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=== SACRISTIE ===
 
s. f. Salle située près du chœur des églises, servant à la
préparation des cérémonies du culte, permettant au clergé de revêtir les
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toujours entourées de dépendances importantes. Autour des églises
conventuelles
s'élevaients’élevaient les bâtiments de la communauté ; sur l'unl’un des
flancs des églises cathédrales, les bâtiments épiscopaux ; dans le voisinage
des paroisses, la cure et quelquefois des hospices. Ces annexes aux
églises, permettaient d'établird’établir à rez-de-chaussée, et de plain-pied avec le
chœur, des salles plus ou moins nombreuses et vastes, qui étaient affectées
au service religieux. Cela explique comment beaucoup de nos églises,
dont les bâtiments annexes ont été démolis, sont dépourvues de sacristies
anciennes.
 
Cependant quelques cathédrales ont conservé leurs sacristies, parce
qu'ellesqu’elles dépendaient du monument lui-même. <span id=Laon>C'estC’est ainsi que la
cathédrale de Rouen possède encore sa sacristie de la fin du XII<sup>e</sup> siècle, accolée
au flanc sud du chœur ; que des deux côtés du transsept de la cathédrale
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes L#Laon|Laon]] on voit deux belles sacristies du commencement du XIII<sup>e</sup> siècle ;
que la cathédrale de Tours possède une vaste sacristie du XIII<sup>e</sup> siècle ;
que celle de Chartres, au côté nord du chœur, conserve une belle
sacristie du XIV<sup>e</sup> siècle (voyez [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, ../Cathédrale|Cathédrale]]). Toutefois ces dépendances
sont aujourd'huiaujourd’hui rarement suffisantes pour les besoins du clergé, les
évêchés ou bâtiments monastiques ayant été démolis ou affectés à
d’autres
d'autres
usages. <span id="Amiens95" >Ces sacristies donnaient souvent sur un cloître, comme à la
cathédrale d'd’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle../Index communes A|Amiens]].
 
Une des plus anciennes sacristies dont nous ayons conservé les
dispositions,
est celle de la cathédrale de Paris, qui réunissait l'églisel’église au
palais épiscopal. Il nous reste de ces salles de très-curieux dessins déposés
aux archives de l'empirel’empire<span id="note1" ></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]], dessins que nous reproduisons ici (fig. 1).
Cette sacristie de Notre-Dame de Paris se composait d'und’un bâtiment à
deux étages, l'unl’un au-dessous du sol de l'églisel’église, l'autrel’autre à 5 mètres
environ au-dessus.
 
Les constructions indiquées sur le plan A en noir dataient du temps
de Maurice de Sully, c'estc’est-à-dire de la fin du XII<sup>e</sup> siècle ; celles teintées en
gris étaient postérieures. En B, est le bas côté sud du chœur de la cathédrale; ;
en C, le degré de six marches descendant à la sacristie basse, et
en D, l'escalierl’escalier montant à la sacristie haute, qui servait aussi de trésor.
Il est vraisemblable que du temps de Maurice de Sully, la sacristie basse
comme la salle haute comprenaient tout le bâtiment. Mais lorsqu'aulorsqu’au
commencement du XVI<sup>e</sup> siècle, l'évêquel’évêque Étienne de Poncher fit doubler
la grande salle G par une galerie E, le passage F entre la sacristie et
l'évêchél’évêché se trouvant masqué, on établit, un passage H aux dépens de la
salle basse. L'officialitéL’officialité de l'évêquel’évêque étant établie au
rez-de-chaussée de la
grande salle G, la tour I servait de geôle. La coupe P, faite sur l'axel’axe longitudinal
de la sacristie, indique la disposition des salles affectées au
service religieux. En démolissant la sacristie bâtie par Soufflot dans le
dernier siècle, nous avons retrouvé les fenêtres en tiers-point K, percées
à travers les contre-forts de l'églisel’église. Du palier C, on descendait encore à
deux petits vestiaires voûtés sous les chapelles qui, au XIII<sup>e</sup> siècle, furent
bâties entre ces contre-forts.
</div>
[[Image:Sacristie.cathedrale.Paris.png|center]]
<div class="text" >
Ces annexes contemporaines de l'évêquel’évêque Maurice de Sully, constructeur
du chœur de l'églisel’église Notre-Dame de Paris, font connaître que les services
des sacristies, autrefois, n'avaientn’avaient pas l'importancel’importance qu'ilsqu’ils ont acquis
de nos jours. Ces services se composaient d'uned’une ou de deux salles de
médiocre étendue. Il est vrai qu'autourqu’autour de ces églises cathédrales,
il existait des bâtiments occupés par les chanoines, qui arrivaient
tout habillés au chœur par les cloîtres. Les sacristies des cathédrales
de Troyes, de Langres, d'd’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle../Index communes A|Amiens]], de Tours, de Chartres, de Noyon, du
Mans, de Bayeux, de Coutances, de Clermont, de Narbonne, de Limoges,
qui existent encore, n'ontn’ont pas même l'étenduel’étendue de celles anciennes de la
cathédrales de Paris. Ce sont des salles voûtées qui prennent une ou
deux travées, et qui se confondent pour ainsi dire dans l'ordonnancel’ordonnance du
grand monument. À l'extérieurl’extérieur, elles affectent cependant des
dispositions
plus fermées que les chapelles ; leurs fenêtres grillées sont plus
étroites et se rapprochent du style adopté pour les édifices civils. Souvent,
comme à Notre-Dame de Paris, elles possèdent un premier étage
qui servait de trésor, d'archivesd’archives, de bibliothèque, c'estc’est-à-dire de dépôt
pour les livres du chœur.
 
Nous ne devons pas omettre ici la jolie sacristie qui flanquait la sainte
Chapelle du palais, à Paris, et qui avait été construite en même temps.
Cette sacristie avait trois étages: le rez-de-chaussée, au niveau du sol de
la chapelle basse ; le premier, au niveau du sol de la chapelle haute ou
Royale; le troisième, lambrissé, qui contenait de précieuses chartes (voyez
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Palais|Palais ]], fig. 2 et 3). Ce bâtiment n'étaitn’était réuni à la sainte Chapelle que par
une petite galerie et paraissait ainsi isolé. Il était orienté comme la
sainte Chapelle et terminé à l'estl’est par une abside à cinq pans (voy.
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, ../Chapelle|Chapelle]],
fig. 1 et 2). Ce charmant édifice, dont nous ne possédons que des
dessins et des gravures, fut démoli vers la fin du dernier siècle, pour bâtir
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analogue
bien conservée. La sainte Chapelle de ce château est flanquée de deux
sacraires et d'uned’une sacristie, avec trésor au-dessus (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, ../Chapelle|Chapelle]], fig. 8 et 9).
 
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<span id="footnote1" >[[#note1|1]] : Des calques de ces dessins nous ont été donnés par M. A. Berty (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Palais|Palais ]], fig. 7 et 8).