« Les Contemplations/Ce que dit la bouche d’ombre » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/444]]==
 
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Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuit
Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/445]]==
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Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole,
Si son rugissement n’était une parole ?
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Mais imparfait ; sans quoi, sur la même hauteur,
La créature étant égale au créateur,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/446]]==
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Cette perfection, dans l’infini perdue,
Se serait avec Dieu mêlée et confondue,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/447]]==
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Ne réfléchis-tu pas lorsque tu vois ton ombre ?
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Vous habitez le seuil du monde châtiment.
Mais vous n’êtes pas hors de Dieu complétement ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/448]]==
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Dieu, soleil dans l’azur, dans la cendre étincelle,
N’est hors de rien, étant la fin universelle ;
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S’élève à la lumière, et, dans sa marche entière,
Fait de plus de clarté luire moins de matière
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/449]]==
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Et mêle plus d’instincts au monstre décroissant,
Crois-tu que cette vie énorme, remplissant
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Se prolonge dans l’ombre en spectre indéfini.
Car, au-dessous du globe où vit l’homme banni,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/450]]==
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Hommes, plus bas que vous, dans le nadir livide,
Dans cette plénitude horrible qu’on croit vide,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/451]]==
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L’être créé se meurt dans la lumière immense.
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De ces immensités d’en bas.
 
{{cach | xxxxxxxxxxxxxxxx }}Viens, si tu l’oses !
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/452]]==
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Viens, si tu l’oses !
Regarde dans ce puits morne et vertigineux,
De la création compte les sombres nœuds,
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{{cach | xxxxxxxxxxxxxxxx }}Tout méchant
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/453]]==
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Tout méchant
Fait naître en expirant le monstre de sa vie,
Qui le saisit. L’horreur par l’horreur est suivie.
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Hérode, c’est l’osier des berceaux vagissants ;
L’âme du noir Judas, depuis dix-huit cents ans,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/454]]==
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Se disperse et renaît dans les crachats de hommes ;
Et le vent qui jadis soufflait sur les Sodomes
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Crie au talon : Je suis Attila le géant ;
Et, ver de terre au fond du charnier, et rongeant
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/455]]==
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Un crâne infect et noir, dit : Je suis Cléopâtre.
Et, hibou, malgré l’aube, ours, en bravant le pâtre,
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{{cach | xxxxxxxxxxxxxxxx }}Fatalité !
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/456]]==
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Fatalité !
Echéance ! retour ! revers ! autre côté !
Ô loi ! pendant qu’assis à table, joyeux groupes,
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Dans le jonc dont Hermès se fait une baguette,
Partout, le châtiment contemple, observe ou guette,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/457]]==
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Sourd aux questions, triste, affreux, pensif, hagard ;
Et tout est l’œil d’où sort ce terrible regard.
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/458]]==
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Par un côté pourtant l’homme est illimité.
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Puis retombe sur toi, spectre, et redevient noir.
Tes sages, tes penseurs ont essayé de voir ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/459]]==
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Qu’ont-ils vu ? qu’ont-ils fait ? qu’ont-ils dit, ces fils d’Ève ?
Rien.
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À travers le taillis de la nature énorme,
Flairant l’éternité de ton museau difforme,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/460]]==
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Là, dans l’ombre, à tes pieds, homme, ton chien voit Dieu.
 
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Il tâte l’infini jusqu’à ce qu’il l’y sente ;
Alors, son âme ailée éclate frémissante ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/461]]==
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L’ange éblouissant luit dans l’homme transparent.
Le doute le fait libre, et la liberté, grand.
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Pris par la plante fauve et la bête féroce,
Le grincement de dents, la peur, le rire atroce,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/462]]==
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L’orgueil, que l’infini courbe sous son niveau,
Rampent, noirs prisonniers, dans la nuit, noir caveau.
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La chute des punis, ténébreuse traînée.
Dans cette profondeur, morne, âpre, infortunée,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/463]]==
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De chaque globe il tombe un flot vertigineux
D’âmes, d’esprits malsains et d’être vénéneux,
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Hélas ! le cygne est noir, le lys songe à ses crimes ;
La perle est nuit ; la neige est la fange des cimes ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/464]]==
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Le même gouffre, horrible et fauve, et sans abri,
S’ouvre dans la chouette et dans le colibri ;
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Hélas ! le cabanon subit aussi l’écrou ;
Plaignez le prisonnier, mais plaignez le verrou ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/465]]==
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Plaignez la chaîne au fond des bagnes insalubres ;
La hache et le billot sont deux êtres lugubres ;
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Roulent, submergeant tout, excepté les mémoires.
Parfois on voit passer dans ces profondeurs noires
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/466]]==
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Comme un rayon lointain de l’éternel amour ;
Alors, l’hyène Atrée et le chacal Timour,
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Des monstres garrottés dont le gouffre est la geôle ;
Quand, devant Jéhovah,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/467]]==
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Un vivant reste pur dans les ombres charnelles,
La mort, ange attendri, rapporte ses deux ailes
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Faisant évanouir en splendeurs les misères,
Changeant l’absinthe en miel,
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/468]]==
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Inondant de beauté la nuit diminuée,
Ainsi que le soleil tire à lui la nuée
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Sortir, monter du fond des brumes insondables
Et se transfigurer ;
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==[[Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/469]]==
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Des étoiles éclore aux trous noirs de leurs crânes,
Dieu juste ! et, par degrés devenant diaphanes,