« Stances et Poèmes/Le Gué » : différence entre les versions
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{{TitrePoeme|[[Stances et Poèmes]]|Sully Prudhomme|Le Gué}}
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/251]]==
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Ils tombent épuisés ; la bataille était rude.
Près
Ils gisent, engourdis par tant de lassitude
Leurs grandes faux sont là, luisantes
En plein midi. Le chef est un vieux paysan :
Il veille. Or il croit voir un pli du sol qui
Les Russes ! Il tressaille et crie : « Allez-vous-en ! »
Il les pousse du pied : « Ho ! mes fils,
Et chacun, se dressant
Le corps plein de sommeil et
Tâte
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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/252]]==
<poem>
De peur que derrière eux lei r trace découverte
Et
Ils souffrent sans gémir et se hâtent sans bruit.
Hélas ! plus
Mais tous, même les morts, ont fui
Le chef, demeuré seul, songe à quitter la
O Vieux ! sais-tu si le fleuve est guéable où nous sommes ?
Misérable, réponds : vivre ou mourir, choisis.
— Il a bien douze pieds. — Voyons, » dirent ces hommes,
En le poussant à
Mais il se baisse un peu sous
Il plonge lentement jusques à la poitrine,
Car les pâles blessés vont lentement là-
La bouche close, il sent monter à son oreille
Un lugubre murmure, un murmure de flux ;
Le front blanc
Il est sur ses genoux. Rien ne surnage plus.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/253]]==
<poem>
Du reste de son souffle il vit une seconde,
Et les fusils couchés se sont relevés droits :
Alors, ô foi sublime ! un bras qui sort de
Ébauche dans
Fier, debout, plein du bruit des clairons éclatants !
De quelle race es-tu ? toi qui, seul, en silence,
Te baisses pour mourir et sais mourir longtemps ! </poem>
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