« Romanciers américains, Nathaniel Hawthrone » : différence entre les versions

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{{journal|Poètes et romanciers américains – Nathaniel Hawthorne|[[Auteur:Paul-Émile Daurand-Forgues|E.-D. Forgues]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.14, 1852}}
 
:I. ''Mosses from an old Manse''. - II. ''The Scarlet Letter''. - III. ''The House of the Seven Gables''. - IV. ''Twice told Tales''. - V. ''The Snow-image and other Tales''. - London, Ed. Bohn.
:I. ''Mosses from an old Manse''.
:II. ''The Scarlet Letter''.
:III. ''The House of the Seven Gables''.
:IV. ''Twice told Tales''.
:V. ''The Snow-image and other Tales''. - London, Ed. Bohn.
 
Je sais des gens, - le nombre en est grand, - à qui les préfaces sont odieuses, odieuses comme le ''moi'', et peut-être par les mêmes raisons. Pour d'autres, au contraire, la préface vaut le livre, quelquefois mieux. Une préface de Walter Scott, une préface de Charles Nodier, quelle friandise littéraire! Il faut y ajouter désormais les préfaces de Nathaniel Hawthorne, qui nous l'ont fait connaître, aimer surtout, et sans lesquelles nous n'aurions peut-être lu aucun de ses romans ou de ses contes.
 
L'Amérique cependant est fière de M. Nathaniel Hawthorne. Il est compté, et compté pour beaucoup, dans cette phalange littéraire, déjà nombreuse, à qui ont frayé le chemin Brockden-Brown, Washington Irving, Fenimore Cooper, et qui a fourni les élémens d'un gros dictionnaire biographique, orné de portraits, à M. Rufus Wilmot Griswold. Dans ce volume imposant, ou se pressent tant de noms inconnus chez nous, célèbres là-bas, vous pouvez chercher la notice relative à Nathaniel Hawthorne, et vous trouverez les élémens d'une biographie comme on en voit tant, où l'ordre des dates est observé, le catalogue des ouvrages bien complet, et chronologiquement irréprochable. Vous y apprendrez que Hawthorne est né à Salem, dans le Massachusetts, que ses ancêtres étaient marins de père en fils; que l'un d'eux, Hawthorne-le-Téméraire, est le héros d'une ballade composée pendant les guerres de la révolution, et où sont célébrés ses exploits sur la ''Belle Américaine'', - quelque frégate sans nul doute. - Vous y apprendrez aussi que, gradué en 1825 à Bowdoin-College (Maine), Hawthorne s'y est trouvé le camarade d'études du poète Longfellow; qu'en 1837 et 1842 ont paru ses deux premiers ouvrages, - les deux séries des ''Twice told Tales'' (contes deux fois dits), - publiés sous le pseudonyme français d'un prétendu M. de l'Aubépine; - que le romancier a été pendant quelque temps, incorporé dans une communauté fouriériste, ''BrookFarm-Community'', à West-Roxburgh; - qu'il a résidé trois années de suite à Concord, dans ce village fameux pour avoir été le théâtre du premier combat réglé où les milices américaines aient fait reculer les soldats du général Gage <ref> Ils étaient envoyés à Concord (1à vingt milles de Boston) pour y détruire des approvisionnemens militaires faits en vue de la prochaine prise d'armes. L'objet de leur mission fut rempli, mais ils durent ensuite reculer devant l'insurrection, qui gagnait tout le pays. </ref>; - qu'après ce temps de retraite, il a rempli à Boston les fonctions d'inspecteur des douanes jusqu'à l'avènement du président Taylor; - que l'administration whig, se privant alors de ses services, le rendit aux loisirs laborieux de la vie littéraire, et qu'enfin, né vers 1807, Nathaniel Hawthorne a aujourd'hui quarante-cinq ans environ.
 
