« Littérature anglaise de high life » : différence entre les versions
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{{journal|Littérature anglaise de high life|[[Arthur Dudley]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.14 1846}}
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<center>The New Timon, a romance of London</center>
Peut-être ne se rend-on pas assez compte du travail qui
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/818]]== préjugés antiques, que le rappel des ''corn-laws'' peut Non-seulement l’Anglais comme il faut ne veut pas qu’on l’analyse
Non-seulement l'Anglais comme il faut ne veut pas qu'on l'analyse en tant qu'individu, mais il lui répugne même que la classe à laquelle il appartient devienne le sujet d'un examen trop profond. A cet égard, on ne saurait trop reconnaître les services rendus par M. Disraëli. L'auteur de ''Coningsby'' et sir Edward Bulwer ont les premiers appliqué la loupe aux vices et aux faiblesses aristocratiques; mais il reste encore beaucoup à faire, et jusqu'ici nous ne voyons personne qui semble vouloir, dans les sphères supérieures de la société, accepter le rôle qu'a joué Dickens dans les régions infimes. Et pourtant quel sujet plus fécond, quel champ plus vaste ouvert à l'observation et à la critique? Londres est peut-être la ville la plus curieuse et la moins connue du globe. On sait autant ce qui se passe dans le monde de Madrid ou de Saint-Pétersbourg que dans la société anglaise. Et comment l'empêcher? Les étrangers, les touristes qui auraient bonne envie de ne nous rien laisser ignorer sur le compte de nos voisins, ne les connaissent point assez, tandis que les Anglais eux-mêmes, auxquels ce n'est point la connaissance qui manque, n'osent pas raconter ce qu'ils savent. La plupart des gens qui s'occupent de l'Angleterre ont le tort d'émettre à chaque instant des jugemens absolus, et n'envisagent leur sujet que d'un côté, sans jamais saisir l'ensemble. Peut-être aussi serait-ce vouloir l'impossible, car, dans ce pays de contradictions s'il en fut, il n'y a pas de maxime générale basée sur l'apparence d'un défaut ou d'une qualité qui ne soit aussitôt démentie par une qualité ou un défaut contraire. Qu'une chose se laisse assez remarquer pour qu'on la convertisse en principe, en règle, on peut dès-lors affirmer que le principe diamétralement opposé existe avec une égale force. On dit que l'Angleterre est le seul pays où les traditions aristocratiques se soient conservées sérieusement. Cela est vrai; mais c'est aussi le seul pays où la mésalliance soit presque devenue un système, et où les comédiennes épousées par des grands seigneurs soient accueillies dans le monde et à la cour. L'Anglais a une réputation de raideur universelle, et pourtant où les charlatans du continent trouvent-ils les plus faciles et les plus nombreuses dupes? où les salons les plus brillans s'ouvrent-ils devant mille intrigans chassés de Paris, de Madrid ou de Vienne? Il n'existe point d'état démocratique où la valeur personnelle soit estimée d'un aussi haut prix qu'en Angleterre, et point d'aristocratie où les titres et les distinctions produisent un effet aussi prodigieux. Indépendance et servilité, abandon et raideur, tout se trouve au même degré chez ce peuple, le plus étrange de la terre. Casanier et vagabond, l'Anglais se croirait perdu sans son coin du feu, sans son ''home'', et en même temps il ne voudrait pas de la vie, s'il ne trouvait le moyen d'en passer la moitié à courir les pays les plus lointains. On n'en finirait pas si l'on voulait énumérer tous les contrastes qui, de l'autre côté du détroit, vous étonnent, vous choquent et vous étourdissent au point que vous finissez par tout mettre sur le compte de l'excentricité. Et, lorsqu'on veut donner une idée de ce peuple à ses voisins, comment concilier tant de choses? Où saisir le fil conducteur qui vous guide à travers ce labyrinthe? Il y a cent ans que Jean-Jacques a dépeint la société parisienne, et la peinture est si vraie encore, qu'à l'heure qu'il est on n'y pourrait changer une ligne; mais personne jusqu'ici n'a rempli le même rôle vis-à-vis de l'Angleterre, et cela pour une raison fort simple. Rousseau a pu dire, en parlant de paris : «''Il faut faire