« Maître du monde » : différence entre les versions

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{{titre|Maître du monde|[[Jules Verne]]|1904}}
 
 
 
=== Table des matières ===
 
I. Ce qui se passe dans le pays. 3
II. À Morganton. 12
III. Great-Eyry. 24
IV. Un concours de l’Automobile Club. 40
V. En vue du littoral de la Nouvelle-Angleterre. 51
VI. Première lettre. 62
VII. Et de trois. 71
VIII. À tout prix. 83
IX. Seconde lettre. 95
X. Hors la loi. 97
XI. En campagne. 106
XII. La crique de Black-Rock. 117
XIII. À bord de l’Épouvante. 129
XIV. Le Niagara. 140
XV. Le nid de l’aigle. 152
XVI. Robur-le-Conquérant. 162
XVII. Au nom de la loi !… 175
XVIII. Le dernier mot à la vieille Grad. 188
 
 
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Mais voici que, vers cinq heures du matin, au-dessus des crêtes de la montagne, encore noyées de l’ombre nocturne, un bruit étrange se fit entendre à travers l’atmosphère, une sorte de halètement régulier, accompagné d’un puissant battement d’ailes. Et, s’il eût fait jour, peut-être les gens des fermes et des villages eussent-ils vu passer un gigantesque oiseau de proie, quelque monstre aérien, qui, après s’être enlevé du Great-Eyry, fuyait dans la direction de l’est !
 
== II. À Morganton. ==
 
Le 27 avril, parti la veille de Washington, j’arrivai à Raleigh, chef-lieu de l’État de la Caroline du Nord.
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À demain donc ! »
 
== III. Great-Eyry. ==
 
Le lendemain, dès l’aube, Elias Smith et moi, nous quittions Morganton par la route qui, en longeant la rive gauche de la Sarawba-river, conduit à la bourgade de Pleasant-Garden.
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Le plus sage, en somme, était de revenir à Washington et de consulter M. Ward. Aussi, le lendemain soir, à Morganton, après avoir réglé mes deux guides, je pris congé de M. Smith et me rendis à la gare d’où le rapide pour Raleigh allait partir.
 
== IV. Un concours de l’Automobile Club. ==
 
Le mystère du Great-Eyry devait-il être dévoilé un jour par suite d’éventualités difficiles à prévoir… C’était le secret de l’avenir. Y avait-il un intérêt de premier ordre à ce qu’il le fût ?… Aucun doute à ce sujet, puisque la sécurité des habitants de ce district de la Caroline du Nord en dépendait peut-être.
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En tout cas, lorsqu’il eut disparu au tournant de la route, on ne trouva plus trace de son passage.
 
== V. En vue du littoral de la Nouvelle-Angleterre. ==
 
À l’époque où ces faits furent rapportés par les journaux d’Amérique, j’étais depuis un mois de retour à Washington.
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– Eh bien, qui sait si les deux appareils n’en font pas qu’un ?… »
 
== VI. Première lettre. ==
 
Après avoir quitté M. Ward, je regagnai ma demeure de Long-Street.
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« M. D. M. »
 
== VII. Et de trois. ==
 
Je l’avoue, tout d’abord, ma surprise fut grande à la lecture de cette lettre. Des oh ! et des ah ! s’échappèrent de ma bouche. La vieille servante me regardait, ne sachant trop que penser.
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« Faut-il en conclure qu’ils sont tous trois dus au génie du même inventeur et que tous trois ne font qu’un seul appareil ? »
 
== VIII. À tout prix. ==
 
Ce fut comme une révélation, et d’un effet immense, acceptée, dirait-on, unanimement. Étant donné la propension de l’esprit humain vers l’extraordinaire, souvent même vers l’impossible, personne n’en voulut plus douter. Non seulement c’était le même inventeur, mais c’était le même appareil.
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Elle était conçue en ces termes :
 
== IX. Seconde lettre. ==
 
« À bord de l’Épouvante »,
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« Que l’Ancien et le Nouveau Continent le sachent, ils ne peuvent rien contre moi, et je puis tout contre eux. » Et cette lettre, je la signe : « Maître du Monde. »
 
== X. Hors la loi. ==
 
Telle était la lettre adressée au gouvernement des États-Unis, déposée à l’hôtel de la police, sans l’intermédiaire de la poste. Quant à l’individu qui l’avait apportée pendant la nuit du 14 au 15 juillet, personne ne l’avait aperçu.
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– De réussir… cette fois… de réussir ! »
 
== XI. En campagne. ==
 
Ainsi, l’introuvable capitaine venait de réapparaître en un point du territoire des États-Unis. Il n’avait été se montrer ni sur les routes ni sur les mers de l’Europe. Tout cet Atlantique qu’il eût mis moins de quatre jours à traverser, il ne l’avait pas franchi… Était-ce donc la seule Amérique dont il faisait le théâtre de ses expériences, et devait-on en conclure qu’il fût américain ?
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Rien… rien !… La place où Wells a laissé l’Épouvante, vingt-quatre heures avant, est vide !… Le Maître du Monde n’est plus à la crique de Black-Rock.
 
