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Ce triomphe n’eut point une longue durée. L’appel de Yousef au conseil des Imâms vint détacher, en apparence du moins, du parti de Mohhammed, les plus puissans de ceux-ci, pour les rallier à la cause de l’émyr. D’un autre côté, Ahhmédo envoyait une armée commandée par son plus jeune fils, demander compte au Mahdy de la violation du dépôt de marchandises qu’il avait à Podor ; les Maures assiègent à leur tour cette place et l’enlèvent pour la saccager de nouveau.
Ce triomphe n’eut point une longue durée. L’appel de Yousef au conseil des Imâms vint détacher, en apparence du moins, du parti de Mohhammed, les plus puissans de ceux-ci, pour les rallier à la cause de l’émyr. D’un autre côté, Ahhmédo envoyait une armée commandée par son plus jeune fils, demander compte au Mahdy de la violation du dépôt de marchandises qu’il avait à Podor ; les Maures assiègent à leur tour cette place et l’enlèvent pour la saccager de nouveau.


Mohhammed effectue sa retraite le long du fleuve ; les gens de Berâknah le pressent vivement ; il est obligé de traverser le Sénégal au village de Galmag, et de s’enfoncer dans le désert. On crut d’abord qu’il était allé chercher un asile auprès des tribus mauresques qu’il avait autrefois visitées ; mais au commencement de mars, il était à Daghanah, dépendance du Ouâlo. L’émyr Yousef, instruit de la présence de son ennemi dans les états du ''Brak'' (roi) de Ouâlo, menace celui-ci de la guerre, s’il ne refuse l’hospitalité à Mohhammed ben A’mar, et le roi, faible, âgé, infirme, privé depuis deux mois du ''Boukanégh''{{lié}}<ref>''Boukanégh'' signifie proprement ''esclave ;'' on appelle Boucanégh Nghiourbél, ou plus exactement ''Baknyk Gorbél'', celui qui, au village royal de Gorbel, sur le marigot (ruisseau) de Taouy, préside à la cérémonie de la proclamation du ''Brak''. D’après un usage assez singulier, cette cérémonie est une partie de pêche dans le marigot. Le ''Briok'' (prince royal), plongé dans l’eau, pêche de ses propres mains, quelque poisson que d’officieux courtisans ont soin de tenir prêt d’avance. Il montre au peuple le fruit de sa pêche, et il est aussitôt proclamé. Le Baknyk Gorbél remplit auprès du nouveau monarque la charge d’intendant-général et de premier ministre</ref> habile qui régnait pour lui, promet au puissant émyr de chasser de ses états le ''Mahdy'' fugitif.
Mohhammed effectue sa retraite le long du fleuve ; les gens de Berâknah le pressent vivement ; il est obligé de traverser le Sénégal au village de Galmag, et de s’enfoncer dans le désert. On crut d’abord qu’il était allé chercher un asile auprès des tribus mauresques qu’il avait autrefois visitées ; mais au commencement de mars, il était à Daghanah, dépendance du Ouâlo. L’émyr Yousef, instruit de la présence de son ennemi dans les états du ''Brak'' (roi) de Ouâlo, menace celui-ci de la guerre, s’il ne refuse l’hospitalité à Mohhammed ben A’mar, et le roi, faible, âgé, infirme, privé depuis deux mois du ''Boukanégh''<ref>''Boukanégh'' signifie proprement ''esclave ;'' on appelle Boucanégh Nghiourbél, ou plus exactement ''Baknyk Gorbél'', celui qui, au village royal de Gorbel, sur le marigot (ruisseau) de Taouy, préside à la cérémonie de la proclamation du ''Brak''. D’après un usage assez singulier, cette cérémonie est une partie de pêche dans le marigot. Le ''Briok'' (prince royal), plongé dans l’eau, pêche de ses propres mains, quelque poisson que d’officieux courtisans ont soin de tenir prêt d’avance. Il montre au peuple le fruit de sa pêche, et il est aussitôt proclamé. Le Baknyk Gorbél remplit auprès du nouveau monarque la charge d’intendant-général et de premier ministre</ref> habile qui régnait pour lui, promet au puissant émyr de chasser de ses états le ''Mahdy'' fugitif.