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M DU XIX e SI ECLF.
Dans les bas-fonds perdus de l’ombre impénétrable,
Dans les bas-fonds perdus de l’ombre impénétrable,
Quel est-il:
Quel est-il ?

A ce sphinx sans couleur et sans nom,
{{cach|Quel est-il ? }} À ce sphinx sans couleur et sans nom,
Plus muet que tous ceux des sables de Memnon,
Plus muet que tous ceux des sables de Memnon,
Et qui, de notre histoire encombrant le portique,
Et qui, de notre histoire encombrant le portique,
Entrouvre dans la nuit son œil énigmatique,
Entrouvre dans la nuit son œil énigmatique,
A tant de siècles morts, l’un par l’autre effacé,
À tant de siècles morts, l’un par l’autre effacé,
Qui donc arrachera le grand mot du passé?
Qui donc arrachera le grand mot du passé ?

Hélas ! n’y songeons point ! En vain la main de l’homme
Hélas ! n’y songeons point ! En vain la main de l’homme
Joue avec les débris de la Grèce et de Rome,
Joue avec les débris de la Grèce et de Rome,
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Où, dans le morne oubli de l’engloutissement,
Où, dans le morne oubli de l’engloutissement,
Ton tragique secret dort éternellement!
Ton tragique secret dort éternellement!

Ce secret, ô savants, ni vos travaux sans nombre,
Ce secret, ô savants, ni vos travaux sans nombre,
Ni vos soirs sans sommeil, n’en découvriront l’ombre.
Ni vos soirs sans sommeil, n’en découvriront l’ombre.
Pas un jalon au bord de ce gouffre béant!
Pas un jalon au bord de ce gouffre béant !
Pas un phare au-dessus de ce noir océan !
Pas un phare au-dessus de ce noir océan !
Point d’histoire ! . . . U ne nuit sans lune et sans étoiles,
Point d’histoire ! . . . Une nuit sans lune et sans étoiles,
Dont jamais œil humain ne percera les voiles !
Dont jamais œil humain ne percera les voiles !

Et cependant le globe au loin fermente et bout.
Et cependant le globe au loin fermente et bout.
Là-bas, au grand soleil, l’humanité debout,
Là-bas, au grand soleil, l’humanité debout,
Un reflet d’or au fer de sa lance guerrière,
Un reflet d’or au fer de sa lance guerrière,
Dans l’éclair et le bruit dévore sa carrière.
Dans l’éclair et le bruit dévore sa carrière.
Là tout germe, tout naît, tout s’anime et grandit;
Là tout germe, tout naît, tout s’anime et grandit ;
Du haut des panthéons dont le front resplendit,
Du haut des panthéons dont le front resplendit,
La trompette a la bouche, on voit les Renommées,
La trompette à la bouche, on voit les Renommées,
Dans l’éblouissement des gloires enflammées,
Dans l’éblouissement des gloires enflammées,
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