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Né en 1320, le jeune Bertrand fut long-temps à se préparer à son œuvre. Il grandit lentement, au milieu des obstacles que lui opposait la constitution d’une société qui faisait de tous les grands commandemens militaires l’accessoire obligé des hautes situations féodales. C’est une chose sans exemple et qui s’explique à peine dans le cours du XIVe siècle, que la fortune de ce pauvre gentilhomme d’une province reculée appelé à la cour de France pour y commander les armées, et voir les princes du sang et les seigneurs s’incliner sans murmure sous son épée de connétable.
Né en 1320, le jeune Bertrand fut long-temps à se préparer à son œuvre. Il grandit lentement, au milieu des obstacles que lui opposait la constitution d’une société qui faisait de tous les grands commandemens militaires l’accessoire obligé des hautes situations féodales. C’est une chose sans exemple et qui s’explique à peine dans le cours du XIV{{e}} siècle, que la fortune de ce pauvre gentilhomme d’une province reculée appelé à la cour de France pour y commander les armées, et voir les princes du sang et les seigneurs s’incliner sans murmure sous son épée de connétable.


Il est curieux de suivre les phases diverses de cette vie qui s’élève à coups de lance depuis la surprise du château de Fougeray où Bertrand s’introduit, sous un déguisement de bûcheron, à la tête de quelques hardis coquins qui le choisissent pour capitaine, jusqu’à la conquête de l’Auvergne et de la Guyenne, la restauration de Henri de Transtamarre en Espagne, l’expulsion des Anglais, et la pacification de la France. La première période de cette existence est d’un charme incomparable. On dirait une sorte de chouannerie à cheval où la lance tient lieu de la carabine, où l’adresse est plus nécessaire encore que le courage, où l’aventurier se montre plus que le capitaine.
Il est curieux de suivre les phases diverses de cette vie qui s’élève à coups de lance depuis la surprise du château de Fougeray où Bertrand s’introduit, sous un déguisement de bûcheron, à la tête de quelques hardis coquins qui le choisissent pour capitaine, jusqu’à la conquête de l’Auvergne et de la Guyenne, la restauration de Henri de Transtamarre en Espagne, l’expulsion des Anglais, et la pacification de la France. La première période de cette existence est d’un charme incomparable. On dirait une sorte de chouannerie à cheval où la lance tient lieu de la carabine, où l’adresse est plus nécessaire encore que le courage, où l’aventurier se montre plus que le capitaine.