« Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/919 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 16 juin 2021 à 05:24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
911
POLYBE, LIV. XXV.

besoins urgens, et que le questeur alléguait une loi qui ne permettait pas d’ouvrir le trésor ce jour-là, Popilius demanda les clefs, et dit qu’il l’ouvrirait lui-même, prenant sur lui la responsabilité du fait. Dans une autre assemblée du sénat, où on l’engageait de s’expliquer sur l’argent qu’il avait reçu d’Antiochus avant la trève, pour la solde de l’armée, il répondit que ses comptes étaient en règle, mais qu’il ne se croyait pas obligé de les rendre. Pressé cependant par celui qui l’interpellait de montrer ces comptes, Popilius envoya son frère pour chercher les registres. Lorsqu’ils furent apportés, Popilius les ouvrit en présence de tous, fit chercher au questionneur le compte réclamé, et, s’adressant aux autres, leur demanda comment ils exigeaient qu’il justifiât de l’emploi de trois mille talens, quand eux-mêmes ne s’inquiétaient pas de montrer dans quel trésor on portait les quinze mille talens que leur payait Antiochus. Que ne m’interrogez-vous aussi, ajouta-t-il, afin de savoir comment vous êtes devenus maîtres de l’Asie, de la Libye et de l’Espagne ? Ces paroles réduisirent au silence non-seulement l’assemblée, mais encore l’accusateur. Ceci soit dit en passant, tant pour rappeler le souvenir des vertus d’autrefois, que pour allumer le désir des grandes actions dans le cœur de nos descendans. (Angelo Mai et Jacobus Geel, ubi suprà.)




FRAGMENS
DU

LIVRE VINGT-CINQUIÈME.


I.


Lycortas rétablit les Messéniens dans leur premier état. — Dissimulation des Romains à l’égard des Achéens. — Sparte est attribuée à la ligue d’Achaïe. — Ambassade à Rome de la part des citoyens et des exilés de Lacédémone.


Les Messéniens, qui, par leur imprudence, étaient tombés dans l’état le plus déplorable, furent par la générosité de Lycortas et des Achéens réunis à la ligue dont ils s’étaient séparés. Cette ligue acquit encore alors Abie, Thurie et Phare, qui, pendant la guerre de Messène, s’étaient détachées des Messéniens, et avaient élevé chacune une colonne particulière. Quand on apprit à Rome que les Achéens avaient heureusement terminé la guerre contre les Messéniens, on n’y tint plus aux ambassadeurs le même langage qu’on leur avait tenu avant le succès. Le sénat leur dit qu’il avait pris garde que personne ne portât d’Italie à Messène ni armes ni vivres : réponse qui fit évidemment connaître qu’il était fort éloigné de négliger ou de mépriser les affaires de dehors, et qu’au contraire, il trouvait mauvais qu’on ne le consultât point sur toutes choses, et qu’on ne suivît pas en tout ses avis.

Les ambassadeurs lacédémoniens, étant enfin arrivés de Rome, dirent ce que le sénat leur avait répondu. Sur