« Chronique de la quinzaine - 14 septembre 1840 » : différence entre les versions

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Que le gouvernement poursuive avec énergie, avec promptitude, le plan qu'il vient d'adopter, et il aura rendu au pays un de ces services que la reconnaissance publique n'oublie pas. Il n'aura pas seulement mis Paris à l'abri d'un coup de main ; il aura changé, en l'élevant et en la fortifiant, la position politique et militaire de la France.
 
Encore une fois, que le gouvernement persiste dans ses mesures, qu'il les exécute avec persévérance, avec suite, avec énergie, qu'il les complète l'une par l'autre, qu'il ne laisse rien d'inachevé, qu'il mette la France en état de venger immédiatement tout affront, de braver toute menace, d'obtenir à l'instant même réparation des torts qu'elle pourrait éprouver; pour le moment, nous ne lui demandons rien de plus. Cela seul nous rassure, car il nous est impossible d'imaginer que des hommes qui ne sont ni fous ni idiots, des hommes auxquels il est difficile de refuser quelque peu d'intelligence et de bon sens, voulussent de gaieté de coeurcœur faire dépenser au pays des centaines de millions, enlever notre jeunesse au travail des ateliers et des champs, appeler la France à ceindre l'épée, à revêtir le casque et la cuirasse pour la préparer ainsi à subir tout armé un affront sans ressentiment, une diminution de puissance sans réparation. Et, d'ailleurs, on peut dire que les hommes ne font rien à l'affaire. Les ministres le voudraient, que la France armée, forte, ne le voudrait pas. Les ministres tombent, la France reste. Cela s'est vu plus d'une fois.
 
Sérieusement parlant, le cabinet n'a donné à personne le droit de le suspecter de faiblesse vis-à-vis de l'étranger et d'indifférence pour l'honneur national, pas plus qu'il n'a donné le droit de le taxer d'audace, de témérité, d'imprudence. Le gouvernement a fait ce que toute administration ferme et prudente n'aurait pas manqué de faire, ce que devait désirer tout ami sincère du pays, de sa dignité, de sa grandeur.
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Laissons ces misères. Vrais ou faux, le pays ne s'occupe point de ces bruits, et le pays a parfaitement raison.
 
Les signataires du traité de Londres paraissent décidés à pousser le pacha d'Égypte l'épée dans les reins. Si le pacha résiste, les prévisions du traité de Londres ne tarderont pas à être épuisées. Il faudra songer à des mesures de la dernière énergie, bref, à l'envoi d'une armée. De quelles troupes sera-t-elle composée? De troupes turques? Il est difficile de croire que le faible successeur du vaincu de Nézib puisse, si une formidable insurrection n'éclate pas en Syrie, reconquérir cette province par la force. Si le pacha résiste, ce qu'il y a de plus probable, c'est qu'on reconnaîtra bientôt la nécessité d'une armée russe. Lord Palmerston pourra se vanter, si mieux il n'aime avoir fait une oeuvreœuvre ridicule, d'avoir ouvert aux Russes les portes de l'Asie. Nous verrons quels remerciemens le parlement anglais sera disposé à lui voter pour ce noble exploit.
 
Le traité du 15 juillet ne prévoit l'entrée des Russes que pour le cas où il deviendrait urgent de défendre Constantinople, la ville même de Constantinople, et la ville seulement. Toujours est-il qu'un ministre anglais a signé un traité qui autorise les Russes à occuper la capitale de l'empire ottoman. Lord Palmerston a cru pallier l'énormité de ce fait par une disposition qui rétablit la clôture du Bosphore pour les vaisseaux de toutes les nations indistinctement.