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Version du 18 juillet 2007 à 21:44

Armand Silvestre Le Parnasse contemporain, III

Fantaisies célestes
III
Lever d’étoiles



 
En vain Midi sur les cieux
Tend ses lumineuses toiles ;
Je cherche toujours leurs yeux
Dans les couchants pleins d'étoiles.

A la première allumée
Sur le bord de l'horizon
Je donne en pleurant ton nom,
Ma première bien-aimée !
 
Le regard descend sur moi
De celle qui t'a suivie
Et me rend l'ancien émoi :
Car celle-là prit ma vie...

Ainsi chacune se lève,
Doux spectre, à travers mes pleurs ;
Toutes me jettent dès fleurs...
Une seule porte un glaive.

Vainement pour fuir ce fer,
Je suis vos ombres peureuses,
Mes premières amoureuses
Par qui je n'ai pas souffert.

Et, pour braver ses rayons,
Mon coeur où l'effroi murmure
Revêt, ainsi qu'une armure,
L'or des constellations !