Telle est la série de faits que le consciencieux biographe a consignés dans son in-4° à deux colonnes. Si un très médiocre intérêt s'y attache, ce n'est point la faute de M. Rufus Wilmot Griswold. Les préfaces de Hawthorne n'ajoutent, il faut bien le reconnaître, aucun fait saillant à la notice des ''American-Prose- Writers''; en revanche, elles nous révèlent un esprit charmant, une nature d'élite.
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De ces préfaces, il ressort clairement, - ses livres le confirment d'ailleurs, - que Hawthorne appartient à la classe des ''humoristes'', des ''humoristes'' comme Sterne et Lamb. Il en ressort aussi que son imagination, surexcitée par des habitudes solitaires, devenue mystique au sein des bois, visionnaire au coin du feu, s'est nourrie de lectures singulières de métaphysique à l'allemande, et, comme celle de ce penseur original, Waldo Emerson, dont les brillans ''essais'' ont éveillé l'attention des deux mondes, a pu se soustraire, par une fréquente communion avec la nature, à l'espèce de domination que les vieilles littératures, comme les vieilles civilisations, exercent sur les civilisations et les littératures nouvelles. C'est un joug étrange que celui-ci, et dont l'Amérique aura grand'peine à s'affranchir. Dès l'origine, vous pouvez le constater : de même que les habitans de la Nouvelle-Angleterre, perpétuant au-delà des mers les traditions de la métropole, fêtaient le renouvellement de l'année par une procession calquée sur le cortége du lord-maire à Londres, de même Brockden-Brown se condamne à copier Godwin, Washington Irving a écrire comme Addison et Mackenzie, Cooper à marcher sur les traces de Walter Scott. Ainsi des poètes. Il serait aisé de trouver, par exemple, les parrains de Bryant et de Longfellow. Des affiliateurs sévères pourraient même faire dériver Emerson de Thomas Carlyle, et Nathaniel Hawthorne de Charles Lamb, le Nodier anglais; mais ce serait, à notre sens, outrepasser les droits de la généalogie critique. Pas plus qu'Emerson, avec ses tendances panthéistiques, son ardente admiration des oeuvres créées, ne ressemble à Carlyle, imbu du scepticisme allemand et négateur enthousiaste, - pas plus Hawthorne, qui s'absorbe évidemment dans l'étude concentrée des problèmes moraux les plus ardus, ne ressemble, malgré certains dehors, à ce pauvre poète érudit, pour lequel l'analyse des vieux drames, la reproduction et le pastiche du langage shakspearien, des formes archaïques, étaient une préoccupation souveraine, et dont la grande originalité fut de traverser notre temps avec les idées et le style de Jérémy Burton ou de Samuel Pepys, - et plus d'esprit que tous les deux, cela va sans dire, - mais une raison beaucoup moins sûre d'elle-même.
 
