« Batrakhomyomakhia » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
ThomasBot (discussion | contributions)
m Zyephyrus: split
Titre
 
Ligne 1 :
{{Titre|[[Homère]]|[[{{PAGENAME}}]]|Traduction Leconte de Lisle<br /><br /><small>1893</small>|Batrakhomyomakhia}}
En commençant, et avant tout, je supplie le chœur des Muses de descendre du Hélikôn en mon esprit, à cause d’un chant que j’ai mis dans mes tablettes, récemment, sur mes genoux ; guerre immense, œuvre pleine du tumulte guerrier d’Arès, me flattant de faire entrer dans les oreilles de tous les hommes comment les Rats, combattants intrépides, se ruèrent sur les Grenouilles, imitant les travaux des Géants nés de Gaia, ainsi qu’on le rapporte parmi le mortels.
Et cette guerre eut cette origine.
Un jour, un Rat altéré, ayant échappé au péril de la Belette, trempa son tendre menton dans le marais voisin, se délectant de l’eau douce comme miel. Une babillarde se plaisant dans le marais le vit et lui dit ces paroles :
— Étranger, qui es-tu ? D’où es-tu venu vers ce rivage ? Qui est ton père ? Dis-moi vrai en toutes choses, de peur que je te prenne mentant. En effet, si je reconnais en toi un digne ami, je te conduirai dans ma demeure, et je t’offrirai de nombreux et illustres présents hospitaliers. Moi, je suis le Roi Physignathos aux joues enflées, honoré dans tout le marais, chef immuable des Grenouilles, et mon père Pèleus le fangeux m’a engendré autrefois, s’étant uni d’amour à Hydromédousè la Reine de l’eau, sur les bords de l’Eridanos. Mais je vois que, beau et brave entre tous, tu dois être un Roi porte-sceptre et un guerrier dans les batailles. Allons ! dis-moi promptement ta race.
Et Psikharpax le voleur de miettes lui répondit et dit :
— Pourquoi m’interroger sur ma race, ami ? Elle est connue de tous les hommes, et des Dieux, et des oiseaux aériens. À la vérité, je me nomme Psikharpax le voleur de miettes, et je suis fils de Trôxartès le rongeur de pain, mon père magnanime, et ma mère, certes, est Leikomylè qui lèche les meules, fille du roi Pternotrôktès rongeur de jambon. Elle m’enfanta dans un trou et me nourrit de choses bonnes à manger, de figues, de noix, et de toute façon. Mais comment ferais-tu de moi ton ami, moi qui ne suis point ton semblable de nature ? En effet, ta vie est dans les eaux, et moi j’ai coutume de ronger toute chose parmi les hommes. Le pain trois fois pétri ne m’échappe point dans la corbeille ronde, ni les galettes larges contenant beaucoup de sésame, ni le morceau de jambon, ni le foie revêtu de sa blanche tunique, ni le fromage nouveau de doux lait caillé, ni le bon gâteau de miel que désirent les Bienheureux eux-mêmes, ni aucune des choses que les cuisiniers préparent pour le
 
<div class="text"><pages index="Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu" from=471469 to=480 /></div>
 
<pages index="Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu" from=471 to=480 />