« Melænis » : différence entre les versions
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Et de tordre la phrase avec sa fantaisie,
Comme un serpent marbré dont un jongleur d'Asie
Roule autour de ses flancs et déroule les
D'ailleurs notre héros avait en abondance
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Du corps, et la vertu qu'il faut aux orateurs ;
De façon qu'il savait, selon la circonstance,
Toucher par le pathos, ou plaire par les
Nul ne sut plus à point déchirer sa tunique,
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Ni de bracelets d'or, ni de tunique rose ;
Sa ceinture était vide, et cet enfant gâté
S'était senti le
Or, il allait bon pas, et tandis que je cause,
A la porte déjà ses deux mains ont heurté.
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La caverne s'ébat ; la sorcière est joyeuse.
Hélas ! Son
Dans ses mille recoins, voit ramper, loin du jour,
Tout un monde hideux qui grouille en son séjour,
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Il allait, il allait ; dans leur cellule assises,
Des femmes en passant l'appelaient de la main ;
Parfois on entendait monter un
Et le rouge fanal que tourmentent les brises
Faisait danser aux murs des formes indécises.
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J'eusse aimé mieux le voir, près du mont Palatin,
Dans le docte faubourg dormir jusqu'au matin ;
Mais nous formons des
Près de là rayonnait un logis clandestin ;
Paulus, sans hésiter, heurta la porte close.
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Aussi bien qu'Hippocrate, il discute et critique
De toute herbe qu'il voit l'effet et la saveur ;
Aussi bien que Platon il a sondé le
Connaît des passions l'origine authentique ;
Et, d'arguments choisis bardant sa rhétorique,
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Où l'esprit, en jouant, se mêle aux choses graves ;
Philosophe acéré, convive ingénieux,
C'était lui qu'en son
Après un morse noir qu'il nourrissait d'esclaves
Et Coracoïdès, son bouffon aux gros yeux.
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Epicure, le soir, trouve l'amour blâmable
Et déduit ses raisons avec sagacité.
O doutes de mon
Faut-il suivre Paulus ? - faut-il rester à table ?
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C'est l'heure des baisers, sous le feuillage humide ;
Les dieux aux pieds de bouc s'éveillent dans les bois.
Paulus s'est arrêté, son
L'appelle par son nom, caressante et timide...
Il regarde et, dans l'ombre, une blanche chlamyde
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" Cachant dans mon amour ta popularité !
" Car il me faut, vois-tu, pour que mon
" Celui qu'un peuple adore et qu'il montre du doigt,
" L'homme qu'on applaudit et qui, bien mieux qu'un roi,
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" Comme un ruisseau chantant qui court par les prairies,
" Mon
" Regarde, maintenant, j'ai mes lèvres flétries,
" Mon visage a pâli, mes yeux se sont éteints ;
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" La trahison veillait sur vos embrassements.
" J'ai ramassé cet or aux fanges de Suburre ;
" J'avais la haine au
" Maintenant, tout repose au loin dans les campagnes ;
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Le dieu qui nous guérit faillit tuer Paulus,
Par contraste, et du coup l'histoire était finie.
Il en eut le
" Si les dieux maintenant s'en mêlent, je n'ai plus
" Que la corde, dit-il, pour accrocher ma vie ! "
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Le rhéteur aussitôt se souleva de terre
Tout machinalement, par curiosité.
Plongez le
Le bruit d'un moucheron suffit pour le distraire.
C'est l'esprit, comme il est ; la peine et la misère
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Quant à ses passions, depuis son aventure,
Elles dormaient en lui ; son
Comme un coffre d'avare, à la triple serrure !
Les femmes y perdaient leur regard enflammé ;
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Thétis vogue en silence entre l'onde et les cieux !
Paulus le
Un de ces longs regards où l'âme tout entière
S' échappe... Seul, perdu parmi les assistants,
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Que jettera sur toi la médiocrité.
Sous le bois odorant qui couvre ta momie,
Ton
Assise au bord du Nil, ô courtisane blonde,
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" Syllogisme plus fort qu'un glaive bien pointu ;
" L'escrime est, après tout, la
" Qu'on manie une phrase ou qu'on tourne un poignard
" C'est de la rhétorique, ô maître, et c'est de l'art ;
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" Seulement, reprit-il, l'arène est élargie,
" Et le
" - Mais la gloire, ô mon fils ! - La gloire que j'envie,
" C'est le vin ! C'est l'amour ! Et la joyeuse vie !