Il est un conteur américain que nous avons eu déjà l'occasion d'apprécier (2)<ref> Voyez, dans la ''Revue'' du 15 octobre 1846, l'étude sur les ''Contes d'Edgar Poë''.</ref> et dont la parenté avec Hawthorne nous semble moins douteuse : nous voulons parler d'Edgar Poë. A qui la comparaison profiterait-elle? Nous serions vraiment embarrassé de le dire. Les récits de Poë possèdent un attrait, un piquant tout spécial, et qu'on peut fort bien attribuer à la maladie mentale dont le germe était en lui; la perle aussi, dit-on, n'est, après tout, qu'une excroissance morbide. - Hawthorne, plus maître de sa pensée, inspiré par de plus fortes études et des motifs d'un ordre plus élevé, entraîné bien plus rarement par un pur caprice, une fantaisie vagabonde et trop aisément écoutée, s'empare bien mieux de son lecteur. Il a le don, rare chez un ''égotiste'', de se faire aimer, et le don, plus rare encore chez un conteur, d'inspirer un certain respect. Avec Edgar Poë, on habite une région malsaine; on se sent comme au début d'un vertige. L'éblouissement qu'il vous cause, et qui est réel, vous met en défiance. Il est dû à des moyens illégitimes, dirait-on, et vous ne savez au juste si le philtre n'est pas tout simplement de l'alcool déguisé, dont on a saturé à votre insu quelque boisson mensongère d'aspect et de goût. L'alchimiste, d'ailleurs, n'est pas si bien caché derrière son rideau, que vous n'entrevoyiez son coup d'oeil moqueur, que vous n'entendiez son rire narquois. Il alléguera peut-être pour excuse qu'avant de vous griser, il s'est grisé lui-même; mais cela suffit-il à vous justifier? Et ne gardez-vous pas quelque secret remords, vous, homme sensé, de vous être laissé mystifier par cette folie railleuse et perfide qui se gausse de vous lorsqu'elle vous a fait tomber dans les rets où elle est prise? Hawthorne au contraire, dans ses plus fantastiques inventions, et lorsqu'il use le plus largement de son pouvoir mystérieux pour transformer devant vous les réalités de ce monde en spectres étranges, en apparitions prestigieuses, n'obéit jamais qu'au désir de vous rendre meilleur en vous montrant, sous l'allégorie attrayante, la vérité sévère. Un conte d'enfant à dormir debout lui suffit pour vous faire réfléchir, et profondément, sur quelque vice ignoré de votre nature, sur quelque iniquité des jugemens humains, sur quelque préjugé vivace à qui les révolutions philosophiques ont laissé ses racines à moitié pourries. Tous les nobles instincts sont en lui : l'indulgence et la miséricorde chrétiennes, la résistance à l'oppression, la soif du juste et du vrai ers toutes choses, et, pour parler comme son ami Emerson, « l'amour de l'amour, la haine de la haine. »
 
En témoignage de ce que nous disons ici de Hawthorne, nous pourrions le citer lui-même, en reproduisant les nombreux passages où il parle de sa jeunesse entourée d'amitiés nombreuses, actives, zélées, et de la reconnaissance qu'il leur doit. Ce sont elles qui l'ont révélé à lui-même, encouragé, soutenu. C'est parmi elles qu'il a trouvé les hérauts de sa naissante renommée, les propagateurs assidus de son talent trop délicat et d'allure trop discrète pour arriver vite aux honneurs de la popularité.
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« Si déplaisante que fût ma position particulière, je n'en étais pas moins, au fond, assez satisfait d'appartenir an parti vaincu, et j'avais mes raisons pour cela. D'ailleurs, si mon parti ne m'avait pas vu jusqu'alors parmi ses plus ardens promoteurs, je commençais à mieux sentir, maintenant que le péril et l'adversité se montraient, de quel côté n'entraînaient mes sympathies et mes véritables affections. Aussi n'était-ce point sans quelque regret et quelque honte que, pesant mes chances selon les données les plus raisonnables, je me jugeais beaucoup moins menacé de perdre ma place que la plupart de mes frères en démocratie... Mais qui donc voit beaucoup plus loin que son nez dans les combinaisons de l'avenir?... Ma tête fut la première qui tomba.
 
« Le moment précis où on le décapite doit être assez rarement, - j'incline du moins à le penser, - le plus agréable dans la vie d'un homme. Néanmoins on peut profiter de cet accident comme de tout autre, si seulement on sait s'en consoler et y chercher remède, etc. (3)<ref> ''The Scarlet Letter'', préface. </ref>. »
 
Ces lignes, qui ont le mérite de jeter une lumière assez nouvelle sur un des côtés de la vie politique aux États-Unis, donnent en même temps une idée fort juste de l'écrivain qui les a tracées, de sa bonhomie insouciante, de sa tiédeur philosophique alliée néanmoins à une conviction bien assise, de cette noblesse d'ame qu'on voudrait toujours croire l'apanage de la supériorité intellectuelle. Voilà bien l'homme d'esprit et de coeur que les circonstances ont poussé dans la triste mêlée des intérêts matériels et des combats politiques. Il y a porté son calme, sa raison, sa générosité habituelle. Aucun fol enivrement, aucun instinct cruel ne l'ont fait dévier. Dans son humble sphère, investi d'un certain pouvoir, il en a usé avec des ménagemens infinis, une rare indulgence; - il a plus d'une fois regretté l'indépendance de ses heures et de ses pensées; - il a craint l'abrutissement d'une tâche toujours la même, et l'influence énervante d'un bien-être assuré, prix d'une besogne machinale. Ses ennemis l'emportent et vont le frapper, lui, pauvre soldat inconnu, dans l'obscurité qui devait le sauver : eh bien ! il tombe en homme de coeur, le sourire aux lèvres, plaignant ces vainqueurs fiévreux plus qu'il ne se plaint lui-même, et avec la grace classique du gladiateur immolé. Comment lui refuser sympathie et respect?
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- Adam a parlé, murmure-t-elle enfin à mots pressés.... Ses sentimens sont les miens.
 
