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LES THÉORIES DE LA CHALEUR. 859
paroi dans un temps donné et à la valeur moyenne du carré de
paroi dans un temps donné et à la valeur moyenne du carré de
la vitesse avec laquelle se meuvent les particules.
la vitesse avec laquelle se meuvent les particules.

Laissons invariable la température et diminuons le volume du
Laissons invariable la température et diminuons le volume du
gaz ; le carré moyen de la vitesse qui anime les molécules ne
gaz ; le carré moyen de la vitesse qui anime les molécules ne
variera pas, mais le nombre de particules qui heurtent une sur-
variera pas, mais le nombre de particules qui heurtent une surface donnée dans un temps donné augmentera ; il augmentera
précisément dans le rapport où le volume du gaz a diminué ; la
face donnée dans un temps donné augmentera; il augmentera
tension du gaz sera donc en raison inverse de son volume, conformément aux observations de Boy le, de Townley, de Mariotte.
précisément dans le rapport où le volume du gaz a diminué; la

tension du gaz sera donc en raison inverse de son volume, con-
formément aux observations de Boy le, de Townley, de Mariotte.
Maintenons, au contraire, au gaz un volume invariable, mais
Maintenons, au contraire, au gaz un volume invariable, mais
élevons-en la température ; le nombre de molécules qui frappent
élevons-en la température ; le nombre de molécules qui frappent
une paroi dans l’unité de temps ne changera pas, mais ces molé-
une paroi dans l’unité de temps ne changera pas, mais ces molécules seront, en moyenne, animées d’une plus grande vitesse ; la
tension du gaz augmentera donc, et l’augmentation qu’elle éprouvera sera proportionnelle à sa valeur initiale. Ainsi s’explique
cules seront, en moyenne, animées d’une plus grande vitesse; la
tension du gaz augmentera donc, et l’augmentation qu’elle éprou-
vera sera proportionnelle à sa valeur initiale. Ainsi s’explique
l’expérience d’Amontons.
l’expérience d’Amontons.

« On voit bien, écrivait Daniel Bernoulli en 1746, que cette
« On voit bien, écrivait Daniel Bernoulli en 1746, que cette
idée de l’air répond parfaitement à toutes ses propriétés ; elle
idée de l’air répond parfaitement à toutes ses propriétés ; elle
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à peu près en raison réciproque de son volume, pourquoi cette
à peu près en raison réciproque de son volume, pourquoi cette
élasticité est augmentée par la chaleur, qui cause une plus grande
élasticité est augmentée par la chaleur, qui cause une plus grande
agitation dans les parties de l’air, et enfin pourquoi cette élasti-
agitation dans les parties de l’air, et enfin pourquoi cette élasticité est en raison doublée de la vitesse avec laquelle les parties
cité est en raison doublée de la vitesse avec laquelle les parties
sont agitées. Je puis même démontrer, sur certaines expériences
sont agitées. Je puis même démontrer, sur certaines expériences
qu’on a faites, quelle doit être la vitesse absolue, dans ce mouve-
qu’on a faites, quelle doit être la vitesse absolue, dans ce mouvement d’agitation, pour un degré de chaleur donné, quelle est la
ment d’agitation, pour un degré de chaleur donné, quelle est la
grosseur de ces parties par rapport à leur intervalle moyen, en
grosseur de ces parties par rapport à leur intervalle moyen, en
quel volume l’air peut être condensé par une force infinie, quelle
quel volume l’air peut être condensé par une force infinie, quelle
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caractère de vérité qui frappe et qui confirme merveilleusement
caractère de vérité qui frappe et qui confirme merveilleusement
l’idée que je viens de donner des fluides élastiques tels que l’air. »
l’idée que je viens de donner des fluides élastiques tels que l’air. »

Ce passage était gros de promesses ; Daniel Bernoulli ne les a
Ce passage était gros de promesses ; Daniel Bernoulli ne les a
pas toutes tenues; les connaissances expérimentales de son
pas toutes tenues ; les connaissances expérimentales de son
époque lui auraient difficilement permis d’aborder les recherches
époque lui auraient difficilement permis d’aborder les recherches
qu’il indique touchant la grosseur des molécules gazeuses et la
qu’il indique touchant la grosseur des molécules gazeuses et la
grandeur de leurs intervalles. Quant à ses découvertes en acou-
grandeur de leurs intervalles. Quant à ses découvertes en acoustique, elles sont au nombre de ses plus beaux titres de gloire,
stique, elles sont au nombre de ses plus beaux titres de gloire,
mais ses hypothèses sur la nature des substances gazeuses n’y
mais ses hypothèses sur la nature des substances gazeuses n’y
ont point de part.
ont point de part.

Dans son Hydrodynamique, Daniel Bernoulli prend les molé-
cules gazeuses en mouvement, sans se soucier de la cause de ce
Dans son ''Hydrodynamique'', Daniel Bernoulli prend les molécules gazeuses en mouvement, sans se soucier de la cause de ce
mouvement : a-t-il abandonné l’hypothèse que ce mouvement est
mouvement : a-t-il abandonné l’hypothèse que ce mouvement est