« L’Anneau d’Amasis » : différence entre les versions

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{{journal|L’Anneau d’Amasis <smallref> (1) ''The Ring of Amasis'' (2 vol., Chapman et Hall, Londres), c’est le titre d’un roman qui vient d’obtenir en Angleterre un succès général et légitime. Cette composition originale, qui montre sous une face nouvelle le talent d’Owen Meredith, le fils de Bulwer, nous a paru mériter d’être connue en France, et le cadre du récit où nous essayons de la reproduire permettra mieux qu’une simple analyse d’en apprécier la valeur.</smallref><br|[[E.-D. />Forgues]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.48, 1863}}
{{journal|L’Anneau d’Amasis (1)|[[E.-D. Forgues]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.48, 1863}}
 
:: ''Ulla dilâgâ, to léonga'' (si Dieu donne, je prendrai).
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Telle est en général la forme extérieure de ces passeports délivrés à l’âme pour son voyage éternel; mais sur celui qu’examinait Edmond une longue série d’images, précédant le tableau que nous venons de décrire, semblait raconter certains incidens remarquables de la vie que le défunt avait menée ici-bas. — La première représentait un homme dans la maturité de l’âge, revêtu des insignes de la royauté, debout entre deux jeunes gens. Sa main droite levée tenait un anneau, et d’un geste impérieux désignait un trône grossièrement esquissé dans le même compartiment du tableau. Les noms des trois personnages étaient inscrits au-dessus de leurs têtes en caractères hiéroglyphiques qu’Edmond n’eut aucune peine à déchiffrer. Ce roi qu’il avait sous les yeux était le dernier souverain de la dix-neuvième dynastie, le Thôuoris dont par le Manéthon, et qui est aussi mentionné quelquefois sous le nom de Rhamsès IX. Les deux figures placées à droite et à gauche devaient être sans doute Sethos et Amasis, les deux fils de Thôuoris, à qui le prince ne transmit pas la couronne. — Sous ce premier compartiment une seconde série d’images montrait Amasis, le plus jeune des deux princes, inscrivant sur un papyrus certains caractères en écriture cursive, tandis que de la main gauche il tenait à la hauteur de ses yeux le même anneau qu’on avait vu aux mains du roi dans l’image précédente. Amasis, bien évidemment, reproduisait ou interprétait les caractères gravés sur l’amulette de l’anneau. Sethos, le frère aîné, tournant le dos au trône, était représenté s’éloignant. — Le troisième dessin, occupant comme les autres un compartiment séparé, représentait les deux frères, chacun dans une barque et voguant sur un cours d’eau, probablement le Nil. — Dans le quatrième et dernier tableau, on ne voyait plus que Sethos, debout, les bras croisés, à la proue de la barque. L’autre nacelle allait sombrer. L’eau du fleuve recouvrait à demi la quille renversée. Amasis avait disparu. On apercevait seulement au-dessus de l’eau une main qui s’agitait, et à l’annulaire de cette main la même bague qui figurait d’une manière si importante dans les trois tableaux précédens.
 
Venaient ensuite les symboles relatifs à la migration de l’âme d’Amasis. On la voyait s’envoler du cœur du défunt sous la forme d’un oiseau <ref>(2) Cet oiseau est une espèce de faucon, le ''baith'' des Égyptiens, appelé ''baz'' dans les autres langues de l’Orient. Il est assez curieux que les Allemands de nos jours aient encore le mot de ''beize'' pour désigner la chasse au faucon. </ref> portant à son bec la clé sacrée des mythes religieux. Anubis, le messager des dieux, reconnaissable à sa tête de chacal, venait devant le tribunal d’Osiris, déposer dans le plateau des bonnes actions, à côté de la plume symbolique, l’anneau royal auquel faisaient allusion tous les tableaux antérieurs. Sous ce poids inusité, le plateau du bien s’affaissait, celui du mal s’élevait d’autant, et l’âme sortait victorieuse de l’épreuve décisive.
 
Une circonstance particulière ajoutait à l’intérêt avec lequel notre jeune égyptologue s’efforçait de pénétrer le sens du mystérieux papyrus. A l’index de la main droite, la momie qu’il avait devant lui portait un anneau dans lequel était incrustée une améthyste d’une grandeur et d’une beauté remarquables, et on retrouvait sur cette améthyste des caractères exactement semblables à ceux dont Thoth se servait sur le papyrus pour enregistrer l’arrêt des dieux.
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E.-D. FORGUES.
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<small> (1) ''The Ring of Amasis'' (2 vol., Chapman et Hall, Londres), c’est le titre d’un roman qui vient d’obtenir en Angleterre un succès général et légitime. Cette composition originale, qui montre sous une face nouvelle le talent d’Owen Meredith, le fils de Bulwer, nous a paru mériter d’être connue en France, et le cadre du récit où nous essayons de la reproduire permettra mieux qu’une simple analyse d’en apprécier la valeur.</small><br />
<small>(1) Cet oiseau est une espèce de faucon, le ''baith'' des Égyptiens, appelé ''baz'' dans les autres langues de l’Orient. Il est assez curieux que les Allemands de nos jours aient encore le mot de ''beize'' pour désigner la chasse au faucon. </small><br />
 
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E.-D. FORGUES.