comme les autres''; c'est la première maxime de la sagesse du pays. ''Cela se fait, cela ne se fait pas''; voilà la décision suprême. » En Angleterre, où tout se fait, quelle est la chose dont on pourra dire : Cela ne se fait pas? Dans la sphère politique, des faits et point de principes; dans la sphère sociale, des individus et point de type national! On le voit, la tâche n'est pas facile; aussi ne s'en acquittera-t-on bien que lorsque les Anglais eux-mêmes s'en mêleront, et que l'esprit d'analyse aura triomphé du ''cent''. Du reste, le progrès qui se fait sentir à cet égard est si grand, que nous ne croyons pas le moment fort éloigné où l'Angleterre aura ses analystes hardis et ses moralistes indiscrets, tout comme la France, sa bavarde voisine. En attendant, voici un livre dont l'anonyme auteur a conçu, sur la capitale de la Grande-Bretagne, à peu près les mêmes idées que nous : « Londres ! s'écrie-t-il, je t'ouvre mon coeur de poète; que de richesses tu offres à tous ceux qui cherchent! A d'autres les plaines et les troupeaux; chacune de tes rues contient une idylle plus vaste! Là se découvre l'intarissable source de toute poésie, source de vie et de réalité : l'homme! » Et, en effet, l'auteur inconnu de ce ''roman de Londres'' a sondé avec une merveilleuse intelligence ces profondeurs poétiques que cachent presque toujours les agitations et les magnificences d'une grande ville.▼
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vous finissez par tout mettre sur le compte de l’excentricité. Et, lorsqu’on veut donner une idée de ce peuple à ses voisins, comment concilier tant de choses ? Où saisir le fil conducteur qui vous guide à travers ce labyrinthe ? Il y a cent ans que Jean-Jacques a dépeint la société parisienne, et la peinture est si vraie encore, qu’à l’heure qu’il est on n’y pourrait changer une ligne ; mais personne jusqu’ici n’a rempli le même rôle vis-à-vis de l’Angleterre, et cela pour une raison fort simple. Rousseau a pu dire, en parlant de paris : « ''Il faut faire comme les autres'' ; c’est la première maxime de la sagesse du pays. ''Cela se fait, cela ne se fait pas'' ; voilà la décision suprême. » En Angleterre, où tout se fait, quelle est la chose dont on pourra dire : Cela ne se fait pas ? Dans la sphère politique, des faits et point de principes ; dans la sphère sociale, des individus et point de type national ! On le voit, la tâche n’est pas facile ; aussi ne s’en acquittera-t-on bien que lorsque les Anglais eux-mêmes s’en mêleront, et que l’esprit d’analyse aura triomphé du ''cent''. Du reste, le progrès qui se fait sentir à cet égard est si grand, que nous ne croyons pas le moment fort éloigné où l’Angleterre aura ses analystes hardis et ses moralistes indiscrets, tout comme la France, sa bavarde voisine. En attendant, voici un livre dont l’anonyme auteur a conçu, sur la capitale de la Grande-Bretagne, à peu près les mêmes idées que nous : « Londres ! s’écrie-t-il, je t’ouvre mon cœur de poète ; que de richesses tu offres à tous ceux qui cherchent ! A d’autres les plaines et les troupeaux ; chacune de tes rues contient une idylle plus vaste ! Là se découvre l’intarissable source de toute poésie, source de vie et de réalité : l’homme ! » Et, en effet, l’auteur inconnu de ce ''roman de Londres'' a sondé avec une merveilleuse intelligence ces profondeurs poétiques que cachent presque toujours les agitations et les magnificences d’une grande ville.
Vers la fin
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/821]]== étroite parenté entre ''Timon'' et ''Sybil''. ==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/822]]== réprouvé tremble maintenant devant son frère et ne cherche Il y a de
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/823]]== à une femme qui fuit. ==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/824]]== convaincue de Rien de plus facile que de faire adopter et soutenir par une belle intelligence les idées les plus folles et les plus contraires au bon sens ; rien de plus aisé que de distraire un poète, cet être dont le
« La muse envolée, que me restait-il ? Une fantaisie désorientée, un esprit inquiet. Mes regards amoureux encore de tout éclat, détournés des étoiles, se laissèrent prendre aux diamans.
