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<ref follow=p227>teau de Versailles le 4 janvier 1695, à sept heures du matin, après
{{tiret2|di|roit}} bien : « Gouvernante, il est mort bien chrétiennement. Monsieur a presque toujours été dans sa chambre. » Ce qui est de vrai, c’est que le P. Bourdaloue a dit qu’il n’avoit pas vécu comme M.{{lié}}de Luxembourg, mais qu’il voudroit mourir comme lui. {{Mme}} de Maintenon se porte bien ; elle a été assez mal ; elle sort maintenant tous les jours pour aller à Saint-Cyr. J’eus hier une des ''Andromaques''<ref>2. C’est-à-dire une des veuves. Voyez tome {{rom-maj|III|}}, {{pg}}386.</ref> de ce temps. La maréchale d’Humières donna ses rendez-vous dans ma chambre à M.{{lié}}de Tréville et à l’abbé Têtu ; elle nous apprit qu’elle ne voyoit plus la duchesse d’Humières<ref>3. Sa fille. Voyez ci-dessus, {{pg}}215, note 3.</ref> : qui l’eùt cru, que les intérêts pussent faire une telle désunion ?
une maladie de quatre jours. Lorsque les quatre fils du maréchal
vinrent saluer le Roi, il leur dit qu’il avait fait une aussi grande
perte qu’eux. Voyez le ''Journal'' de Dangeau, aux 4 et 10 janvier
1695. «  » Il fut attaqué d’une fausse pleurésie le vendredi 31 de
l’annêe dernière, dit le ''Mercure'' de janvier (p. 255), et tous les remèdes
s’ètant trouvés inutiles, il mourut à Versailles le mardi 4 de
ce mois, avec tous les sentiments de fermeté et de piété que l’on
peut souhaiter dans un grand homme et dans un véritable chrétien.
Ce fut le P. Bourdaloue, jésuite, qui l’assista à la mort, et il n’eut
pas de peine à le mettre dans la résignation qu’il lui inspira pour
les volontés du souverain maître. »</ref>


Le bruit court ici que la princesse d’Orange<ref> 4. Marie, fille de Jacques {{rom-maj|II|}}, et femme de Guillaume {{rom-maj|III|}}, qu’on appelait encore en France le prince d’Orange. Elle était morte au palais de Kensington, le 7 janvier.</ref> est morte ; mais cette nouvelle auroit besoin d’une plus grande confirmation. La capitation<ref name=p228>5. Ce fut Bâville, intendant de Languedoc, qui donna le projet de la capitation. Pontchartrain s’opposa longtemps à son établissement, à cause de la difficulté de répartir cet impôt sans tomber dans l’arbitraire. Tout le monde y fut soumis, même les princes du sang, qui furent taxés à deux mille livres. La capitation produisit environ vingt et un millions, pour la première année ; elle fut supprimée en 1698,</ref> est enfin passée et<ref follow=p227>{{tiret2|châ|teau}} de Versailles le 4 janvier 1695, à sept heures du matin, après une maladie de quatre jours. Lorsque les quatre fils du maréchal vinrent saluer le Roi, il leur dit qu’il avait fait une aussi grande perte qu’eux. Voyez le ''Journal'' de Dangeau, aux 4 et 10 janvier 1695. « Il fut attaqué d’une fausse pleurésie le vendredi 31 de l’annêe dernière, dit le ''Mercure'' de janvier ({{pg}}255), et tous les remèdes s’étant trouvés inutiles, il mourut à Versailles le mardi 4 de ce mois, avec tous les sentiments de fermeté et de piété que l’on peut souhaiter dans un grand homme et dans un véritable chrétien. Ce fut le P. Bourdaloue, jésuite, qui l’assista à la mort, et il n’eut pas de peine à le mettre dans la résignation qu’il lui inspira pour les volontés du souverain maître. »</ref><section end="1399"/>
roit bien : « Gouvernante, il est mort bien chrétiennement. Monsieur a presque toujours été dans sa chambre. »
Ce qui est de vrai, c’est que le P. Bourdaloue a dit qu'il
n'avoit pas vécu comme M. de Luxembourg, mais qu`il
voudroit mourir comme lui. Mme de Maintenon se porte
bien ; elle a été assez mal ; elle sort maintenant tous les jours pour aller à Saint-Cyr. J'eus hier une des ''Andromaques'' de ce temps.
La maréchale d`Humières donna ses
rendez-vous dans ma chambre à M. de Tréville et à l'abbé
Têtu ; elle nous apprit qu'elle ne voyoit plus la duchesse
d’Humières8 : qui l`eùt cru, que les intérêts pussent faire
une telle désunion ?

Le bruit court ici que la princesse d’Orange4 est
morte ; mais cette nouvelle auroit besoin d’une plus
grande confirmation. La capitation est enfin passée et


2. C’est—à-dire une des veuves. Voyez tome III, p. 386.

3. Sa fille. Voyez ci-dessus, p. 215, note 3.
4. Marie, fille de Jacques II, et femme de Guillaume III, qu’on
appelait encore en France le prince d’Orange. Elle était morte au
palais de Kensington, le 7 janvier.

5. Ce fut Bâville, intendant de Languedoc, qui donna le projet de
la capitation. Pontchartrain s’opposa longtemps à son établissement, à
cause de la difficulté de répartir cet impôt sans tomber dans l’arbitraire.
Tout le monde y fut soumis, même les princes du sang, qui
furent taxés à deux mille livres. La capitation produisit environ vingt
et un millions, pour la première année ; elle fut supprimée en 1698,