« Les Quatre Vents de l’esprit/Le Livre lyrique/Pati » : différence entre les versions
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{{TitrePoeme|[[Les Quatre Vents de l’esprit]]|Victor Hugo|Pati}}
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/301]]==
<pre> ▼
Pourquoi ne pas aller tout de suite à la mort ?
Quoi ! Vieillir pour avoir un peu plus de remord
À
Ô blême épouse, ô Nuit, dont tous nos désespoirs
Hélas ! Chantent
Pourquoi ne pas finir ? Pleurer des pleurs de sang !
Vivre ! Quoi ! Le poison
Mon couteau que
Est-ce que
Ne dit pas à
Brutus a-t-il mal fait ? Caton avait-il tort ?
Est-ce
À fermer leurs regards superbes ?
Que leur faisait la vie ? Est-ce que ces romains
Tenaient à voir passer les chars sur les chemins
Et le vent courber les brins
Comprenant
Par les flèches du sort colosses traversés,
Ils ôtaient eux-mêmes la cible.
Ils mouraient de sentir à leurs fronts des rougeurs ;
Vous préfériez la mort à la vie, ô songeurs,
Et
La mort se dressait pâle et leur apparaissait ;
Graves, ils se couchaient près
Avec elle
Ils allaient au-devant de ce sinistre hymen ;
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/302]]==
<poem>
Ils mettaient leur anneau de chevalier romain
Au doigt de ce squelette énorme.
Est-ce
Ils ont du froid destin tordu les vains barreaux ;
Ils ont fait une brèche aux ombres ;
Maintenant à jamais, triste et des vents battu,
Au bout de la sagesse, au bout de la vertu,
Oui, Caton a mal fait ; oui, Brutus avait tort ;
Le sage est mal sorti,
Le suicide est une fuite.
Dieu, qui seul a le droit
Quand ces grands essoufflés sont entrés au tombeau,
Ne leur a dit
Braver la destinée en
Attendre est la vertu sévère ;
Sage, attends
La ciguë ait fleuri ; juste, laisse le temps
À
Socrate, et non Brutus ! Jésus, et non Caton !
Vous mourrez, vous mourrez. Pourquoi se hâte-t-on ?
Souffrez, enseignez, cœurs fidèles.
Âme, pourquoi
Et
Et le départ des hirondelles ?
Quoi donc ? As-tu peur
Crains-tu
Et
Quand, terrible, il viendra balayer vers le nord
La vieille feuille morte et le vieux monde mort ?
Il
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/303]]==
<poem>
Comme à chacun de nous ton heure sonnera.
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Écrasé, broyé dans sa boue,
Pétri dans le néant, supprimé, rejeté ;
Si tu
Vis et pleure ; descends pas à pas ton destin :
Vieillis ; reste
De quel droit, cendre, atome, espèce
Fais-tu tomber sur toi la mort aux yeux
Et déranges-tu le tonnerre ?
Ou si de toi ton siècle a fait un grand témoin,
Accepte échafaud, bagne, exil ; sois au besoin
La pierre du gibet, dont le ciel est
Plus tard sort du charnier et monte lentement,
Et devient le fronton du temple.
Ne te dérobe point par la mort aux lenteurs
Du supplice
Agonise et vieillis sans dire : je suis las !
Les pleurs, pour tomber goutte à goutte !
La douleur est utile ; et vivre,
Veux-tu devenir grand ? Laisse-toi faire au sort.
Bois, et ne brise pas ton verre.
Laisse blanchir ton âme ainsi que
Sois à la fois
Et le titan au front sévère.
Les jours nous font saigner, mystérieux bourreaux ;
Saigne, et ris ;
C'est ainsi qu'on devient sublime,▼
</poem>
Et que l'on est de ceux dont l'esprit monte et luit,▼
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/304]]==
<poem>
Et que le genre humain voit tout à coup, la nuit,
Surgir splendides sur sa cime.
Refait le diamant avec le vil charbon ;
Et la création
Le rayon qui, joyeux, dorant
Dieu, le grand forgeron, avec son marteau noir
Qui sonne dans tous nos désastres,
Sur
Bat
Les étincelles sont des astres.
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Christmas, 25 décembre 1854.
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