Mais, en articulant ces mots, Martha devient affreusement pâle, et, sous le regard perçant des anciens, de ces hommes, maintenant étrangers à toute sympathie, à toute indulgence pour les faiblesses humaines, elle se sent frissonner de la tête aux, pieds comme à l'approche de quelque grande catastrophe. L'un d'eux, - elle le sait, - en venant à Goshen, avait amené avec lui sa femme et ses enfans; mais jamais, à partir de ce moment, il n'avait dit une parole affectueuse à la compagne de sa vie, jamais pris sur ses genoux le mieux aimé de ses fils. Un autre, que sa famille avait refusé de suivre, s'était trouvé, par une faveur spéciale du ciel, le courage de la laisser à la merci du destin. Le plus jeune de ces anciens, - un homme d'une cinquantaine d'années, - avait été élevé, dès ses plus jeunes ans, dans un village quaker, et on disait de lui que jamais il n'avait tenu dans sa main la main d'une femme, jamais imaginé de lien plus intime que la froide fraternité de sa secte. Entre tous, Ephraïm était le plus imposant et le plus austère. Sa jeunesse s'était passée dans le libertinage le plus effréné; mais il avait été converti par la mère Anne, elle-même (4)<ref> ''Mother Ann'', l'apôtre femelle et la fondatrice de la secte des trembleurs.</ref>, et conquis au fanatisme des premiers quakers. Une tradition qui se répétait à voix basse, le soir, aux veillées du village, rapportait que la sainte fondatrice, avant que ce coeur gangrené fût purifié de ses souillures terrestres, avait dû le fouiller et le labourer de toutes parts avec un fer rouge. - Après tout, Martha est femme : son ame, encore vivante et tendre, va défaillir en face de ces rigides vieillards et devant l'impassible physionomie d'Adam Colburn; mais, se voyant observée et comme soupçonnée par ces hommes dont le regard pèse sur elle, elle essaie de reprendre haleine et dit d'une voix moins indécise :
 
- Toute la force que m'ont laissée bien des chagrins, je l'emploierai à remplir ma tâche, et je ferai de mon mieux.
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Un lecteur intelligent, au début de ce livre, est promptement averti de n'y chercher que ce qu'on y trouve, non la curiosité du drame, mais le charme puissant du détail, le sentiment délicat des rapports du monde extérieur avec cet autre monde qui vit au dedans de nous. A partir de ce moment, il est dans la pleine et entière puissance d'une oeuvre d'art laborieusement et savamment accomplie. Il admirera dans l'intensité graduelle des impressions, ménagées au début, une progression constante. Il sentira combien le contraste des formes un peu railleuses du romancier moderne ajoute aux effets de la fantasmagorie dont il prétend vous entourer peu à peu. Il reconnaîtra surtout l'écrivain d'élite à des personnages vraiment ''trouvés'', dont le type local, l'individualité bien accusée éclot pour la première fois dans le monde de la fiction. Il le reconnaîtra dans cette figure d'Hepzibah Pyncheon, la vieille demoiselle de haut lignage, que la pauvreté réduit à ouvrir une boutique de mercerie, et dont les souffrances morales, au sein de cette position déchue, mettent en éveil, autant que la tragédie la plus poignante, nos mélancoliques sympathies. Il le reconnaîtra également dans l'analyse d'une folie étrange, celle du frère d'Hepzibah, né avec tous les instincts du sensualisme le plus raffiné, et qui a vu, victime d'une machination infernale, sa jeunesse s'écouler dans un cachot, où sa raison est restée. Il le reconnaîtra surtout à ces finesses d'exécution, à cette ténuité de faire, que Hawthorne unit à une rare ampleur de dessin, à une étonnante liberté dans la disposition des groupes, des lumières et des couleurs. Ses instincts de philosophe et de poète, car il est l'un et l'autre très incontestablement, sont toujours assez prédominans pour le maintenir à une certaine hauteur, et le prémunissent contre les minuties bavardes, les inutilités prolixes du roman moderne.
 
