« Les Pêcheurs/02 » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Nouvelle page : II. La poussière sainte <poem> Or, la nuit, balayant une antique chapelle En ruine et bâtie au pied d'une tombelle, La femme du vieux Coulm (1), vieille aussi, murmurait, Comme ... |
m match et typographie |
||
Ligne 1 :
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/184]]==
II. La poussière sainte
<poem>
Or, la nuit, balayant une antique chapelle
En ruine et bâtie au pied
La femme du vieux Coulm (1), vieille aussi, murmurait, ▼
</poem>
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/185]]==
<poem>
Comme pour épancher quelque étrange secret :
</poem>
Ligne 9 ⟶ 15 :
=== I ===
<poem>
« Je te brave, tempête ! Ici, je ferai seule
Quand devant elle, honneur du pays de Léon,
</poem>
=== II ===
<poem>
Travaille, mon balai, travaille ! Il est des charmes
Plus sûrs que les soupirs et plus sûrs que les larmes,
Charmes aimés du ciel et qui forcent les vents
Insensés et les flots
</poem>
Ligne 26 ⟶ 32 :
<poem>
Mon ange le sait bien : je ne suis point païenne,
Ni sorcière ; je suis une femme chrétienne :
Aussi je veux jeter aux quatre vents de Dieu,
Pour dompter leur fureur, la poudre du saint lieu.
Ligne 34 ⟶ 40 :
<poem>
Travaille, mon balai ! Par des vertus pareilles
Souvent
Oui, mon vieux Colomban, demain tu reviendras,
Et vous, mes trois enfans, vous serez dans mes bras ! »
</poem>
<poem>
Mais dans le port
La foule se pressait, muette, épouvantée,
Et, voyant les éclairs bleuir, la mer houler,
Et le ciel,
Chacun priait ; les mains échangeaient des étreintes
La superstition faisait taire les craintes.
Pourtant, dès
Tous, en criant,
</poem>
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/186]]==
- « Brave homme, apprenez-moi toute la vérité, ▼
<poem>
Suis-je veuve? » - La nuit dans cette anxiété ▼
▲Suis-je veuve ? » - La nuit dans cette anxiété
Se traîna sous un ciel sans lune et sans étoiles.
Grâce à Dieu cependant vinrent toutes les voiles
Tous les foyers brillaient. Un seul avait ses bancs
Vides et désolés : celui des Colombans.
Mais toi, femme de Coulm, tu combattais
Debout sur les rochers, poursuivant ton ouvrage,
Vers
Vers le sud, tu jetais une incantation :
</poem>
Ligne 68 ⟶ 76 :
<poem>
« Allez contre les vents, allez, sainte poussière,
Je suis une chrétienne et ne suis point sorcière :
Aux regards de la lampe où
Ma main vous recueillit dans la maison de Dieu.
</poem>
Ligne 75 ⟶ 83 :
=== II ===
<poem>
Leurs bannières de soie aux piliers suspendues,
Et les sombres tombeaux que les fils laissent seuls,
Ligne 83 ⟶ 91 :
=== III ===
<poem>
Allez contre les vents, allez, sainte poussière !
Née aux pieds des chrétiens, vous
Des marches du portail aux marches de
Je croyais
</poem>
Ligne 92 ⟶ 100 :
<poem>
Car sur vous ont marché les diacres et les prêtres,
Les pèlerins vivans et les morts nos ancêtres
Fleurs des bois, grains
Demain vous me rendrez mon époux et mes fils ! »
Comme elle se taisait, voici venir vers elle
Quatre pêcheurs sortant pieds nus de la chapelle ;
</poem>
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/187]]==
<poem>
La vieille tout en pleurs tomba sur ses genoux,
Criant : « Je savais bien, moi,
Et du sable et de
Heureuse elle embrassait toutes ces chevelures.
</poem>
|