« Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 43.djvu/818 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
Zoé (discussion | contributions)
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
chef l’amènent à se résigner aux siennes propres ; le néant de ce héros d’occasion le fait se replier vers les solides réalités de sa Lorraine ; enfin il apprend que les causes héroïques ne sont pas à la merci du mortel qui par instant les représente et semble les absorber en sa personne. « Boulanger n’est qu’un incident, nous retrouverons d’autres boulangismes. »
chef l’amènent à se résigner aux siennes propres ; le néant de ce héros d’occasion le fait se replier vers les solides réalités de sa Lorraine ; enfin il apprend que les causes héroïques ne sont pas à la merci du mortel qui par instant les représente et semble les absorber en sa personne. « Boulanger n’est qu’un incident, nous retrouverons d’autres boulangismes. »


{{***}}
<center>* * * </center>


Avec cette dévotion instinctive pour les héros, le sentiment de la discipline qui pénètre, soutient, et anoblit les trois romans de l’énergie nationale, s’établit d’une façon définitive dans l’œuvre de M. Barrès. Ses nombreux voyages ne le distrairont pas de cette docilité généreuse par où il s’achemine inconsciemment vers la philosophie de l’acceptation. D’ailleurs, on n’est pas moins vagabond que M. Barrès, on n’est pas plus réfractaire que lui au caprice, plus patient, plus volontaire et plus méthodique. J’aurais dû le répéter à chacune de ces pages, mais il semblait plus piquant de réserver cette constatation pour le chapitre des voyages.
Avec cette dévotion instinctive pour les héros, le sentiment de la discipline qui pénètre, soutient, et anoblit les trois romans de l’énergie nationale, s’établit d’une façon définitive dans l’œuvre de M. Barrès. Ses nombreux voyages ne le distrairont pas de cette docilité généreuse par où il s’achemine inconsciemment vers la philosophie de l’acceptation. D’ailleurs, on n’est pas moins vagabond que M. Barrès, on n’est pas plus réfractaire que lui au caprice, plus patient, plus volontaire et plus méthodique. J’aurais dû le répéter à chacune de ces pages, mais il semblait plus piquant de réserver cette constatation pour le chapitre des voyages.





Pour un véritable homme, — écrit-il lui-même dans un de ses livres les plus romantiques, ''Amori et Dolori sacrum'', — la discipline, c’est toujours de se priver et de maintenir fortement sa pensée sur un objet. Rien de pire que des divertissemens et des excitations de hasard, quand il faut veiller que toutes nos nourritures profitent au dessein déjà formé.
Pour un véritable homme, — écrit-il lui-même dans un de ses livres les plus romantiques, ''Amori et Dolori sacrum'', — la discipline, c’est toujours de se priver et de maintenir fortement sa pensée sur un objet. Rien de pire que des divertissemens et des excitations de hasard, quand il faut veiller que toutes nos nourritures profitent au dessein déjà formé.