Tant que la muse seule est sacrifiée, on devine que tout marche fort bien ; mais un jour arrive où l’amour à son tour vient s’attaquer au jeune ambitieux. Avec quel succès, on le devine. Là où la poésie (qui n’est encore, à tout prendre, qu’une espèce d’ambition déguisée) a succombé, quelle chance peut avoir l’amour ? Pourtant ce qu’il y a de profondément
Tant que la muse seule est sacrifiée, on devine que tout marche fort bien; mais un jour arrive où l'amour à son tour vient s'attaquer au jeune ambitieux. Avec quel succès, on le devine. Là où la poésie (qui n'est encore, à tout prendre, qu'une espèce d'ambition déguisée) a succombé, quelle chance peut avoir l'amour? Pourtant ce qu'il y a de profondément vrai, c'est qu'Arden ignore que l'ambition remportera la victoire; dupe de lui-même, il obéit aux circonstances sans penser à faire des théories. Arden est non-seulement l'homme du monde, mais l'homme de notre monde, de notre société, l'homme de notre siècle, avec toute sa mollesse, son indifférence et son détestable esprit de transaction. Cherchant sans cesse à tout concilier, à marier l'inclination et le devoir, il ne pratique résolument qu'une chose, l'égoïsme, et n'atteint qu'à un résultat invariable : ne jamais renoncer à rien. Tout renoncement est beau, mais à la condition d'être entier, absolu. Que l'amoureux abjure l'ambition, ou que l'ambitieux abjure l'amour, le sacrifice est égal, et nous ne comprendrions pas que l'un fût placé plus haut que l'autre. L'homme qui poursuit son idée aux dépens de ses penchans, et qui, pour atteindre à la gloire, marche sur les débris de son coeur, nous offre un spectacle grand et éminemment moral en ce que nous y voyous le triomphe de la volonté sur les passions; mais pour cela il faut savoir résister jusqu'au bout, être fort de sa propre force et jamais de celle d'un autre. Un seul instant de faiblesse, une seule larme qu'on fait verser, et le sacrifice est nul et la gloire entachée. C'est pourquoi Herder avait raison lorsqu'il se demandait jusqu'à quel point l'homme était autorisé à vouloir s'élever au-dessus de l'humanité. La suprême sagesse consisterait peut-être à éviter ces situations trop tendues où l'on est condamné à être sublime sous peine d'être pitoyable. Peut disposé à suivre ce précepte, le jeune Arden se laisse prendre à l'amour sans pour cela renoncer à l'ambition. Il aime, il est aimé. Un seul coup d'œil sur sa position lui défend de penser au mariage; le premier regard de Mary lui a défendu de penser à autre chose. Sous l'humble nom qu'il a adopté, la jeune fille ne devine point en son amant le neveu du grand seigneur, du puissant ministre, dont le domaine touche au jardin du presbytère. Arden n'a qu'un protecteur, son oncle; de lui dépend tout son avenir. Ceci, dira-t-on, est une vieille histoire : d'un côté la fortune, de l'autre l'amour. Schiller n'a pas fait autre chose, avec cette différence que, dans ''l'Intrigue et l'Amour'', la scène se passe sous un gouvernement absolu où l'autorité compte pour quelque chose, tandis que, dans nos pays constitutionnels, la liberté d'action étant complète, les entraves ne peuvent venir que de nous-mêmes. Arden, déterminé à ne pas renoncer à celle qu'il aime, mais en même temps peu disposé à compromettre son avenir, propose à Mary un mariage secret, en lui révélant son nom, en lui expliquant sa position, et en lui faisant jurer un inviolable secret. Elle finit par consentir; un complaisant ami, Clanalbin, se trouve là; il résiste bien un peu d'abord à la prière d'Arden, mais, cédant à la fin, il arrange tout avec zèle, et le futur comte d'Arden se lie par d'indissolubles liens à l'humble fille d'un obscur pasteur.▼
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Le temps passe, la saison des travaux politiques revient. Notre marié
