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Nous cherchons en vain un meilleur correctif à la liberté des associations ouvrières que l’exercice même de cette liberté. Certes nous aurons à déplorer de la part des unions syndicales bien des abus, bien des erreurs économiques et des préjugés funestes ; mais quelle classe, en arrivant à la liberté, n’a pas débuté par des fautes ? Que les classes moyennes, qui ont pour elles l’instruction que permet le bien-être et l’expérience que procure la pratique des affaires, aident fraternellement l’ouvrier à marcher dans la voie de l’affranchissement ; qu’elles s’appliquent à éteindre les vieilles rancunes, à effacer les anciens griefs, et elles faciliteront ainsi cette solution du problème social que tant d’esprits poursuivent avec une impatience fébrile, solution qui n’existe pas telle qu’un certain parti la rêve, mais qui consiste en une suite de lentes améliorations et de progrès continus. A ce point de vue, la fondation de conseils d’arbitrage et de conciliation analogues aux conseils anglais serait un premier pas fait sur le terrain de l’entente et de l’harmonie sociales. Quand elles seront discutées, comme disent les commissaires de l’enquête anglaise, ''autour d’une table'' par les délégués des patrons et des ouvriers, librement et régulièrement réunis, ces questions qui aujourd’hui nous semblent grosses d’orages perdront de leur apparence menaçante ; bien des malentendus seront éclaircis, et bien des préjugés disparaîtront qui, en se perpétuant, risqueraient de perpétuer nos discordes civiles.
Nous cherchons en vain un meilleur correctif à la liberté des associations ouvrières que l’exercice même de cette liberté. Certes nous aurons à déplorer de la part des unions syndicales bien des abus, bien des erreurs économiques et des préjugés funestes ; mais quelle classe, en arrivant à la liberté, n’a pas débuté par des fautes ? Que les classes moyennes, qui ont pour elles l’instruction que permet le bien-être et l’expérience que procure la pratique des affaires, aident fraternellement l’ouvrier à marcher dans la voie de l’affranchissement ; qu’elles s’appliquent à éteindre les vieilles rancunes, à effacer les anciens griefs, et elles faciliteront ainsi cette solution du problème social que tant d’esprits poursuivent avec une impatience fébrile, solution qui n’existe pas telle qu’un certain parti la rêve, mais qui consiste en une suite de lentes améliorations et de progrès continus. A ce point de vue, la fondation de conseils d’arbitrage et de conciliation analogues aux conseils anglais serait un premier pas fait sur le terrain de l’entente et de l’harmonie sociales. Quand elles seront discutées, comme disent les commissaires de l’enquête anglaise, ''autour d’une table'' par les délégués des patrons et des ouvriers, librement et régulièrement réunis, ces questions qui aujourd’hui nous semblent grosses d’orages perdront de leur apparence menaçante ; bien des malentendus seront éclaircis, et bien des préjugés disparaîtront qui, en se perpétuant, risqueraient de perpétuer nos discordes civiles.


{{D|Eugène d’Eichtal.|sc}}

EUGENE D’EICHTHAL.