« Chronique de la quinzaine - 31 août 1839 » : différence entre les versions

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Un arrangement direct entre la Porte et le vice-roi d'Égypte n'aurait pas eu cet inconvénient; car, ou la Porte eût cédé la Syrie, et Méhémet-Ali eût été satisfait, ou le vice-roi eût cédé sur ce point, mais avec une garantie secrète de la France, et celle-ci aurait été maîtresse de choisir le moment favorable pour amener cet évènement. Enfui, si une garantie de ce genre avait paru dangereuse ou déloyale au cabinet français, en forçant le pacha à accepter provisoirement les propositions dont Akiff-Effendi était porteur, les nouvelles négociations ouvertes un jour par le pacha au sujet de la Syrie, n'eussent pas semblé une infraction aux volontés des cinq puissances, comme il adviendra si elles décidaient, dans un congrès, des affaires d'Orient.
 
Quant au congrès en lui-même, nous sommes étonnés de l'opposition qu'il rencontre dans la presse. A-t-on déjà oublié la conclusion du rapport de M. Jouffroy qui, au nom de la commission de la chambre, exprimait le vœu de voir régler les affaires d'Orient dans un congrès des grandes puissances? C'était là le voeuvœu de la chambre; mais quand M. Jouffroy le prononça, la chambre était loin d'espérer qu'il se réaliserait si tôt, et c'était pour arriver à ce but désiré qu'elle exhortait le gouvernement à montrer de l'énergie et de la résolution. Sans doute, on peut alléguer que des évènemens bien imprévus, que la victoire du pacha, que la mort du sultan, ont changé les choses, et que Méhémet-Ali est aujourd'hui en position d'exiger, non l'établissement, mais la reconnaissance du nouveau royaume d'Orient, que les fautes de Mahmoud et celles de ses généraux ont fondé. La France, qui, tout en défendant l'empire turc contre Méhémet-Ali, ne doit pas abandonner entièrement celui-ci, la France, demande-t-on, peut-elle, sans faiblesse coupable, laisser remettre en question ce qui a été jugé sur le champ de bataille de Nézib? C'est le reproche que nous adresserions aussi au gouvernement, n'était la réserve que doit nous inspirer l'ignorance où nous sommes, comme tant d'autres, des négociations qui sont restées secrètes. La France devait, ce nous semble, profiter du temps qui s'est écoulé depuis la bataille de Nézib, pour terminer les affaires en litige entre le pacha et le sultan; c'était la manière la plus habile d'éviter ce congrès qu'elle pouvait souhaiter comme un grand résultat, il y a quelques mois, mais qui pourrait bien n'être plus pour nous qu'une déconvenue à cette heure. En cela, ceux qui s'élèvent contre le congrès peuvent avoir raison.
 
Mais ils ont tort lorsqu'ils proposent au gouvernement français de le rejeter. La faute, si faute il y a, est de n'avoir pas profité du temps qui s'est écoulé. Maintenant il est trop tard, et puisqu'on n'a pu devancer l'intervention des puissances, en ne leur laissant pas matière à intervenir, il ne reste plus qu'à les appeler à juger un débat qui renfermait une guerre générale il y a quelques mois, et qui ne peut plus entraîner, pour le moment présent, qu'un combat d'habileté dont le résultat sera le plus ou moins d'influence diplomatique de la France.