Le temps passe, la saison des travaux politiques revient. Notre marié de la veille reprend le cours de ses occupations, et bientôt, étourdi par le bruit de la vie du monde, croit n'aspirer à la fortune que pour pouvoir la partager avec sa jeune épouse. Un matin cependant son oncle le ministre lui montre dans un journal sa nomination de secrétaire d'ambassade à une cour étrangère. « Faites maintenant votre part, lui dit l'homme d'état; je vous donnerai le pouvoir, donnez-vous la fortune; ''mariez-vous bien''! pas de faiblesse de coeur surtout, pas de ''fautes''. » - Le jour du départ est fixé, et Arden va partir, persuadé qu'il remplit encore par là un saint devoir; mais, au moment où il se décide, un vieillard se présente chez lui : c'est le père de Mary. Il sait tout, excepté l'innocence de sa fille, qui, fidèle à sa promesse, garde un silence inflexible. Cette scène, où l'homme du monde profite de la délicatesse de celle qu'il trahit pour ne se point trahir lui-même, est conduite avec une habileté extrême; il en est une pourtant que je préfère, celle où le ministre, instruit de tout par le père de Mary, fait venir son neveu, et le somme de lui dire la vérité. Arden, en véritable diplomate, donne à son oncle les explications qu'il juge nécessaires, après quoi son interlocuteur lui répond froidement : « J'approuve votre attitude; trompeur ou trompé, un homme comme il faut doit être discret; mais je n'ai qu'un mot à dire : on ne peut tout avoir; choisissez de la femme ou de l'oncle. D'un côté, le rang, la position, le pouvoir; de l'autre, les enfans, les créanciers, la prison peut-être ! » On comprend que le choix est tout fait; les détails de la scène sont d'une réalité terrible. Point de périphrases, aucun souci de la grace conventionnelle; les choses sont brutalement appelées par leur nom, et la prose ne va pas plus rapidement au fait. Il y a du Byron dans la mobilité des idées, dans la variété du style, et dans la facilité avec laquelle la plaisanterie alterne avec la profondeur, le sentiment avec l'ironie. J'insisterai sur cette dernière qualité comme étant une de celles qui se rencontrent le moins fréquemment chez les Anglais; à nous autres Français semble appartenir en propre ce talent de nous moquer de tout, signe caractéristique qui ne contribue pas médiocrement à nous rendre antipathiques à nos voisins de la Grande-Bretagne. L'ironie est en quelque sorte la contrepartie de ''l'humour''. L'humoriste sait découvrir le pathétique sous l'apparence même du grotesque, et aucune nation n'a poussé cet art plus loin que la nation anglaise; mais saisir le ridicule jusque dans les actes les plus solennels, jusqu'au fond des sentimens les plus respectables, c'est là une faculté dont nous réclamons le monopole. Chez les Allemands, on le distingue à peine. Schiller est amer, parfois même chagrin. Goethe est ironique, et le rire strident de Méphistophélès répond avec puissance au ricanement de Voltaire. Aussi, lorsque dans un Anglais un talent de moquerie se révèle, est-on presque tenté de crier au miracle. Toutefois, en dépit du profond sentiment poétique qui s'y trouve, nous hésitons à croire que ''Timon'' soit l'oeuvre d'un poète, d'un homme habitué aux exigences de la rime. Aussi, bien que les tournures prosaïques soient assez rares, les vers difficiles et durs ne laissent pas que d'abonder, et le mot de ''raboteux'', dont on s'est tant servi à l'égard de Crabbe, conviendrait fort en maint endroit; ce qui n'empêche pas qu'on rencontre des passages d'un vif élan, d'une poésie à faire croire à un maître, celui-ci par exemple. - Après la scène avec son oncle, Arden, à la veille de quitter l'Angleterre, veut revoir Mary, et part pour le presbytère, où il arrive la nuit. Pénétrant dans le jardin au clair de lune, il aperçoit à travers une fenêtre celle qu'il va abandonner. « Je regardais son front. Là plus de printemps! elle était seule. ''Seule''! parole usée! vieux mot tant de fois prononcé et si peu compris! Pourtant tout ce que chantent les poètes, tout ce que savent les malheureux de deuil et de désespérance s'y retrouve ! ''Seule'' ! celui qui médite, qui aspire ou qui rêve, n'est point seul; il peuple la terre de riches pensées. La seule solitude, - solitude, hélas! bien profonde, - est celle où l'imagination ne trompe plus le coeur, où l'ame malade, découragée et lasse, ne voit autour d'elle que les murs d'un cachot.▼
