« Le Péché de Monsieur Antoine/Chapitre XXXV » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Page créée avec « <div class="text"> {{ChapitreNav | George Sand | Le Péché de Monsieur Antoine | '''XXXV'''<br>L’absolution | [[Le Péché de Monsieur Antoine/C... »
 
Aucun résumé des modifications
Ligne 15 :
« Monsieur de Châteaubrun, dit-il en s’asseyant avec aisance parmi ces personnes consternées d’une visite qui leur annonçait de nouveaux chagrins, vous savez sans doute tout ce qui s’est passé entre mon fils et moi, à propos de mademoiselle votre fille. Mon fils a eu le bon goût et le bon esprit de la choisir pour sa fiancée. Mademoiselle et vous, monsieur, avez eu l’extrême bonté d’accueillir ses prétentions, sans trop savoir si je les approuverais… »
 
Ici, Janille fit un geste de colère, Gilberte baissa les yeux en pâlissant, et M. Antoine rougit et ouvrit la bouche pour interrompre M. Cardonnet. Mais celui-ci ne lui en donna pas le temps, et continua ainsi :
 
Cardonnet. Mais celui-ci ne lui en donna pas le temps, et continua ainsi :
 
« Je n’approuvais pas d’abord cette union, j’en conviens ; mais je vins ici, je vis mademoiselle, et je cédai. Ce fut à des conditions bien douces et bien simples. Mon fils est ultra-démocrate, et je suis conservateur modéré. Je prévois que des opinions exagérées ruineront l’intelligence et le crédit d’Émile. J’exige qu’il y renonce et revienne à l’esprit de sagesse et de convenance. J’ai cru obtenir aisément ce sacrifice, je m’en suis réjoui d’avance, je vous l’ai annoncé comme indubitable dans une lettre adressée à mademoiselle. Mais, à mon grand étonnement, Émile a persisté dans son exaltation, et il y a sacrifié un amour que j’avais cru plus profond et plus dévoué. Je suis donc forcé de vous dire qu’il a renoncé ce matin, sans retour, à la main de mademoiselle, et j’ai cru de mon devoir de vous en avertir immédiatement, afin que, connaissant bien ses intentions et les miennes, vous n’eussiez point à m’accuser d’irrésolution et d’imprudence. S’il vous convient maintenant d’autoriser ses sentiments et de souffrir ses assiduités, c’est à vous de le savoir, et à moi de m’en laver les mains.