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combien est limitée la sphère de nos choix. Nous ne pouvons connaître qui nous voudrions... Nous pouvons par une bonne fortune entrevoir un grand poète et entendre le son de sa voix, ou poser une question à un homme de science qui nous répondra aimablement. Nous pouvons usurper dix minutes d’entretien dans le cabinet d’un ministre, avoir une fois dans notre vie le privilège d’arrêter le regard d’une reine. Et pourtant ces hasards fugîtifs nous les convoitons, nous dépensons nos années, nos passions et nos facultés à la poursuite d’un peu moins que cela, tandis que, durant ce temps, il y a une société qui nous est continuellement ouverte, de gens qui nous parleraient aussi longtemps que nous le souhaiterions, quel que soit notre rang. Et cette société, parce qu’elle est si nombreuse et si douce et que nous pouvons la faire attendre près de nous toute une journée — rois et hommes d’État attendant patiemment non pour accorder une audience, mais pour l’obtenir — nous n’allons jamais la chercher dans ces antichambres simplement meublées que sont les rayons de nos bibliothèques, nous n’écoutons jamais un mot de ce qu’ils auraient à nous dire<ref>''Sésame et les Lys'', ''Des Trésors des Rois'', 6.</ref>. » « Vous me direz peut-être, ajoute Ruskin, que si vous aimez mieux causer avec des vivants, c’est que vous voyez leur visage, etc., » et réfutant cette première objection, puis une seconde, il montre que la lecture est exactement une conversation avec des hommes beaucoup, plus sages et plus intéressants que ceux que nous pouvons avoir l’occasion de {{tiret|con|naître}}
23 SÉSAME ET LES LYS
« combien est limitée la sphère de nos choix. Nous
« ne pouvons connaître qui nous voudrions... Nous
« pouvons par une bonne fortune entrevoir un grand
« poète etentendre le son de sa voix, ou poser une
« question à un homme de science quînous répondra ‘
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« fois dans notre vie le privilège d’arrêter le regard
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« une société qui nous est continuellement ouverte,
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« nous le souhaiterions, quel que soit notre rang.
« Et cette société, parce qu’eHe est si nombreuse
« et si douce et que nous pouvons la faire attendre
« près de nous toute une journée —- rois et hommes
« d’Etat attendant patiemment non. pour accorder
« une audience, mais pour l’obtenir ——· nous n’al-
« lons jamais la chercher dans ces antichambres
<< simplement meublées que sont les rayons de nos
« bibliothèques, nous n’écoutons jamais un mot de
« ce qu’ils auraient à nous dire (1). » « Vous me
« direz peut-être,ajoute Buskimque si vous aimez
« mieux causer avec des vivants, c’est que vous
« voyez leur visage, etc., » et réfutant cette pre-·
mière objection, puis une seconde, il montre que
la lecture est exactement une conversation avec des
hommes beaucoup, plus sages et plus intéressants
que ceux que nous pouvons avoir l’occasi0n de con-
(1) Sésame et les Lys, Des Trésors des Rois, 6.
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