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trouve, nous hésitons à croire que ''Timon'' soit l’œuvre d’un poète, d’un homme habitué aux exigences de la rime. Aussi, bien que les tournures prosaïques soient assez rares, les vers difficiles et durs ne laissent pas que d’abonder, et le mot de ''raboteux'', dont on s’est tant servi à l’égard de Crabbe, conviendrait fort en maint endroit ; ce qui n’empêche pas qu’on rencontre des passages d’un vif élan, d’une poésie à faire croire à un maître, celui-ci par exemple. — Après la scène avec son oncle, Arden, à la veille de quitter l’Angleterre, veut revoir Mary, et part pour le presbytère, où il arrive la nuit. Pénétrant dans le jardin au clair de lune, il aperçoit à travers une fenêtre celle qu’il va abandonner. « Je regardais son front. Là plus de printemps ! elle était seule. ''Seule'' ! parole usée ! vieux mot tant de fois prononcé et si peu compris ! Pourtant tout ce que chantent les poètes, tout ce que savent les malheureux de deuil et de désespérance s’y retrouve ! ''Seule'' ! celui qui médite, qui aspire ou qui rêve, n’est point seul ; il peuple la terre de riches pensées. La seule solitude, — solitude, hélas ! bien profonde, — est celle où l’imagination ne trompe plus le cœur, où l’ame malade, découragée et lasse, ne voit autour d’elle que les murs d’un cachot.
Touché par
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/828]]== son histoire. ::I should have found her, muttered Morvale ;
:: ''Thou'' track the outcast ! luxury knows not how !
Pendant tout ce récit, les caractères si différens de Morvale et
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/829]]== l’égoïsme de bien près, et ne se montre guère supérieur en cette circonstance aux gens les mieux élevés. Il néglige Arden, qui, Nous ne parlerons pas de la dernière partie du ''New Timon'', parce que, à notre sens, le poème finit lorsque lord Arden retrouve sa fille, et que
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/830]]== partie. Il y a des situations qui ne doivent point être précisées, des caractères qui appellent le mystère, et qui, comme Cette critique faite, répétons-le bien, le ''New Timon'', dans ses trois premières parties, est non-seulement, comme
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/831]]== moins absurdes. Certaines stances Plus
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/832]]== Apsley-House et Cumberland-Gate avec une force et une vitesse auprès desquelles notre promenade des Champs-Élysées semblerait une procession funèbre. Que de belles jeunes filles que Sous certains rapports, le portrait est bien touché ; mais nous avouons que, pour notre part, nous aurions trouvé encore autre chose à dire des rares qualités de cet homme loyal et dépourvu de vaine gloire, qui, parlant un jour de
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/833]]== a choisi aussi la position la moins favorable au duc. A la chambre des lords, avec son gilet blanc et son habit bleu, ou dans la grande galerie Autre chose est de sir Robert Peel. Le premier lord de la trésorerie
De sir Robert, la transition est toute naturelle à lord Stanley, dont les traits sont admirablement esquissés dans les lignes suivantes : « Chef brillant, puissant par boutades, franc, hautain, imprudent, Rupert <ref> Allusion au caractère du prince Rupert, fils de
::Plants a sly bruiser on the nose of Bob.
Ce digne Bob, trop son ami pour le gronder, propose
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/834]]== moins pur, imprudent Certes, les grands arbres du ''park'' voient passer tous les jours sous leurs ombrages bien
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/835]]== verser le coche <ref> Mot de lord Stanley à propos « Fait pour commander
::« See our statesman when the steam is on. »
Alors le langoureux Johnny grandit et devient
::« Languid Johnny growes to glorious John, »
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lorsque la pensée de Hampden, parée par les muses de Falkland, illumine sa joue blême et gonfle son sein généreux. »
Le ''New Timon'' a bien plutôt droit au nom de roman
ARTHUR DUDLEY.
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