« La Religion des Celtes » : différence entre les versions

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peuplade gauloise qui occupait le pays de Caux ; Vellaunus est conservé comme second terme dans le nom propre breton Cat-wallaun qui signifie brave au combat.
possible que toutes les tribus gauloises que César nous représente comme différant entre elles par la langue, les mœurs et les lois [3] , aient eu les mêmes cinq divinités Quels étaient les noms de ces dieux et de cette déesse dans la langue des Celtes ? Une assimilation aussi complète entre ces cinq divinités et cinq divinités romaines est-elle vraisemblable ? On est tenté de rappeler l’opinion d’Asinius Pollion qui pensait que les Commentaires de César étaient composés avec peu de soin et d’exactitude ; César aurait étourdiment ajouté foi la plupart du temps à ce qu’on lui racontait des actions des autres et quant à ce qu’il avait fait lui-même, il l’avait mal rapporté, soit à dessein, soit faute de mémoire [4] . Mais César lui-même prend soin de nous avertir que ces assimilations ne sont que des à peu près : de his eandem fere quam reliquae gentes habent opinionem ; et il assimilé les attributs des dieux celtiques non pas tant à ceux des dieux romains qu’à ceux des dieux des autres nations.
 
Quoiqu’il en soit, César ne nous donne des dieux gaulois qu’une physionomie incomplète, sinon inexacte. La plupart des auteurs de l’antiquité ne font pas preuve d’un sens critique plus affiné. Au temps des migrations des Gaulois, leur plus grand dieu semble Arès-Mars [5] . Chez les Insubres, il y a un temple d’Athéna où l’on abrite les enseignes de guerre [6] . En 223, des Celtes vouent à Vulcain les armes romaines [7] . Il faudrait donc ajouter au panthéon celtique restitué par César, un sixième dieu qui pourrait être assimilé au Vulcain romain.
 
Peut-être aussi faut il compter au nombre des dieux Gaulois le Dispater dont les Gaulois se prétendaient tous issus ; l’usage de compter le temps par nuits et non par jours se rattachait à cette croyance.
 
Si des écrivains nous passons aux inscriptions gallo-romaines, nous y retrouvons les noms des cinq grandes divinités romaines, avec des épithètes variées.
 
Mercure a seize surnoms : Alaunus, Arcecius, Artaius, Arvernorix, Arvernus, Atesmerius, Canetonessis, Cessonius, Cissonius, Cimbrianus, Clavariatis, Dumias, Magniaeus, Moccus, Tourevus, Vassocaletus, Vellaunus, Visucius.
 
Apollon en a onze : Anextiomarus,Bormio ou Borvo, Cobledulitavus, Grannus, Livius, Maponus, Mogounus, Verotutus, Vindonnus ; Belenus, Toutiorix.
 
Mars en a trente-huit : Albiorix, Belatucadrus, Bolvinnûs, Britovius, Camulus, Caturix, Cicolluis, Cososus, Dinomogetimarus, Divanno, Glarinus, Halamardus, Harmogius, Lacavus, Latobius, Leherennus, Lelhunnus, Leucetius ou Loucetius, Mallo, Rudianus, Segomo, Toutates, Sinatis, Varocius, Vincius, Belodunnus, Buxenus, Cabetius, Carrus, Cocidius, Condatis, Coronacus, Leucimalacus, Nobelius, Nodons, Rigisamus, Sediammus, Tritullus.
 
Jupiter en a quatre : Baginatis, Poeninus, Saranicus, Tanarus ou Taranucus.
 
Minerve en a quatre ; Arnalia, Belisama ou Bélésamis [8] , Sulevia, Sulis.
 
Deux autres dieux romains apparaissent en Gaule avec des épithètes qui ne semblent pas toutes d’origine latine :
 
Hercule avec deux épithètes : Magusanus, Saxanus.
 
Silvain avec une épithète Sinquatus.
 
Un grand nombre de ces épithètes s’expliquent dans les langues celtiques. Parmi les épithètes de Mars on peut citer : Albiorix dont le second terme est le gaulois rix roi, en irlandais ri ; Belatucadrus dont le second terme se retrouve dans le vieux-breton cadr, beau ; britovius dont le radical est sans doute le même que celui de Brittones Bretons ; Camulus qui ressemble au nom de Cumal père du héros irlandais Finn, et qui se retrouve dans le premier terme du nom d’homme gaulois Camulo-genus ; Catu-rix « roi du combat » cf. le gallois cad et l’irlandais cath « bataille » ; Leucetius ou Loucetius semble dérivé du mot celtique qui est devenu en gallois lluched éclairs ; Segomo semble une forme abrégée du nom d’homme gaulois Segomaros ou du nom de lieu gaulois Segodunum ; Toutates est un dérivé du mot qui est devenu en irlandais tuath peuple, en breton tud gens ; Sinatis est à comparer au nom d’homme gaulois Sinorix ; Bello-dunnus dont le premier terme se trouve dans Bello-vesus (cf. pour l = ll le doublet Belalulla, Bellatullus) ; Condates dérivé du nom de lieu Coudate Condé qui signifie confluent ; Nodons qui semble être le même personnage que le roi irlandais Nuadu à la main d’argent et que les Gallois Nudd et Lludd à la main d’argent ; Rigisamus dont le second terme entre dans Samo-rix,
 
Parmi les épithètes de Mercure : Arverno-rix signifie roi des Arvernes ; Arvernus est le nom du peuple gaulois bien connu ; Ate-smerius est un nom dont on retrouve le premier terme dans les noms gaulois Ate-boduus, Ate-spatus et le second terme dans Smertu-litanus, Ro-smerta : Dumias est le nom de la montagne du Puy de Dôme ; Moccus est la forme ancienne du breton moc’h cochon ; Vasso-caletus est formé de deux mots celtiques : vassos, actuellement en breton gwaz garçon et Caletes nom de la peuplade gauloise qui occupait le pays de Caux ; Vellaunus est conservé comme second terme dans le nom propre breton Cat-wallaun qui signifie brave au combat.
 
Parmi les surnoms d’Apollon : Anextio-marus qui a pour second terme l’adjectif maros, en breton cœur grand ; dans Cobledu-litavus, le second terme est apparenté à litanus de Srmertu-litanus ; Mogounus est apparenté au nom gaulois Mogetilla ; Vero-tutus à Vero-dunum ; Vindonnus dont le premier terme se trouve dans le nom de ville celtique Vindo-bona et est conservé en irlandais sous la forme find, en breton sous la forme guenn blanc ; les deux termes deToutio-rix sont celtiques.