« Statistique morale – Mouvement de la population de Paris » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Bot: Fixing redirects |
mAucun résumé des modifications |
||
Ligne 2 :
{{journal|Statistique morale – Mouvement de la population de Paris|[[Auteur:André Cochut|A. Cochut]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.9 1845}}
Dans une plaine qui n’était autrefois qu’un marécage de mauvais renom, sous un ciel assez maussade, qui d’ailleurs est sain, malgré ses caprices, et donne, année commune, 174 jours de beau temps, se trouve une cité sans rivale, quand on la considère comme foyer intellectuel, mais qui n’est plus que la troisième ville du monde, par rapport à l’étendue et à la population <ref> Les sources que nous avons explorées sont, en premier lieu, les Recherches statistiques sur la ville de Paris'', cinquième volume, publié en 1844, d’une collection entreprise en 1821. Ce dernier volume, le seul qui ait paru depuis la révolution de juillet, comprend, pour la période décennale écoulée de 1827 à 1836 inclusivement, dix-huit tableaux relatifs à la topographie, et cent vingt-trois tableaux qui expriment le mouvement de la population. Un texte plus détaillé et des tableaux synoptiques exposant les résultats décennaux ajouteraient beaucoup à l’utilité de ce travail. Nous avons aussi consulté le ''Résumé statistique des dépenses et des recettes de la ville de Paris'', pendant une période de quarante-quatre ans (1797-1840), par M. Martin Saint-Léon (1 vol. in-4°); le volumineux budget de la ville de Paris, celui de l’administration des hospices, et beaucoup d’autres pièces émanées de l’autorité. </ref>. La superficie occupée aujourd’hui par Paris donne 34,379,016 mètres carrés, dont 1,469,016 mètres d’eau. Si cette étendue était divisée par portions moyennes entre les Parisiens, chacun deux aurait pour domaine 43 mètres carrés; mais la distribution de l’air et de l’espace est fort inégale entre les habitans du centre et ceux des quartiers excentriques. Trois arrondissemens qui comprennent des faubourgs, le 1er, le 12e et le 8e, occupent de 4 à 6 millions de mètres carrés, au contraire, le 4e, le 7e et le 9e n’en mesurent que 5 a 700,000, soit environ la neuvième partie. Il résulte de cette disproportion que l’habitant du 1er ou du 8e arrondissement a pour se mouvoir un terrain de 83 mètres carrés, tandis que celui du 4e ou du 7e n’a qu’un carré de 12 mètres La différence est bien plus grande encore, si l’on établit la comparaison non plus entre les douze arrondissemens, mais entre les quartiers qui sont, comme chacun sait, au nombre de 48. Habitez-vous le quartier des Champs-Elysées, votre lot est un carré de 190 mètres : êtes-vous l’un des hôtes laborieux du quartier des Arcis, 7 mètres carrés doivent vous suffire.