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Et du milieu du cirque un théâtre mobile
Se dressa tout chargé de danseurs gracieux ;
Des nuages flottaient autour du
Et la scène de loin représentait les cieux :
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Mais un cri formidable emplit la salle entière...
Mirax, les yeux sanglants, roulait dans la poussière,
Tordant son cou nerveux dans le
" Il est pris ! Il est pris ! " dit la foule étonnée.
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Ce n'était plus le jeu, ce n'était plus la grâce,
Mais un combat farouche, un sombre tourbillon,
Où, pour frapper au
Où chaque combattant rugit comme un lion ;
La poussière autour d'eux voltigeait dans l'espace ;
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Commodus habitait une maison immense
Sur le mont Coelius, auprès des escrimeurs.
Il en avait chez lui le costume et les
Hercule ou sécutor, selon la circonstance,
Il dédaignait le trône, et son
Flottait entre les dieux et les gladiateurs.
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D'un bouclier d'airain ; toutes les passions
Avaient prise sur lui, de la tête aux talons ;
Et, dans son
Se heurtaient les amours et les ambitions.
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Et comme eux cependant l'ivresse le poussait,
Car il était heureux, car il voulait le dire
A la brise, au soleil ; le
Le bonheur, loin de nous, se dégage et s'envole
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" Je ne te connais pas, dit-il ; qui me réclame ?
" Que me demandes-tu ? ... " Cet amour d'une nuit,
Sans aller jusqu'au
Car l'homme est oublieux ; le baiser d'une femme,
Hélas ! plus promptement s'efface de notre âme
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Elle reprit : " Je suis la courtisane impure !
" La foule aux mille pieds, comme sur un chemin,
" A marché sur mon
" J'en garde assez encor pour en mourir demain !
Ligne 2 272 :
" Tournant autour de toi, comme autour des flambeaux
" La phalène inquiete ; et je sentais l'ivresse
" De me brûler le
" Mais tu fuyais toujours, et toute ma tendresse
" Fut pareille à ces fleurs que l'on jette aux tombeaux !
Ligne 2 294 :
" Tu ne le savais pas, car, par pitié pour moi,
" Tu m'aimerais un peu. Qu'ai-je encor sur la terre,
" Si tu me prends l'amour ? ... dans mon
" Le souvenir, c'est toi ! l'espérance, c'est toi ! ...
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Et, pliant sous le poids de sa tristesse immense,
Elle écouta partir sa dernière espérance,
Avec le bruit des pas, dans son
Le ciel était tout bleu, comme une mer tranquille ;
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Triste, elle gravissait le chemin des Carènes,
Devant elle, au hasard, laissant marcher ses pas ;
Et son
Se gonflait tour à tour de douleurs et de haines.
Ses pensers s'échappaient en phrases incertaines
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L'ivrogne, à cet aspect, se pâma de tendresse :
" Evohé ! cria-t-il, salut à Jupiter ! "
Puis il se mit à l'
Il prenait, il mangeait, il reprenait sans cesse,
Jetant tout ce repas par-dessus son ivresse,
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Elle atteignit enfin le groupe militaire,
Hommes au
Et brûlés au soleil de toute nation ;
Elle en vit un surtout, un gros légionnaire,
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- Tu me détestes donc ? - Non, reprit-elle ; pose
" Ta main, là, sur mon
Le bon Pantabolus crut trouver le défaut,
Mit l'escarcelle au vent, et la fit sonner haut ;
Ligne 2 615 :
Pantabolus tremblant la retint dans ses bras.
" Laisse-moi ! lui dit-elle, il me faut son trépas !
" Crois-tu que j'aie un
" Doit en sortir d'abord, pour que l'amour y vienne !
" Tu sais tout : lui vivant, je ne te connais pas ! ...
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Jetaient un manteau rouge à l'épaule des monts.