Hawthorne a dit lui-même de ses contes avec une rare et louable exagération de modestie (5)<ref> Préface des ''Twice told Tales''. </ref> :
 
« Ils ont la teinte pâle des fleurs épanouies à l'ombre, dans une retraite trop profonde, la faible chaleur d'une pensée habituée aux longues méditations et qui attiédit à peine le sentiment et la couleur de chaque esquisse; au lieu de passion, je ne sais quelle vague sensibilité. Et lors même qu'ils semblent offrir la peinture de la vie positive, nous y retrouvons l'allégorie si froidement incarnée, qu'elle donne le frisson au lecteur lorsque son esprit la perçoit. Soit qu'il manque de pouvoir plastique, soit par l'effet d'une insurmontable réserve, la touche du peintre est trop souvent empreinte de timidité. L'homme le plus gai peut difficilement sourire aux traits les plus largement égayés, la femme la plus susceptible d'émotions tendres sentir ses yeux se mouiller devant ce qu'il y a de plus pathétique. Ce livre, si vous voulez y voir quelque chose, doit être lu dans l'atmosphère à la fois claire et brune d'un crépuscule serein, - le même au sein duquel il fut écrit. Que si vous l'ouvrez au grand soleil, il risquera fort de ressembler pour vous à un cahier de pages blanches. »
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Les contes de Hawthorne ne sont pas seulement intéressans comme révélation d'un talent original et hardi : ils sont pour nous un remarquable témoignage des efforts que tente en ce moment la littérature américaine pour se débarrasser de l'industrialisme qui l'étouffe. Aujourd'hui, dans cette société vouée uniquement, nous disait-on, au développement de sa grandeur matérielle, se produisent des penseurs et des poètes, acceptés au dedans et au dehors, populaires à Londres et à Édimbourg comme à Philadelphie ou à Boston. L'orgueil jaloux de l'ancienne métropole est forcé d'applaudir à ces nouvelles tentatives d'affranchissement, et, au lieu de ces hostilités sourdes et dédaigneuses pratiquées jadis contre toute provenance américaine, on remarque un sentiment de bienveillance, des habitudes de courtoisie internationale dont il faudrait peut-être chercher le secret ailleurs et plus haut que dans le progrès des sympathies purement littéraires. En effet, un des signes les plus caractéristiques du rapprochement que nous signalons a été le patronage de Thomas Carlyle à l'égard d'Emerson. Le rapide succès d'Hawthorne est un autre symptôme du même genre. Or Carlyle, Emerson, Hawthorne, appartiennent au même ordre d'esprits, à celui des libres penseurs en philosophie comme en politique : cette coïncidence ne mérite-t-elle pas d'être remarquée?
 
 
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<small>(1) Ils étaient envoyés à Concord (à vingt milles de Boston) pour y détruire des approvisionnemens militaires faits en vue de la prochaine prise d'armes. L'objet de leur mission fut rempli, mais ils durent ensuite reculer devant l'insurrection, qui gagnait tout le pays. </small><br />
<small> (2) Voyez, dans la ''Revue'' du 15 octobre 1846, l'étude sur les ''Contes d'Edgar Poë''.</small><br />
<small>(3) ''The Scarlet Letter'', préface. </small><br />
<small> (4) ''Mother Ann'', l'apôtre femelle et la fondatrice de la secte des trembleurs.</small><br />
<small>(5) Préface des ''Twice told Tales''. </small><br />
 
 
E.-D. FORGUES.
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