Le chiffre de la population parisienne a diverses époques pourrait être interrogé par les hommes d’état pour constater le degré de la vitalité nationale. Paris, c’est le coeur de la France, qui se gonfle et bat largement quand le pays prospère, qui se comprime pendant les mauvais jours. Le plus ancien des dénombremens officiels, celui de 1694, donne à la grande cité 720,000 ames, évaluation moins exagérée peut-être que ne le croyait le judicieux Vauban. A cette époque l’étoile du grand roi n’avait pas encore pâli aux yeux des peuples. Le canon de Fleurus, de Steinkerque, de Nerwinde, retentissait glorieusement on était à la veille de la paix de Ryswick. Vingt ans plus tard, après les pertes et les humiliations d’une guerre désastreuse, après les ravages de la famine et des épidémies, la population de Paris avait subi une dépression que les documens publics n’ont pas constatée, mais qui dut être considérable. On s’en ressentait encore un demi-siècle après la mort de Louis XIV, si toutefois on peut s’en rapporter au dénombrement approximatif de 1762, qui accuse seulement 600,000 ames. Une légère augmentation pendant le règne de Louis XVI, est un témoignage des efforts sincères de ce monarque pour le bien public; en 1784, une évaluation, basée par Necker sur le nombre des naissances, donna le chiffre 620,000, résultat confirmé postérieurement par des calculs plus précis. Tout a coup, le ciel s’assombrit, l’orage gronde : l’égoïsme et la peur déciment la ville du luxe et des autres vont se blottir obscurément dans les provinces, pour laisser passer la tempête. Un recensement de 1789 n’attribue plus à la capitale que 524,186 individus. La décroissance continue sans doute jusqu’aux jours sanglans de 1793; il est regrettable pour l’histoire qu’on n’ait pas constaté à quel chiffre se réduisit la population parisienne pendant la terreur, la sécurité commence à renaître dès les premiers temps du consulat, et se manifeste par un épanouissement progressif de la société: on compte à Paris 548,000 habitans en 1801, et 580,000 en 1806. Cet essor est à peine suspendu par les derniers revers de l’empire. Avec le régime constitutionnel et la centralisation administrative poussée jusqu’à l’abus, la métropole devient un immense foyer lumineux dont l’expansion est surprenante. Trois ans après la restauration, Paris compte déjà 710,000 ames, et en douze ans ce nombre s’élève progressivement jusqu’à 880,000. La révolution de juillet, comme celle de 1780, éloigne momentanément les peureux et les mécontens Le recensement de 1831 ne donne plus que 785,862 personnes, en comprenant la population mobile des établissemens militaires. La confiance renaît, la grande ville redevient, comme par le passé, le rendez-vous des gens d’affaires, le champ-clos des chevaliers d’industrie, le paradis des oisifs, et en 1836 un nouveau recensement signale 899,313 habitans. C’est, en cinq ans, une augmentation de 114,000 ames, ou environ. 14 pour 100. Pour la banlieue, l’accroissement a été plus rapide encore, et s’est élevé, pendant la même période, à près de 25 pour 100, non compris les 10 à 12,000 personnes qui vont pendant les six beaux mois de chaque année habiter les communes rurales du département de la Seine. Enfin un dernier dénombrement, opéré en 1841, porte le total de la population parisienne à 935,361, et l’ensemble de la population départementale à 1,194,603. Ce surcroît de :36,000 ames pour la métropole, et de près de 100,000 ame pour les arrondissemens ruraux, serait un phénomène presque inquiétant, s’il n’avait pas une cause passagère, l’affluence déterminée par le grand travail des fortifications. Le recensement, de 1841 ne nous étant connu que par ses résultats généraux, nous avons dû rendre pour base de nos appréciations le recensement analytique de 1836.
Ligne 16 :
Entre la métropole et les départemens, il n’y a qu’un échange profitable à la France entière : autant Paris reçoit de campagnards, autant il envoie de ses enfans dans les provinces. Les actes de l’état civil prouvent que l’affluence des étrangers ne lui est nullement nécessaire pour entretenir, pour accroître même sa population. De 1820 à 1829, la moyenne des naissances a été de 27,992 pendant les sept années suivantes, période qui comprend les deux années désastreuses du choléra, cette moyenne s’est élevée à 28,475: aujourd’hui, elle dépasserait 30,000. Les statisticiens calculent qu’il naît en France un enfant par 33 individus : si cette proportion était applicable à Paris, cette ville devrait renfermer un million d’ames. On a remarqué que les naissances masculines sont, en général, les plus fréquentes ; mais la proportion entre les sexes est bientôt rétablie par un plus grand nombre de décès, pendant les deux premières années de l’existence des jeunes garçons.