Elle glissait rapide à l'oeil, à l'aventure,
Comme pour fuir son
Le vent du soir tordait la fumée en spirale,
Ligne 2 659 :
" Si le soldat tremblait, dit-elle, qui m'assure
" Que le fer jusqu'au fond fouillera la blessure,
" Et que Paulus, au
Mais elle tressaillit d'une joie inconnue,
Ligne 2 704 :
Les lieux prennent leur part de la tristesse humaine,
Et nous laissons au mur l'ombre de notre
On jugeait, en entrant, que la magicienne
Courbait son front plus bas, sous le poids du malheur ;
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" Tu chercheras demain Paulus gladiateur ! ...
(Melaenis tressaillit d'une angoisse profonde.)
" Tu lui diras : ta mère est morte sur mon
- Toi, sa mère ! " cria la danseuse en démence ;
Ligne 2 960 :
" Pour qu'il ne rougît point d'apprendre sa naissance,
" Vingt ans, dis-lui cela, j'ai gardé le silence,
" J'ai refoulé mon
" Dis-lui que son regard, dis-lui que sa parole,
Ligne 3 008 :
Elle ne viendra plus dans les campagnes blondes
Jouer avec ses
Car les temps sont passés des courses vagabondes,
Des plaisirs enfantins ; demain, à son réveil,
Ligne 3 079 :
Et les broches tournaient, de bécasses chargées,
Et la cigogne blanche aux ailes allongées
Couvait des
De grands poissons d'azur qui semblaient vivre encor
Nageaient dans le safran, tandis que deux rangées
Ligne 3 166 :
" Par Castor ! cria-t-il, c'est le meilleur morceau !
" Je préfère aux seins blancs les poitrines d'ébène,
" C'est le
" J'aime ces yeux d'argent, ce nez dont les deux ailes
Ligne 3 203 :
Sentait sourdre en lui-même, un combat effrayant :
Le
Il adorait Paulus, et la bécasse au vin,
Et voyait s'échapper, ainsi qu'un songe vain,
Ligne 3 213 :
L'astre cher aux époux se levait dans les cieux ;
On entendait, au loin, les jeunes gens heureux
Qui jetaient, tous en
" Il vient ! ... " dit Marcia, baissant les riches toiles
Dont le mince tissu voltigeait sur ses yeux.
Ligne 3 246 :
Ce fut lui qui, prenant le rôle de la mère,
Etreignit au départ la belle sur son
Et laissant échapper la larme de rigueur,
La retint dans ses bras comme il convient de faire ;
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Sa voix sur tous les fronts roulait comme un tonnerre :
" Arrêtez ! " et du bras les séparant tous deux :
" Paulus, voici ta
- Son frère ! ... dit la foule, étrange événement !
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" Moi, qui seule en mes bras soutins son front glacé,
" Moi, dont les yeux ont vu comme au bord d'un cratère,
" Les abîmes d'un
" Et je m'étonne encor que le fils et le père
" N'aient pas frémi, dans l'âme, au cri qu'elle a poussé !
" Donc, s'il te reste au
" Quelque écho du passé qui murmure tout bas,
" Souviens-toi, Marcius, de cette Campanienne,
Ligne 3 320 :
Et Marcia, sans voix comme sans mouvement,
Egalait en pâleur sa robe nuptiale :
" O ma
Il avait ce visage, à peindre difficile,
Ligne 3 333 :
Pâlir son Eurydice au seuil du jour vermeil !
Devant ses longs regards, sans larmes et sans flamme,
La
Fondait, comme la neige aux rayons du soleil !
Ligne 3 366 :
" Rouler les flots épars ! ... Mon seul bien sur la terre,
" Quoi ! Mort ! évanoui ! Disparu sans retour !
" Que faire maintenant de ce
" De mon sang ? De ma vie ? O misère ! Misère !
" Un autre sur son sein l'étreindra quelque jour ;
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" Hélas ! Courbant le front sous mon fardeau trop lourd,
" J'ai baisé tes pieds nus, et tu fus sans clémence !
" J'ai frappé ta poitrine, et ton
" Tu connais maintenant cette longue torture
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" Notre torche d'hymen, c'est la tempête au ciel !
" Nous fuirons ; nous aurons quelque retraite ombreuse
" Pour y faire, à nos
" Viens ! Qu'attends-tu ? Partons ! Pour nos désirs immenses,
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