« Page:Mireille Havet Carnaval 1922.djvu/27 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
presque pudibonde, tandis que lui, laissé pour mort dans les fourrures, la tête enfouie, ne montrant qu’une nuque pâle, se sent pris pour toujours.
presque pudibonde, tandis que lui, laissé pour mort dans les fourrures, la tête enfouie, ne montrant qu’une nuque pâle, se sent pris pour toujours.


{{t3|IV|lh=3}}

<BR />
===={{c|IV}}====
<BR />



La vie pour Daniel se partage maintenant en périodes distinctes : celles où il voit Germaine chaque jour, ce ne sont les meilleures que par comparaison, car alors que de petits martyres, déceptions avilissantes, paroles dures, situations fausses qu’il supporte en attendant quoi ? qu’un peu de son misérable amour lui soit rendu ; et celles où, fâchés ensemble, il ne la voit pas. Ces périodes-là durent de huit à quinze jours et sont horribles. Daniel y perd le monde à la façon des aveugles et des sourds, se remémorant bien plus belles les mélodies et les vues du passé et se déchirant l’âme avec leurs souvenirs. Il lutte dans un abîme, une tombe où sincèrement il voudrait être couché pour toujours, à l’abri de la méchanceté humaine et sans doute de l’amour.
La vie pour Daniel se partage maintenant en périodes distinctes : celles où il voit Germaine chaque jour, ce ne sont les meilleures que par comparaison, car alors que de petits martyres, déceptions avilissantes, paroles dures, situations fausses qu’il supporte en attendant quoi ? qu’un peu de son misérable amour lui soit rendu ; et celles où, fâchés ensemble, il ne la voit pas. Ces périodes-là durent de huit à quinze jours et sont horribles. Daniel y perd le monde à la façon des aveugles et des sourds, se remémorant bien plus belles les mélodies et les vues du passé et se déchirant l’âme avec leurs souvenirs. Il lutte dans un abîme, une tombe où sincèrement il voudrait être couché pour toujours, à l’abri de la méchanceté humaine et sans doute de l’amour.