De tous les enseignemens que puisse offrir la statistique, il n’en est pas de plus tristement significatif que la comparaison des naissances honnêtes à celles qui sont les fruits de la débauche et de la misère. Pendant la période comprise entre 1827 et 1836, la moyenne décennale des enfans nés en légitime mariage a été de 18,778, dont 500 dans les hôpitaux. La moyenne des naissances hors mariage a été de 9,936, dont 4,865 dans les hôpitaux. Ainsi plus d’un tiers de la population de Paris naît en dehors de la loi sur laquelle repose la société, et sur trois Parisiens qu’on rencontre
Depuis quelques années, le nombre des enfans naturels reconnus tend à s’élever. Vers les dernières années de la restauration, les chiffres étaient d’environ 2,300 an moment de la naissance, et de 180 postérieurement à la naissance. En 1836, on comptait 2,667 reconnaissances dans le premier cas, et 20 dans le second. Nous ne pouvons voir un progrès moral dans cette augmentation: elle semble dénoter que le respect religieux pour l’institution du mariage s’éteint chez ceux même qui conservent par honneur le sentiment de la paternité. Il faut voir au contraire un symptôme favorable dans l’accroissement du nombre des enfans reconnus par le fait d’un mariage postérieur à la naissance. Au lieu de 852 mariages réparateurs constatés en 1827, on en a compté dix ans plus tard 1087. Cet heureux résultat est dû principalement à une société charitable, celle de Saint-François Régis, qui a pour but de procurer par de bons avis ou par des sacrifices d’argent la sanction légale et religieuse aux unions irrégulières. Depuis 1826, époque de sa fondation, jusqu’au 1er janvier 1844, cette société a fait consacrer 11,007 ménagés illicites, et légitimer près de 9,000 enfans naturels.
Ligne 44 :
Pour croire à la possibilité d’un tel changement, il faut n’avoir jamais observé les habitudes populaires Ce qui soutient le petit détaillant, c’est qu’il fait crédit : le plus habile à étudier son voisinage, à discerner ceux avec qui on peut avoir la main facile, est le plus sûr d’achalander son comptoir Pour la femme de l’honnête ouvrier, la grande politique est de ménager son crédit chez ses fournisseurs, et, dans ces familles dont les ressources sont si incertaines, n’est-ce pas une grande sécurité que la certitude d’avoir, quoi qu’il arrive, du pain à donner aux enfans, un verre de vin quand le père rentrera le soir brisé de fatigue et trempé de sueur ? Sans ce besoin de crédit qu’a le pauvre et qui lui coûte si cher, le petit commerce succomberait probablement avant même que la philanthropie s’en mêlât; il céderait à l’action absorbante des puissans capitaux: de grands comptoirs régis en commandite feraient fermer par milliers ces échoppes boueuses et enfumées qu’on appelle des boutiques; on verrait le débit des liquides se concentrer dans certains entrepôts, celui des comestibles dans de vastes magasins d’épiceries, de même qu’on voit déjà presque toute la vente des tissus monopolisée par de grands magasins de nouveautés.
La troisième catégorie, celle des ''professions mécaniques'', qu’on évaluait, il y a quatorze ans, à 337,921 personnes, et qu’on peut sans crainte estimer à 380,000 aujourd’hui, est la plus nombreuse de toutes. Elle comprend les industriels proprement dits, c’est-à-dire ceux qui se livrent pour leur propre compte, ou à titre d’auxiliaires salariés, à la fabrication des produits échangeables. Les études faites par l’autorité municipale pour l’établissement d’un conseil de prud’hommes présentent une classification des industriels parisiens. En ne s’arrêtant qu’aux professions bien caractérisées, on en a compté environ 125 susceptibles d’être réparties en cinq sections
