« Aux amis inconnus » : différence entre les versions
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[[Catégorie:XIXe siècle]]
==__MATCH__:[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/15]]==
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Ces vers, je les dédie aux amis inconnus,
Rivaux de ceux que j’aime et qui m’aiment le plus,
Frères envers qui seuls mon cœur est sans reproches
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Chauds d’un accueil lointain d’âmes hospitalières.
Et quel triomphe alors ! Quelle félicité
Orgueilleuse, mais tendre et pure, nous inonde,
Quand répond à nos voix leur écho suscité,
Par delà le vulgaire, en l’invisible monde
Où les fiers et les doux se sont fait leur cité !
Et nous la méritons, cette ivresse suprême,
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Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir
Quelque plaie où le feu désire qu’on l’attise ;
Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir,
Tombe comme une larme à la place précise
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Qui, pour la profondeur de mes soupirs m’aimant,
Sans avoir à descendre où j’ai conçu ma peine,
Les aurez entendus dans le ciel seulement ;
Vous qui m’aurez donné le pardon sans le blâme,
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Mes terrestres amours que par leur pure flamme,
Pour qui je me fais juste et noble sans mentir,
Dans un rêve où la vie est plus conforme à l’âme !
Chers passants, ne prenez de moi-même qu’un peu,
Le peu qui vous a plu parce qu’il vous ressemble ;
Mais de nous rencontrer ne formons point le vœu :
Le vrai de l’amitié, c’est de sentir ensemble ;
Le reste en est fragile, épargnons-nous l’adieu.
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