« Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/453 » : différence entre les versions

 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<poem style="margin-left:0em; font-size:100%">
ADOLPHE RI BAUX. 427
Ravi, Pygmalion a vu sa Galatée!
Ravi, Pygmalion a vu sa Galatée !
Hosanna! Hosanna! l’âme est rcssuscitée,
Hosanna ! Hosanna ! l’âme est rcssuscitée,
Le temps des pleurs s’achève en sublime concert!
Le temps des pleurs s’achève en sublime concert !

Aussi, quand vous passez, sereine et souveraine,
Aussi, quand vous passez, sereine et souveraine,
Laissant sur le chemin flotter en longue traîne
Laissant sur le chemin flotter en longue traîne
La robe de lumière aux plis harmonieux,
La robe de lumière aux plis harmonieux,
Le jardin tout entier vous accueille et vous fête,
Le jardin tout entier vous accueille et vous fête,
O chaste vision qu’attendait le poète,
Ô chaste vision qu’attendait le poète,
Qui descendis vers moi par l’escalier des cieux !
Qui descendis vers moi par l’escalier des cieux !

Sous le souffle léger du zéphyr qui s’embrase,
Sous le souffle léger du zéphyr qui s’embrase,
C’est pour vous que les flots ont un hymne d’extase,
C’est pour vous que les flots ont un hymne d’extase,
Les étoiles pour vous entr’ouvrent leur œil pur;
Les étoiles pour vous entr’ouvrent leur œil pur ;
Et, jalouses pourtant de ta beauté rivale,
Et, jalouses pourtant de ta beauté rivale,
Les fleurs font un tapis de pourpre triomphale,
Les fleurs font un tapis de pourpre triomphale,
Sous tes pieds, qui devraient ne fouler que l’a/.ur.
Sous tes pieds, qui devraient ne fouler que l’azur.

Puisque tout est mauvais dans la vie inutile,
Puisque tout est mauvais dans la vie inutile,
Puisqu’un réel brutal chaque jour y mutile
Puisqu’un réel brutal chaque jour y mutile
Nos désirs les meilleurs, nos espoirs les plus doux,
Nos désirs les meilleurs, nos espoirs les plus doux,
Restons, restons toujours dans ce jardin du rêve:
Restons, restons toujours dans ce jardin du rêve :
Nos cœurs y garderont une éternelle sève,
Nos cœurs y garderont une éternelle sève,
L’éternité d’amour y commence pour nous !
L’éternité d’amour y commence pour nous !

Prends ma main, guide-moi vers le Beau qui demeure !
Prends ma main, guide-moi vers le Beau qui demeure !
Maternelle et divine, en tous lieux, à toute heure,
Maternelle et divine, en tous lieux, à toute heure,
Ligne 27 : Ligne 31 :
Je te devrai mes vers, je te devrai ma gloire,
Je te devrai mes vers, je te devrai ma gloire,
Et, si j’ai des lauriers, tu les effeuilleras.
Et, si j’ai des lauriers, tu les effeuilleras.

O fille de Platon, malgré le siècle louche,
Ô fille de Platon, malgré le siècle louche,
L’antique abeille d’or habite sur ta bouche;
L’antique abeille d’or habite sur ta bouche ;
Phidias eût sculpté tes traits marmoréens.
Phidias eût sculpté tes traits marmoréens.
</poem>