« Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/36 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
répondis aussitôt à mon oncle que j’allais partir sur-le-champ pour Stépantchikovo, car il m’avait envoyé sous le même pli les fonds nécessaires à mon voyage, ce qui ne m’empêcha pas de rester encore quinze jours à Pétersbourg dans l’indécision. C’est à ce moment que je fis la rencontre d’un ancien camarade de régiment de mon oncle. En revenant du Caucase, cet officier s’était arrêté à Stépantchikovo. C’était un homme d’un certain âge déjà, fort sensé et célibataire endurci.
répondis aussitôt
à mon oncle que j’allais partir sur-le-champ pour Stépantchikovo,
car il m’avait envoyé sous le même pli les fonds nécessaires à mon
voyage, ce qui ne m’empêcha pas de rester encore quinze jours à
Pétersbourg dans l’indécision. C’est à ce moment que je fis la
rencontre d’un ancien camarade de régiment de mon oncle. En
revenant du Caucase, cet officier s’était arrêté à Stépantchikovo.
C’était un homme d’un certain âge déjà, fort sensé et célibataire
endurci.


Il me raconta avec indignation des choses dont je n’avais aucune connaissance. Foma Fomitch et la générale avaient conçu le projet de marier le colonel avec une demoiselle étrange, âgée, à moitié folle, qui possédait environ un demi million de roubles et dont la biographie était quelque chose d’incroyable. La générale avait déjà réussi à lui persuader qu’elles étaient parentes et à la faire loger dans la maison. Bien qu’au désespoir, mon oncle finirait certainement par épouser le demi million. Cependant, les deux fortes têtes, la générale et Foma avaient organisé une persécution contre cette malheureuse institutrice sans défense et employaient tous leurs efforts à la faire partir, de peur que le colonel n’en devint amoureux et peut-être même parce qu’il l’était déjà.
Il me raconta avec indignation des choses dont je n’avais aucune
connaissance. Foma Fomitch et la générale avaient conçu le projet
de marier le colonel avec une demoiselle étrange, âgée, à moitié
folle, qui possédait environ un demi million de roubles et dont la
biographie était quelque chose d’incroyable. La générale avait
déjà réussi à lui persuader qu’elles étaient parentes et à la
faire loger dans la maison. Bien qu’au désespoir, mon oncle
finirait certainement par épouser le demi million. Cependant, les
deux fortes têtes, la générale et Foma avaient organisé une
persécution contre cette malheureuse institutrice sans défense et
employaient tous leurs efforts à la faire partir, de peur que le
colonel n’en devint amoureux et peut-être même parce qu’il l’était
déjà.