« Le Râmâyana (trad. Fauche)/Tome 1 » : différence entre les versions

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m chasse aux celtes fructueuse
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{{titre|[[Le Râmâyana]]|[[Vâlmikî]]|TOME PREMIER<br/><br/>
Poème sanskrit<br><br> <small>Traduit en français (1864) par [[Hippolyte Fauché]], le traducteur des ''Œuvres complètes'' de Kâlidâsa el du ''Mahâbhârata''.</small>}} [[Livre:Le Râmâyana|Mode fac-similé : index des pages]]
[[en:The Ramayana]]
 
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Il dit et releva sa femme éplorée. Elle, qui brûlait de lui dire cette chose funeste, qui devait augmenter le chagrin de son époux, répondit sur-le-champ à ces mots : « Je n’ai reçu aucune offense de personne, magnanime roi ; l’honneur qui m’est dû ne m’a pas été refusé ; mais, quelque soit mon désir, daigne faire en ce jour une chose qui m’est chère. Donne-m’en l’assurance maintenant, si tu veux bien la faire ; et quand j’aurai, moi, reçu ta promesse, je t’expliquerai ce qu’est mon désir. »
Or, quand il eut fait connaître le jour et l’instant où l’onction royale serait donnée à Râma, le puissant monarque entra dans son gynœcée pour annoncer cette agréable nouvelle à Kêkéyî. Là, ce maître du monde, apprenant qu’elle était couchée sur la terre, abattue dans une situation indigne de son rang, il en fut comme foudroyé par la douleur. Ce vieillard s’avança tout affligé vers sa jeune femme, plus aimée de lui que sa vie même ; de lui à l’âme sans reproche, elle, qui nourrissait une pensée coupable.
 
S’étant donc approché de son épouse, qui désirait avec folie une chose funeste, odieuse à tous les hommes et qui serait blâmée du monde, il vit la noble dame renversée par terre. Il se mita côté et la caressa tendrement, comme un grand éléphant caresse avec la trompe sa plaintive compagne, que la flèche empoisonnée d’un chasseur a blessée.
 
Après que ses mains eurent bien caressé la femme éplorée, de qui la respiration sanglotante ressemblait aux sifflements d’un serpent, le roi tinl, d’une âme tremblante, ce langage à Kèkéyi : « Je ne sais pas ce qui put allumer cette colère en toi. Qui donc osa t’offenser, reine ! Ou par qui l’honneur qui t’est dû ne te fut-il pas rendu ? Pourquoi, femme naguère si heureuse et maintenant, si désolée, pourquoi, à ma très-vive douleur, es-tu couchée sur la terre nue et dans la poussière, comme une veuve sans appui, en ce jour où mon âme est toute joyeuse ? »
 
Il dit et releva sa femme éplorée. Elle, qui brûlait de lui dire cette chose funeste, qui devait augmenter le chagrin de son époux, répondit sur-le-champ à ces mots : « Je n’ai reçu aucune offense de personne, magnanime roi ; l’honneur qui m’est dû ne m’a pas été refusé ; mais, quelque soit mon désir, daigne faire en ce jour une chose qui m’est chère. Donne-m’en l’assurance maintenant, si tu veux bien la faire ; et quand j’aurai, moi, reçu ta promesse, je t’expliquerai ce qu’est mon désir. »
 
À ces paroles de cette femme chérie, le monarque, tombé sous l’empire de son épouse, entra dans ce piège à sa ruine, comme une antilope s’engage étourdiment au milieu d’un filet. Le prince, qui voyait toute consumée de sa douleur cette Kêkéyî, épouse bien-aimée, elle qui jamais ne manqua au vœu conjugal, elle si attentive à tout ce qui pouvait lui être utile ou agréable : « Femme charmante, dit-il, tu ne sais donc pas ! Excepté Râma seul, il n’existe pas dans tous les mondes une seconde créature que j’aime plus que toi !