« La Journée de Doebeln » : différence entre les versions
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« Le mal le consume, mais il porte dans son esprit un feu plus brûlant encore, et son œil trahit une agitation plus profonde que celle de la fièvre. C'est qu'il compte chaque heure qui passe; il écoule, il attend, et son regard reste fixé sur la porte. Elle s'ouvre. Un jeune homme à l’air modeste et sérieux traverse la chambre et s'approche du général.
« - Docteur, lui dit Dœbeln, parmi ce que nous adorons sur la terre il y a beaucoup de vanités, et s'il y a des libres penseurs, certes j'en suis un. Pourtant deux choses m'ont appris à respecter la médecine : mon front brisé et l’habileté de mon ami Bjerkén
« Je veux et je dois me bien porter, il n'y a point à balancer; il faut que je me lève, quand je serais étendu au fond du tombeau ! Ecoutez ! n'entendez-vous pas le canon du côté de Jutas ? C'est la retraite de notre armée; il faut que j'y sois avant que mes soldats ne soient attaqués. Le chemin serait fermé, Adlercreutz serait fait prisonnier, et que deviendraient alors mes braves soldats? Non, docteur, non; imaginez un remède qui me rende dix fois plus malade demain, mais qui me mette aujourd'hui sur mes jambes!
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« Attention! silence! écoutez! Là-bas, sur la hauteur, des hurras ont retenti; un cavalier s'est approché. Qui est-il? Entendez-vous cette tempête d'acclamations ? D'où vient cette joie qui enivre tour à tour chaque soldat? Les hurras volent sur la plaine par-dessus les armes étincelantes; ils enveloppent les bataillons, s'étendent, s'accroissent et roulent, comme une avalanche de voix humaines jusqu'au fond de la vallée. Le voici ! lui et non pas un autre; lui, le petit homme avec le bandeau au front; lui le brave, le noble, le savant général!
«
« Dœbeln parcourt à cheval le front de cette armée qu'il retrouve pleine de force et de confiance; son regard perçant Interroge chaque compagnie, chaque file, chaque soldat. Pour tous, Suédois et Finnois, il est évident que de grands projets roulent dans son esprit. Il est plus mystérieux que de coutume, il est aussi moins sévère, et plus d'une fois son rude visage s'adoucit, quand il s'adresse à quelque vétéran bien connu de lui.
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Si nous avons réussi à donner quelque idée du poème de Runeberg, on peut concevoir que le général Drebeln soit devenu, grâce sans doute à son courage, mais aussi grâce au poète, un des héros populaires du Nord. Il en est de même du rusé Sandels, du courageux Otto Ficandt, chantés aussi par Runeberg. La version allemande de Mme Meves a été composée à Stockholm, au milieu des émotions que le nom de la Finlande réveille en ce moment dans les cœurs suédois. Une version anglaise vient de faire connaître ces chants à Londres. Des traductions françaises se préparent en même temps à Goettingue et à Paris. Que de sympathies en effet ne mérite pas cette terre de Finlande, l’un des berceaux les plus vénérables de notre vieille Europe, et qui semble appelée à devenir, mais pour peu de temps sans doute, un des principaux théâtres de la lutte engagée entre l’Occident et la Russie!
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A. GEFFROY.
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