ''carat''.