« Œuvres complètes de Theophile (Jannet)/Au Roy. Estreine » : différence entre les versions

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La vertu n'eut jamais des mouvements si saints
 
Qu'elle en a rencontré dans vos heureux desseins :
 
C'est par où dans nos coeurs son amitié s'imprime,
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Sa gloire allait du pair avec les immortels,
 
Et pour lui tous nos coeurs n'étaient que des autels ;
 
Tous les peuples chrétiens l'avaient fait leur arbitre,
 
Jamais autre que lui ne posséda ce titre ;
 
Sa vertu lui gagna tous ces noms glorieux,
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Que notre fantaisie accorde aux demi-dieux.
 
Les plus grands rois trouvaient du mérite à lui plaire :
 
Tout aimait sa faveur, tout craignait sa colère.
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Quel de tous les plus grands et des plus braves rois,
 
Assure mieux que vous l'autorité des lois ?
 
Votre empire nous sait si doucement contraindre,
 
Que les plus libertins ont plaisir à vous craindre ;
 
L'âme la plus sauvage a pour vous de l'amour ;
 
Quel si grand roi n'est point jaloux de votre Cour ?
 
Et les dieux, contemplant votre adorable vie,
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Le Soleil est ravi quand son oeil vous reluit,
 
Et ne voudrait jamais de repos ni de nuit :
 
Ses rayons n'aiment point à chasser le nuage
 
Que pour n'être empêchés de vous voir au visage ;
 
C'est pour l'amour de vous qu'il bâtit ses maisons,
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Pour vous son feu s'occupe à ce métal pesant,
 
Partout dedans le Louvre à vos yeux reluisant ;
 
Pour vous sa fantaisie, en nos vergers errante,
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Neptune, réjoui de vos succès heureux,
 
Rendit de votre nom tous ses flots amoureux ;
 
Et, d'un char empenné fendant ses routes calmes,
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Eut autrefois besoin qu'un mortel prît l'audace
 
De se charger du faix de sa pesante masse :
 
Atlas s'aventura de soutenir les cieux,
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Ni que jamais un homme, à notre sort pareil,
 
Ait pénétré les airs, ni touché le Soleil :
 
Cette fable, au vrai sens que la raison lui donne,
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Et l'esprit si hardi, qu'il osa s'élever
 
Jusqu'où mortel que lui ne pouvait arriver :
 
Il savait les secrets d'Iris et du tonnerre,
 
Et comme chaque étoile a pouvoir sur la terre ;
 
L'univers le croyait son général appui,
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Et plusieurs potentats se reposaient sur lui.
 
La nature y reprit une vertu seconde ;
 
Le destin lui laissa la conduite du monde,
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L'inévitable droit qu'ils ont sur les humains.
 
Grand Roi, vous avez fait un ciel de votre empire ;
 
Il eut un bon Atlas, le vôtre n'est pas pire ;
 
Et chacun voit assez qu'en sa comparaison,
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Quoi que les factieux retrament de nouveau,
 
Leurs complots en naissant trouveront leur tombeau ;
 
Et vous verrez toujours durer la couronne,