« Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/32 » : différence entre les versions
m Maltaper: split |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
En-tête (noinclude) : | En-tête (noinclude) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{nr|20|{{sc|les soirées de l’orchestre.}}|}} |
|||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
et cette ville qui t’ont si indignement traité ! Oh ! quelle ridicule bonhomie était la mienne quand je cherchais à calmer ta puérile colère d’un jour ! oh ! la miraculeuse simplicité qui me faisait prêcher la continence à l’eunuque, la lenteur au colimaçon ! Sot que j’étais ! |
et cette ville qui t’ont si indignement traité ! Oh ! quelle ridicule bonhomie était la mienne quand je cherchais à calmer ta puérile colère d’un jour ! oh ! la miraculeuse simplicité qui me faisait prêcher la continence à l’eunuque, la lenteur au colimaçon ! Sot que j’étais ! |
||
Mais quelle puissante passion a donc pu t’amener à ce degré d’abaissement ? La soif de l’or ? tu es plus riche que moi aujourd’hui. L’amour de la renommée ? quel nom fut jamais plus populaire que celui d’Alfonso, depuis le prodigieux succès de ta tragédie de Francesca, et celui, non moins grand, des trois autres drames lyriques qui l’ont suivie. D’ailleurs, qui t’empêchait de choisir une autre capitale pour le théâtre de ton nouveau triomphe ? Aucun souverain ne t’eût refusé ce que le grand Côme vient de t’offrir. Partout, à présent, tes chants sont aimés et admirés ; ils retentissent d’un bout de l’Europe à l’autre ; on les entend à la ville, à la cour, à l’armée, à l’église |
Mais quelle puissante passion a donc pu t’amener à ce degré d’abaissement ? La soif de l’or ? tu es plus riche que moi aujourd’hui. L’amour de la renommée ? quel nom fut jamais plus populaire que celui d’Alfonso, depuis le prodigieux succès de ta tragédie de ''Francesca'', et celui, non moins grand, des trois autres drames lyriques qui l’ont suivie. D’ailleurs, qui t’empêchait de choisir une autre capitale pour le théâtre de ton nouveau triomphe ? Aucun souverain ne t’eût refusé ce que le ''grand'' Côme vient de t’offrir. Partout, à présent, tes chants sont aimés et admirés ; ils retentissent d’un bout de l’Europe à l’autre ; on les entend à la ville, à la cour, à l’armée, à l’église ; le roi François ne cesse de les répéter ; madame d’Étampes, elle-même, trouve que ''tu n’es pas sans talent pour un Italien'' ; justice égale t’est rendue en Espagne ; les femmes, les prêtres surtout, professent généralement pour ta musique un culte véritable ; et si ta fantaisie eût été de porter aux Romains l’ouvrage que tu prépares pour les Toscans, la joie du pape, des cardinaux et de toute la fourmilière ''enrabattée'' des monsignori n’eût été surpassée, sans doute, que par l’ivresse et les transports de leurs innombrables catins. |
||
L’orgueil, peut-être, t’aura séduit… quelque dignité bouffie… quelque titre bien vain… Je m’y perds. |
L’orgueil, peut-être, t’aura séduit… quelque dignité bouffie… quelque titre bien vain… Je m’y perds. |