== XII. La crique de Black-Rock. ==
 
On sait combien la nature humaine est portée aux illusions. Certes, des chances existaient pour que l’appareil tant recherché ne fût plus à cette place… en admettant que ce fût lui dont Wells avait observé l’émersion dans l’après-midi du 27… Si quelque avarie survenue à son triple système de locomotion l’avait empêché de regagner par terre ou par eau sa retraite et obligé à relâcher au fond de la crique de Black-Rock, que devions-nous penser enfin, ne l’y voyant plus ?… C’est que, réparations faites, il s’était remis en route, c’est qu’il avait abandonné ces parages du lac Érié…
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À ce moment, l’Épouvante, poussée par son moteur, fait comme un bond, et file de toute sa vitesse à travers la crique de Black-Rock.
 
== XIII. À bord de l’Épouvante. ==
 
Lorsque je revins à moi, il faisait jour. Une demi-clarté traversait l’épais hublot de l’étroite cabine, où l’on m’avait déposé… Depuis combien d’heures, je n’aurais pu le dire. Mais il me semblait bien, à l’obliquité de ses rayons, que le soleil ne devait pas être très élevé au-dessus de l’horizon.
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Oui ! attendre… j’en étais réduit là… attendre !… La journée ne finirait pas sans doute avant que l’Épouvante ne fût en vue du littoral de l’Érié, puisque sa direction se maintenait imperturbablement au nord-est !
 
== XIV. Le Niagara. ==
Cependant le temps s’écoulait et la situation ne se modifiait pas. Le timonier était revenu à la barre, le capitaine, à l’intérieur, surveillait la marche des machines. Je le répète, même lorsque la vitesse s’accroissait, le moteur fonctionnait sans bruit, avec une remarquable régularité. Jamais un de ces à-coups inévitables qui résultent de l’emploi des cylindres et des pistons. J’en concluais donc que le déplacement de l’Épouvante, dans chacune de ses transformations, s’effectuait au moyen de machines rotatives. Mais impossible de m’en assurer.
 
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Soudain, un violent bruit de mécanisme, qui jouait à l’intérieur, se fait entendre. Les grandes dérives, plaquées sur les flancs de l’appareil, se détendent comme des ailes, et, au moment où l’Épouvante est entraînée dans la chute, elle s’élève à travers l’espace, franchissant les mugissantes cataractes au milieu d’un spectre d’arc-en-ciel lunaire !
 
== XV. Le nid de l’aigle. ==
 
Le lendemain, lorsque je me réveillai après un assez lourd sommeil, l’appareil ne faisait plus aucun mouvement. Je m’en rendis compte aussitôt : il ne roulait pas sur terre, il ne naviguait ni sur ni sous les eaux, il ne volait pas au milieu des airs. Devais-je en conclure que son inventeur avait regagné la mystérieuse retraite où jamais être humain n’avait mis le pied avant lui ?…
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Moi… répondit-il, en se redressant dans tout son orgueil, moi… Robur… Robur-le-Conquérant ! »
 
== XVI. Robur-le-Conquérant. ==
 
Une taille moyenne, avec carrure géométrique – ce que serait un trapèze régulier dont le plus grand côté est formé par la ligne des épaules. Sur cette ligne, rattachée par un cou robuste, une énorme tête sphéroïdale. Des yeux que la moindre émotion devait porter à l’incandescence, et au-dessus, en permanente contraction, le muscle sourcilier, signe d’extrême énergie. Des cheveux courts, un peu crépus, à reflets métalliques, comme eût été un toupet de paille de fer, large poitrine qui s’élevait et s’abaissait avec des mouvements de soufflet de forge, des bras, des mains, des jambes dignes du tronc, pas de moustaches, pas de favoris, une large barbiche à l’américaine, qui laissait voir les attaches de la mâchoire, dont les masséters devaient posséder une puissance formidable.
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Quant à ce qui s’était passé depuis le départ de l’Albatros, ce que je savais me permettait de le reconstituer aisément. Il n’avait pas suffi à ce prodigieux inventeur de créer une machine volante, si perfectionnée qu’elle fût. La pensée lui était venue de construire un appareil apte à se mouvoir sur terre, sur et sous les eaux comme à travers l’espace. Et, probablement, dans le chantier de l’île X, un personnel de choix, qui garda le secret, parvint à établir de toutes pièces l’appareil à triple transformation. Puis, le second Albatros fut détruit, et, sans doute, dans cette enceinte du Great-Eyry, infranchissable à tout autre. L’Épouvante fit alors son apparition sur les routes des États-Unis, dans les mers voisines, à travers les zones aériennes de l’Amérique. Et l’on sait en quelles conditions, après avoir été vainement poursuivie à la surface du lac Érié, elle s’échappa par la voie des airs, tandis que j’étais prisonnier à bord !
 
== XVII. Au nom de la loi !… ==
 
Quelle serait l’issue de l’aventure dans laquelle je m’étais engagé ?… Son dénouement, proche ou lointain, pouvais-je le provoquer ?… Seul, Robur ne le tenait-il pas entre ses mains ?… Je n’aurais probablement jamais la possibilité de m’enfuir, ainsi que l’avaient fait Uncle Prudent et Phil Evans sur l’île Chatam… Il fallait attendre, et que durerait cette attente ?…
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L’Épouvante venait d’être foudroyée, coup sur coup, et ses ailes rompues, ses turbines brisées, elle tomba d’une hauteur de plus de mille pieds dans les profondeurs du golfe !…
 
== XVIII. Le dernier mot à la vieille Grad. ==
 
Lorsque je revins à moi, après être resté sans connaissance – combien d’heures, je n’aurais pu le dire –, un groupe de marins, dont les soins m’avaient rappelé à la vie, entourait le cadre de la cabine où j’étais déposé.