Qu’à ces chefs d’établissemens, en exercice depuis six ans et de réputation intacte, on adjoigne 6,000 contre-maîtres et ouvriers patentés, on aura en total 26,000 propriétaires ou directeurs d’ateliers. Cette aristocratie de l’industrie, à raison de 4 ou 5 personnes par ménage, ne donne approximativement que 120,000 ames. Or, comme la population industrielle, prise dans son ensemble, doit dépasser aujourd’hui 380,000 ames, la différence entre ces deux chiffres, soit 260,000, représente la foule nécessiteuse des petits fabricans et des ouvriers à livrets. Il est à regretter que les publications du gouvernement ne nous permettent pas d’établir avec exactitude la statistique de la classe ouvrière. Le relevé des livrets, dressé à la préfecture de police pour une période de six années (1836-41), embrasse 118 professions et donne les résultats suivans, en nombres arrondis :
Ligne 82 :
Après avoir ainsi groupé les habitans de Paris par rapport aux métiers qu’ils exercent, on s’étonne, du petit nombre des existences faciles et bien assises, comparé à la multitude des destinées précaires et douloureuses. L’aisance, et, dirons-nous si l’on nous pardonne d’emprunter au langage vulgaire une de ces expressions pittoresques qui donnent un corps à l’idée, ''le pain cuit pour l’avenir'' semble assuré, comme par privilège, à un individu sur dix. Ce fait acquiert la puissance d’une démonstration mathématique par le contraste des deux classes placées aux extrémités dans la hiérarchie des conditions, la classe électorale et celle qui est réduite pour vivre à implorer la charité publique. Sur la liste des électeurs politiques dressée en 1836 pour le département de la Seine, 14,608 noms appartenaient aux douze arrondissemens de Paris; 70,000 personnes au plus participent donc à cette aisance que peut faire supposer une contribution directe de 200 francs par famille. Beaucoup de rentiers, d’employés, d’artistes, nous dira-t-on, sont riches sans être électeurs; mais aussi, combien d’hypothèques, de patentes aux abois, qui possèdent la capacité électorale sans offrir en réalité cette garantie de fortune que la société leur demande! A ces chiffres, opposons la statistique de la population indigente.
En 1841, on a compté 29,282 ménages indigens, comprenant 66,487 individus
Presque tous les métiers fournissent des noms à la liste des infortunés qui ont le triste courage de faire constater officiellement leur misère. On y remarque 164 hommes lettrés, désignés par les qualifications d’employés, d’instituteurs ou d’écrivains : on en comptait à peu près le double, il y a dix ans. Est-ce à dire que les professions érudites, offrent présentement plus de ressources que par le passé ? Nous n’osons pas le croire, et les voies littéraires, c’est, comme nous l’avons déjà dit, que l’encombrement tend à y diminuer. Les artistes ont plus de ressources que les écrivains contre la dernière misère. L’instrumentiste qui ne craint pas de déroger s’enrôle dans les orchestres des bals publics. Les peintres dont les toiles ne trouvent pas d’acheteurs, peuvent accepter certains travaux de décoration. 39 musiciens seulement ont sollicité des aumônes; pas un indigent n’a pris la qualification de peintre. Quant aux professions manuelles, le nombre des indigens qu’elles produisent semble en général proportionné à celui des ouvriers qu’elles emploient : on pourrait conclure de cette remarque qu’il n’y a pas, comme le vulgaire parait le croire, de métiers absolument bons ou mauvais, et que cette concurrence qui enfante la misère est à peu près égale dans tous les ateliers. Parmi les chefs de ménage indigens, 2,196 appartiennent à l’industrie du bâtiment, qui comprend une vingtaine de professions, depuis le maçon jusqu’au fumiste. Les cordonniers inscrits sont 1011; les tailleurs, 477; les petits brocanteurs, 778; les hommes de peine, dont l’unique ressource est de vendre au jour le jour leur force musculaire, 2,934. Les professions serviles donnent les résultats suivans: portiers, 1,283; cochers et charretiers, 311; chiffonniers et balayeurs 271. On a déjà remarqué que les domestiques proprement dits, ceux qui se vouent au service intérieur des familles, trouvent moyen de déposer aux caisses d’épargne, à peu près autant à eux seuls que les classes ouvrières prises dans leur ensemble
