« La Musique dans le nord » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Nouvelle page : {{TextQuality|50%}}<div class="text"> {{journal|La musique dans le Nord|H. Blaze de Bury|Revue des Deux Mondes T.14, 1852}} <center>Niels Gade – Jenny Lind – Chopin - Ha… |
m match et typographie |
||
Ligne 1 :
{{journal|La musique dans le Nord|[[Auteur:Henri Blaze de Bury|H. Blaze de Bury]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.14, 1852}}▼
▲{{journal|La musique dans le Nord|[[H. Blaze de Bury]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.14, 1852}}
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/530]]==
<center>Niels Gade – Jenny Lind – Chopin - Haberbier</center>
Le ''scandinavisme'' est en politique une question fort respectable, et qui, moins connue sans doute et mains élaborée que
Le scandinavisme a sa littérature, il a voulu avoir sa statuaire, et, il y a quelques années, une école se fonda pour la réalisation de ce beau rêve. Il
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/531]]== la tentative Il est un art qui, bien autrement que la statuaire, semble appelé à favoriser le progrès de ce mouvement des nationalités du Nord : nous voulons parler de la musique. Étudier la vie
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/532]]== qu’il faut remonter, à Le ''lied'' musical, ce produit charmant de
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/533]]== eux, et leur Il est vrai que Mozart et, avant lui, Haydn ne cessèrent de rester en rapport avec leur temps,
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/534]]== fils ce fameux air connu sous le litre de ''Carnaval de Venise''. ==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/535]]== pour peu Le style de M. Gade respire en général cette grandeur sauvage un peu abrupte qui est comme le caractère particulier des races du Nord. La tristesse et la mélancolie
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/536]]== mérite de M. Gade, Je connais de M. Gade quatre symphonies, toutes remarquables à divers titres, mais parmi lesquelles on distinguera de préférence celle en ''la'', très renommée à Leipzig, et une autre dont la désignation spéciale
''Comala'' est un intermède-symphonie, une de ces
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/537]]== libre et ne songeant point encore à la domination, On se souvient du poème
Cependant tout à coup arrive du camp de Fingal Hidallan, fils de Lemor, jeune chef que le roi envoyait annoncer à Comala sa victoire
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/538]]== et son retour. Comme Jago, Hidallan a aimé, et son amour dédaigné M. Gade a traité en maître toute cette situation.
Je ne puis me rappeler cette situation de Comala recevant la fausse nouvelle de la mort de Fingal sans songer à la Desdemona de Rossini au second acte d’''Otello'', et cette analogie dans le drame provoquerait au besoin
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/539]]== pas ; sa nature, moins primitive, résiste vigoureusement à la double atteinte, presque simultanée, de la tristesse et de la joie. Éplorée et déchirante lorsque le ::« Ditemi almen voi,
::Otello ?
Une chose aussi
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/540]]== que les Allemands, lesquels Et puisque
Un soir, au grand opéra de Berlin, Mme Viardot chantait ''le Prophète''.
Un soir, au grand opéra de Berlin, Mme Viardot chantait ''le Prophète''. La cantatrice était en voix et en inspiration, le public l'avait adoptée, et, sur les dernières mesures de la complainte de la mendiante au quatrième acte, la salle entière éclata en bravos. A l'opéra de Berlin, les femmes applaudissent, comme c'était jadis d'usage aux Italiens alors qu'il y avait encore un Théâtre-Italien à Paris. Aussi, sur toute cette riche ceinture de loges, dont le salon royal, avec son splendide baldaquin de pourpre et ses encadremens d'or massif, forme le centre, c'étaient des démonstrations à perte de vue, et les plus jolies mains battaient à rompre leurs gants. Une seule personne semblait demeurer étrangère à l'enthousiasme général, et cette abstention se faisait remarquer d'autant plus que, placée au premier rang dans la société de Berlin, cette personne y exerçait en toute question d'art, de littérature et de goût, un de ces arbitrages suprêmes dévolus du consentement unanime à certaines femmes éminentes par le coeur et l'esprit, et dont aucun ne songe à appeler, qu'on se nomme Cornélius, Ranch ou Meyerbeer. Curieux de savoir la cause de ce silence, l'entr'acte venu, j'allai m'en informer dans sa loge. «Quelle admirable chose que cette romance de Fidès! - Oh! sublime: vous connaissez mon admiration pour Meyerbeer. - Et que Mme Viardot l'a bien dite! - Oui, pas mal. - Pourtant vous ne l'avez pas applaudie? - Ah ! vous l'avez remarqué? - J'avoue que de votre part ce dédain ne laisse pas de m'intriguer un peu. - Vous vous trompez, ce n'est pas du dédain; j'estime beaucoup le talent de Mme Viardot. - Mais alors? - Vous étiez avant-hier à la soirée d'adieux de Jenny Lind : qu'en pensez-vous? - Qu'on n'a jamais entendu rien de pareil. - Ajoutez, ''et que jamais on n'entendra''. C'est pourquoi ces deux mains que vous voyez là ont applaudi pour la dernière fois. - Ah! oui, ''veder Napoli, poi morir''!C'est possible; riez. Quant à moi, qui prends mes admirations plus au sérieux, je sens que j'en ai perdu la faculté d'applaudir. »▼
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/541]]==
▲
Cet exclusivisme dans
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/542]]== interprète de ces airs qui, ::Das Unbeschreibliche
::Hier ist gethan !
«
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/543]]== ces trilles Rubini, le grand maître du chant large et pathétique, cette voix sublime dont la note élégiaque et profonde vibre encore dans toutes les poitrines, Rubini commença, qui le croirait
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/544]]== d’autres merveilles ; puis tout à coup la charnière se referme, il disparaît, et tout est dit. Rendormez-vous, bel oiseau bleu, qui Ces idées me venaient
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/545]]== dont la trace énergique et profonde se révèle en plus Ce qui a manqué à Chopin, ce sont les moyens
Ce
::Pour être plus
Mais ce qui moins facilement nous entre dans
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/546]]== n’avait point encore paru, et le piano ne représentait aux yeux du maître En ce sens, Beethoven et Marie de Weber étaient des pianistes, et Meyerbeer aussi, lequel, dans sa jeunesse, donnait des concerts et se ''faisait entendre'', comme on dit en style de programme ; pianistes-compositeurs, pianistes-maîtres, ayant
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/547]]== tout son volume Après avoir préludé à sa carrière à Saint-Pétersbourg, à Stockholm, à Copenhague surtout, où les plus beaux succès
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 14.djvu/548]]== plus vif essor. et, si limité Après cela, que la direction imprimée à la musique par la capitale du Danemark soit en rapport avec sa puissance
H. BLAZE DE BURY.
|