« Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)/II/05 » : différence entre les versions

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{{ChapitreNav|[[Auteur:Fédor Dostoïevski|Dostoïevski]], traduit par [[Auteur:Henri Mongault|H. Mongault]]|[[Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)|Les Frères Karamazov]], 1923|Livre II : Une réunion déplacée|[[../04|Chap. IV]]| |[[../06|Chap. VI]]}}
 
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L’absence du starets avait duré environ vingt-cinq minutes. Il était plus de midi et demi, et Dmitri Fiodorovitch, pour qui on avait convoqué la réunion, n’était pas encore arrivé. On l’avait d’ailleurs presque oublié, et quand le starets reparut dans la cellule, il trouva ses hôtes engagés dans une conversation fort animée, à laquelle prenaient surtout part Ivan Fiodorovitch et les deux religieux. Mioussov s’y mêlait avec ardeur, mais sans grand succès ; il restait au second plan et on ne lui répondait guère, ce qui ne faisait qu’accroître son irritabilité. Il avait déjà fait auparavant assaut d’érudition avec Ivan Fiodorovitch et ne pouvait supporter de sang-froid un certain manque d’égards qu’il constatait chez le jeune homme. « Jusqu’alors, tout au moins, j’étais au niveau de tout ce qu’il y a de progressiste en Europe, mais cette nouvelle génération nous ignore totalement », pensait-il à part lui. Fiodor Pavlovitch, qui avait juré de rester assis sans mot dire, garda quelque temps le silence, tout en observant avec un sourire railleur son voisin Piotr Alexandrovitch dont l’irritation le réjouissait fort. Il se disposait depuis longtemps à prendre sa revanche et ne voulait pas laisser passer l’occasion. À la fin, il n’y tint plus, et se penchant vers l’épaule de son voisin il le taquina à mi-voix.