« Mélanges (Prudhomme)/Les Fleurs » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Stances et Poèmes]]|Sully Prudhomme|Les Fleurs}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/165]]==
 
 
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À tout ce que tu vois,
Et tu dis : « Penchez-vous, écoutez, tout respire ! »
Hélas ! non, c'estc’est ta voix.
 
Les fleurs n'ontn’ont pas d'haleined’haleine ; un souffle errant qui passe
Emporte leurs senteurs,
Et jamais ce soupir n'an’a demandé leur grâce
Aux hivers destructeurs.
 
Et cependant les fleurs, d'uned’une beauté si tendre,
Sont-elles sans amour ?
Ne les voyez-vous pas à la chaleur s'étendres’étendre
Et se porter au jour ?
 
</poem>
L'aube au rire léger, leur mère et leur amie,
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/166]]==
<poem>
L'aubeL’aube au rire léger, leur mère et leur amie,
Dissipe leur sommeil :
N'aN’a-t-elle pu causer à la moins endormie
Un semblant de réveil ?
 
Ne concevez-vous point l'âmel’âme libre d'idéesd’idées,
Un cœur, un cœur tout pur,
Des lèvres seulement vers la flamme guidées,
Des fleurs cherchant l'azurl’azur ?
 
Dans la convalescence, où nous vivons comme elles,
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Et ses vagues douceurs ;
 
Nous sentons qu'ilqu’il est doux de végéter encore,
Tant affaibli qu'onqu’on soit,
Et de remercier un ami qu'onqu’on ignore
D'unD’un baiser qu'onqu’on reçoit.
 
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/167]]==
<poem>
Il est ainsi des fleurs, et ces frêles personnes
Ont leurs menus désirs ;
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La plante résignée aime où son pied demeure
Et bénit le chemin,
Heureuse de s'ouvrirs’ouvrir à tout ce qui l'effleurel’effleure
Et d'embaumerd’embaumer la main ;
 
De faire une visite en échangeant un rêve
Sur le vent messager,
Ou d'offrird’offrir en pleurant le meilleur de sa sève
A quelque amant léger ;
 
De dire : « Ah ! cueille-moi, je te rendrai jolie,
Enfant qui peux courir ;
Cela fait voyager d'êtred’être par toi cueillie,
Si cela fait mourir :
 
« Je veux aller au bal, et là dans un beau vase
Régner avec langueur,
Voir le monde, et lui plaire, et finir dans l'extasel’extase,
A l'ombrel’ombre, sur un cœur. »</poem>