« Le Râmâyana (trad. Fauche)/Tome 1 » : différence entre les versions

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« Râma, tues mon enfant bien-aimé, le plus éminent par tes vertus et né, fils égal à moi, d’une épouse mon égale et la première de mes épouses. Enchaînés par tes bonnes qualités, ces peuples te sont déjà soumis : reçois donc le sacre, comme associé à ma couronne, en ce temps, où la lune va bientôt faire sa conjonction avec l’aslérisme Poushyashya, constellation propice. J’aime à le reconnaître, mon fils ; la nature t’a fait modeste et même vertueux ; mais ces vertus n’empêcheront point ma tendresse de te dire ce qu’elle sait d’utile pour toi. Avance-toi plus encore dans la modestie ; tiens continuellement domptés les organes des sens, et fuis toujours les vices, qui naissent de l’amour et de la colère. Jette les yeux sur la Cause première, et que sans cesse ton âme, comme la sienne, Râma, se cache et se montre dans la défense de tes sujets. D’abord, sois dévoué au bien, exempt d’orgueil, escorté sans cesse de tes vertus ; ensuite, protège ces peuples, mon fils, comme s’ils étaient eux-mêmes les fils nés de ta propre chair.
mable, qui attirait l’esprit et la vue des hommes par ses vertus, sa noblesse, sa beauté, et marchait, semant la joie autour de lui, comme le Dieu des pluies sur les êtres, consumés par les feux de l’été.
 
Aussitôt qu’il eut aidé le jeune rejeton de l’antique Raghou à descendre du char magnifique, Soumantra, les mains jointes, le suivit par derrière, tandis que le vaillant héros s’avançait vers son père.
 
Joignant ses mains, inclinant son corps, il s’approcha du monarque, et, se nommant, il dit : « Je suis Raina. » Puis il toucha du front les pieds de son père. Mais celui-ci, ayant vu son bien-aimé fils prosterné à son côté, les paumes réunies en coupe, saisit les deux mains jointes, le tira doucement à soi et lui donna un baiser.
 
Ensuite, le fortuné monarque offrit du geste à Râma un siège incomparable, éblouissant, le plus digne parmi tous, orné d’or et de pierreries. Alors, quand il se fut assis dans le noble siège, Râma le fit resplendir, comme le Mérou, que le soleil à son lever illumine de ses clartés sans tache.
Le puissant monarque se réjouit à la vue de ce fils chéri, noblement paré et qui semblait Daçaralha lui-même réfléchi dans la surface d’un miroir. Ce roi, le meilleur des pères, ayant donc adressé la parole à son fils avec un sourire, lui tint ce langage, comme Kaçyapa au souverain des Dieux :
 
« Râma, tues mon enfant bien-aimé, le plus éminent par tes vertus et né, fils égal à moi, d’une épouse mon égale et la première de mes épouses. Enchaînés par tes bonnes qualités, ces peuples te sont déjà soumis : reçois donc le sacre, comme associé à ma couronne, en ce temps, où la lune va bientôt faire sa conjonction avec l’aslérisme Poushya, constellation propice. J’aime à le reconnaître, mon fils ; la nature t’a fait modeste et même vertueux ; mais ces vertus n’empêcheront point ma tendresse de te dire ce qu’elle sait d’utile pour toi. Avance-toi plus encore dans la modestie ; tiens continuellement domptés les organes des sens, et fuis toujours les vices, qui naissent de l’amour et de la colère. Jette les yeux sur la Cause première, et que sans cesse ton âme, comme la sienne, Râma, se cache et se montre dans la défense de tes sujets. D’abord, sois dévoué au bien, exempt d’orgueil, escorté sans cesse de tes vertus ; ensuite, protège ces peuples, mon fils, comme s’ils étaient eux-mêmes les fils nés de ta propre chair.
 
« Noble enfant de Raghou, examine d’un œil vigilant tes soldats, tes conseillers, tes éléphants, tes chevaux et tes finances, l’ami et l’ennemi, les intermédiaires et les rois neutres. Lorsqu’un roi gouverne de telle sorte la terre, que ses peuples heureux lui sont inébranlablemenl dévoués, ses amis en ressentent une joie égale à cette allégresse des Immortels, devenus enfin les heureux possesseurs de la divine ambroisie. Impose le frein à ton âme, et sache, mon fils, te conduire ainsi ! »