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«m’auroit étranglé, s'il l'avoit pu. Rien n’est assurément
« m’auroit étranglé, s'il l'avoit pu. Rien n’est assurément
plus extraordinaire que l’état jeune et florissant dans
plus extraordinaire que l’état jeune et florissant dans
lequel je me trouve : vous perdez bien de n’être point ici
lequel je me trouve : vous perdez bien de n’être point ici
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à leur contentement ; mais n'êtes-vous pas trop heureuse,
à leur contentement ; mais n'êtes-vous pas trop heureuse,
divine Pauline, de n'avoir point épousé M. de Lauzun,
divine Pauline, de n'avoir point épousé M. de Lauzun,
qui sans rime et sans raison a planté là sa femme ? On
qui sans rime et sans raison a planté là sa femme<ref>8. Cette séparation ne dura sans doute pas ; car au 15 mai nous
lisons dans le ''Journal'' de Dangeau : « M. de Lauzun, qui depuis six
mois est fort brouillé avec le maréchal et la maréchale de Lorges, et
qui pourtant logeoit et mangeoit chez eux, quitta leur maison et en
fit sortir sa femme, qui obéit aux ordres de son mari avec bien de la
douleur, car elle aime fort son père et sa mère, etc. » </ref> ? On
conte des histoires de lui qui ne finissent point, mais que
conte des histoires de lui qui ne finissent point, mais que
je n'ai pas le temps de vous écrire. C’est pour le lundi
je n'ai pas le temps de vous écrire. C’est pour le lundi
gras le mariage du nouveau duc de Châtillon avec Mlle de
gras le mariage du nouveau duc de Châtillon avec Mlle de
Royan. La bonne femme Mme de Boutteville9 lui a envoyé
Royan. La bonne femme Mme de Boutteville<ref>9. La veuve du décapité (voyez la ''Notice'', {{pg}}12), la grand'mère
du nouveau duc de Châtillon (ancien comte de Lux : voyez
tome {{rom-maj|VIII|}},
{{pg}}222, note 4 ; ci-après,{{pg}}444, note 26 ; et ci-dessus, {{pg}}234, note 1,
fin}. Elle mourut au mois d’août suivant (Dangeau, au 6 août 1696).</ref> lui a envoyé
pour quatre-vingt mille francs de pierreries. Il n'y a pas
pour quatre-vingt mille francs de pierreries. Il n'y a pas
de mariage encore plus heureux que celui de M. de
de mariage encore plus heureux que celui de M. de
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lit, au grand contentement de tous ceux qui en ont herité.
lit, au grand contentement de tous ceux qui en ont herité.
M. et Mme de Pracontal partent dimanche pour
M. et Mme de Pracontal partent dimanche pour


« nièce »

<ref>8. Cette séparation ne dura sans doute pas ; car au 15 mai nous
lisons dans le ''Journal'' de Dangeau : « M. de Lauzun, qui depuis six
mois est fort brouillé avec le maréchal et la maréchale de Lorges, et
qui pourtant logeoit et mangeoit chez eux, quitta leur maison et en
fit sortir sa femme, qui obéit aux ordres de son mari avec bien de la
douleur, car elle aime fort son père et sa mère, etc. » </ref>
9. La veuve du décapité (voyez la ''Notice'', {{pg}}12), la grand'mère
du nouveau duc de Châtillon (ancien comte de Lux : voyez
tome {{rom-maj|VIII|}},
{{pg}}222, note 4 ; ci-après,{{pg}}444, note 26 ; et ci-dessus, {{pg}}234, note 1,
fin}. Elle mourut au mois d’août suivant (Dangeau, au 6 août 1696).
10. Marie-Henriette. On lit au 11 février dans le ''Journal'' de Dangeau :
« Mlle de Luxembourg mourut ici (''à Versailles'') ; elle étoit
fille unique ; sa mère avoit eu en mariage quatre cent cinquante mille
livres, dont il reviendra vingt mille écus à M. de Luxembourg, son
père, cinquante mille livres aux enfants de feu M. de Seignelai, dix
mille écus à Monsieur l'archevêque de Rouen (second fils de Colbert
et oncle de la petite fille), qui avoit donné ces sommes-là pour le mariage
de leur nièce (''sic : ne faut-il pas lire :'' « cette somme-là pour le
mariage de sa nièce » ?), et plus de cent mille écus qui reviendront à
M. de Chevreuse, grand-père de « la petite fille qui vient de mourir. »