« La Case de l’oncle Tom/Ch II » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Somerset (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
ThomasBot (discussion | contributions)
m Somerset: match
Ligne 5 :
{{Navigateur|[[La Case de l’oncle Tom/Ch I|Chapitre I]]|[[La Case de l’oncle Tom]]|[[La Case de l’oncle Tom/Ch III|Chapitre III]]}}
 
 
==__MATCH__:[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/38]]==
::<div style="font-size: 90%">La mère.</div>
 
Ligne 12 ⟶ 13 :
Dès sa plus tendre enfance, Éliza avait été élevée et choyée en enfant gâté par sa maîtresse. Le voyageur qui a parcouru les États du sud a dû souvent y remarquer l’élégance singulière, la douceur de manières et de voix, qui semblent des dons particuliers aux quarteronnes et aux mulâtresses. Citez les premières, ces grâces naturelles s’allient souvent à une éclatante beauté, et presque toujours à un extérieur agréable et avenant. Éliza, telle que nous l’avons dépeinte, n’est point une figure de fantaisie, mais un portrait d’après nature, fait de souvenir, et dont nous avons vu l’original au Kentucky. Elle avait grandi sous la protection de sa maîtresse, à l’abri des tentations qui font de la beauté un si fatal héritage pour l’esclave. Plus tard elle épousa un mulâtre, Georges Harris, d’une habitation voisine.
 
Le jeune homme avait été loué par son maître à une fabrique de toile à sac, et son adresse, son intelligence, en avaient fait le meilleur ouvrier. Il avait inventé une machine à teiller le chanvre{{refl|1}} qui, si l’on considère l’éducation et les précédents de l’inventeur, témoignait d’autant de
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/39]]==
génie pour la mécanique, qu’en a pu déployer Whitney dans sa machine à épurer le coton.
 
Beau, bien fait, doué de manières agréables, Georges avait su se faire aimer de toute la fabrique. Néanmoins, comme ce n’était pas un homme, mais une ''chose'', toutes ces qualités étaient soumises au contrôle d’un maître despotique, vulgaire et borné. Ledit gentilhomme, ayant ouï parler avec éloge de l’invention de Georges, monta à cheval un beau matin et se rendit à la fabrique pour voir ce qu’y faisait son ''immeuble''.
Ligne 30 ⟶ 33 :
— C’est possible. Il n’a jamais été propre à rien de ce que j’ai voulu lui faire faire.
— Songez qu’il a inventé cette machine, dit assez maladroitement un des ouvriers.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/40]]==
Songez qu’il a inventé cette machine, dit assez maladroitement un des ouvriers.
 
— Oui ! — une machine à épargner le travail ! Il en inventera de reste, j’en réponds. Fiez-vous aux nègres pour cela ! Que sont-ils autre chose que des machines à épargner le travail ? Non, non, il marchera ! »
Ligne 42 ⟶ 47 :
Georges, ramené chez le maître, eut en partage les travaux les plus vils et les plus pénibles. Il avait pu retenir toute parole offensante ; mais l’éclair de son œil, le pli de son front assombri, disaient assez clairement et assez haut que l’homme ne pouvait pas devenir une chose.
 
C’était pendant l’heureux temps passé à la manufacture qu’il avait connu et épousé Éliza. Jouissant de l’estime et de la confiance de son chef, il pouvait aller et venir en toute liberté. Le mariage avait été approuvé par madame Shelby, qui, avec un peu de la tendance qu’ont les femmes à se mêler de ces sortes d’affaires, était charmée d’unir sa belle favorite à un homme de la même classe, et qui paraissait si bien lui convenir. La cérémonie s’était faite dans le grand salon, et la maîtresse avait de ses propres mains mêlé les fleurs d’oranger aux beaux cheveux de la fiancée, et recouvert sa tête charmante du voile nuptial. Il y avait eu à profusion des gants blancs,
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/41]]==
des gâteaux, du vin, et des convives empressés de la beauté de la jeune fille et la générosité de la maîtresse.
 
Pendant un an ou deux Éliza put voir fréquemment son mari, et le bonheur du jeune ménage ne fut troublé que par la perte de deux petits enfants, passionnément aimé de leur mère, et qu’elle pleura avec un désespoir qui lui attira les douces remontrances de madame Shelby, anxieuse de ramener ces sentiments trop fougueux dans les limites de la raison et de la religion.
Ligne 56 ⟶ 63 :
— Oh ! je comprends de reste. Je vous ai vu cligner de l’œil et chuchoter le jour où je l’ai repris. Mais vous avez affaire à aussi fin que vous ! Nous sommes dans un pays libre, monsieur. Cet homme est ''à moi'', et j’en fais ce qu’il me plaît. — Voilà ! »
 
Ainsi s’évanouit le dernier espoir de Georges. — Rien, plus rien qu’une vie d’abjects et pénibles travaux, rendue plus amère encore par toutes les indignités, toutes les
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/42]]==
cuisantes vexations de détail que la tyrannie est si habile à inventer.
 
Un jurisconsulte des plus humains disait une fois : « Le pire usage qu’on puisse faire d’un homme, c’est de le pendre, » Non ; il y a une manière d’en ''user'' qui est encore PIRE !
Ligne 69 ⟶ 78 :
</div>
 
[[en:Uncle Tom'
=== no match ===
s Cabin/Chapter II]]
[[zh:黑奴籲天錄/第二章]]