Les femmes réduites à demander des secours appartiennent presque toutes à ces professions indécises .dans lesquelles la plupart se réfugient quand elles commencent à s’apercevoir que le trésor de leur jeunesse a été follement gaspillé. On trouve parmi les indigens inscrits 876 blanchisseuses, 938 femmes de ménage, 1,060 revendeuses, 2,127 ouvrières à l’aiguille, et 3,532 infortunées obligées d’avouer qu’elles sont sans état. Le nombre des femmes réduites à la misère par l’abandon de leurs maris a suivi, depuis douze ans, une progression inquiétante, si on l’accepte comme une mesure de la moralité populaire. Au lieu de 1,325 inscrites en 1832, on en a trouvé 1,898 en 1841. Tant de souffrances, tant de honte qu’il faut subir, ne sont pas exclusivement réservées aux enfans de la grande ville. Paris, nous le répétons, n’est qu’un lieu de rendez-vous où les étrangers font nombre pour moitié. Dans la catégorie des nécessiteux, la proportion des provinciaux atteint presque les trois quarts. Sur 29,000 chefs de ménages indigens, il y en a 21,000 qui sont originaires des départemens. La province ne connaît Paris que par un reflet de sa splendeur, par un écho de ses folles joies. On se décide à quitter le village sous la fascination d’un beau rêve. Les derniers regards qu’on jette sur le vieux clocher, sur le toit de chaume, sur les vieillards inquiets et défians, sur les jeunes voisins ébahis et jaloux, sont des regards d’orgueilleuse pitié: en songeant, sur la route, aux fortunes qui se font à Paris, aux plaisirs qu’on y rencontre, on se sent le pas léger et l’humeur riante; on arrive enfin dans le lieu d’enchantemens, et c’est pour y trouver honte et les angoisses de la mendicité.
Ligne 95 :
L’impression que laisse cette revue rapide de la population parisienne est, ce nous semble, mélangée d’inquiétude. Évidemment, la capitale de la France tend à devenir, comme Londres, un immense marché d’affaires, une monstrueuse agglomération d’hommes : les abus de la centralisation administrative, la convergence de tous les chemins de fer vers la métropole, la domination intellectuelle de la Presse et des tribunes parisiennes, l’attraction du luxe et de la mode, hâteront de plus en plus ce résultat. Tout ce qui ressemblait jadis à Un accroissement de population était, pour nos pères, un gage de prospérité publique. Le temps de cette philanthropie naïve est passé. Chacun sait aujourd’hui que la force d’une nation réside moins dans le nombre que dans la vigueur physique, dans l’énergie morale de ceux qui la composent: on sait aussi que les plus grands foyers de population sont, toutes proportions gardées, ceux qui renferment plus de souffrances et de misères. Le danger que nous entrevoyons n’est pas encore apparent pour tous les yeux ; de brillantes illusions entretiennent la sécurité. Paris a des revenus considérables: son administration municipale est aussi intelligente que zélée. D’immenses travaux d’amélioration ou d’embellissement sont achevés; d’autres projets, plus grandioses encore, sont à l’étude et arriveront à terme, puisque l’argent ne manquera pas. Cette transformation de la vieille cité, que nous remarquons à peine parce qu’elle s’accomplit insensiblement sous nos yeux, frappe d’admiration les étrangers qui nous visitent à distance. Dans la vie privée, les progrès du luxe sont plus merveilleux encore. Mais quel est, au fond, l’effet de cette splendeur ? La pauvreté en est comme offusquée, et cherche l’obscurité pour y cacher sa honte. Dans la classe moyenne, quiconque a quelques ressources les épuise pour faire bonne contenance, car paraître est devenu un des besoins de la vie, besoin de vanité pour quelques-uns, besoin de considération et de crédit pour le plus grand nombre. De cette émulation de sacrifices il résulte un éclat superficiel et trompeur, un éblouissement universel qui nous aveugle sur les douleurs réelles et profondes. Il est bon que l’attention publique soit attirée sur ce point, et c’est pourquoi nous avons essayé de donner une signification morale aux chiffres muets et froidement alignés dans les colonnes des documens officiels.
A. COCHUT.
<references/>
</div>
|