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Schnéeberg ; enfin, à Anersberg, la plus haute montagne de toute la Saxe, il y en a une à vingt-huit toises de profondeur sur trois toises de largeur, dans un rocher d’ardoise : cette mine a produit, en 1741, cinq cents quintaux d’étain[1].

En Bohême, à trois quarts de lieue de Platen, il se trouve une mine d’étain voisine d’une mine de fer, qui toutes deux sont dans un banc de grès à gros grains[2] ; et, comme le minerai d’étain est mêlé de parties ferrugineuses, on le fait griller après l’avoir broyé pour en séparer le fer au moyen de l’aimant ; il se trouve aussi des mines d’étain dans le district d’Ellebagen et dans celui de Salznet ; une autre à Schlac-Kenwald, qui s’enfonce assez profondément[3]. Enfin, il y a aussi quelques veines d’étain dans les mines de Hongrie[4] : on assure de même qu’il s’en trouve en Pologne ; mais nous n’avons aucune notice assez circonstanciée de ces mines pour pouvoir en parler.

L’Asie est peut-être plus riche que l’Europe en étain ; il s’en trouve en abondance à la Chine[5], au Japon[6] et à Siam[7] ; il y en a aussi à Macassar[8], à Malaca[9], Banca, etc. ; cependant les Asiatiques ne font pas de ce métal autant d’usage que les Européens ; ils ne

  1. Traité de la fonte des mines de Schlutter, traduit par M. Hellot, t. II, p. 588.
  2. Voyages métallurgiques de M. Jars, p. 71.
  3. Éphémérides d’Allemagne, année 1686.
  4. On trouve des mines d’étain dans plusieurs contrées de l’Europe, en Saxe, en Misnie, comme à Stolberg, Goyer, Anneberg, Altemberg, Freiberg, dans la montagne de Saint-André de la forêt Noire. En Bohême, dans les mines de Groupe près de Tœplitz, dans celles d’Aberdam, de Schoufeld, etc. Dans la Hongrie, aux mines de Schonmitz et du comté de Lyptow. M. Geoffroy ; Mémoires de l’Académie des sciences, année 1738, p. 103. — L’une des plus fameuses de toutes les mines d’Allemagne est celle d’Altemberg ; on n’en trouve point de semblable dans toute l’histoire des mines… elle fournit de la mine d’étain, depuis la superficie jusqu’à cent cinquante toises de profondeur perpendiculaire. Ces sortes de filons en masses n’ont que rarement une direction réglée, mais ils ont leurs bornes qui quelquefois est une pierre sèche, quelquefois un roc que les mineurs appellent le séparateur. Traité de la fonte des mines de Schlutter, t. II, p. 585 et suiv.
  5. On tirait autrefois à la Chine beaucoup d’étain aux environs de la ville d’U-si… L’étain est si commun dans cet empire, que le prix en est fort modique. Histoire générale des Voyages, t. VI, p. 484. — On voit à Dehly, aux Indes, un certain métal appelé utunac, qui approche de l’étain, mais qui est beaucoup plus beau et plus fin, et souvent on le prend pour de l’argent ; ce métal s’apporte de la Chine. Thévenot, Voyage au Levant ; Paris, 1664, t. III, p. 136.
  6. La province de Bungo au Japon produit de l’étain si blanc et si fin, qu’il n’est guère inférieur à l’argent, mais les Japonais n’en font presque aucun usage. Histoire générale des Voyages, t. X, p. 655.
  7. Les Siamois travaillent depuis très longtemps des mines d’étain et de plomb fort abondantes… Leur étain se débite dans toutes les Indes. Il est mou et mal purifié et tel qu’on le voit dans des boîtes à thé qui viennent des régions orientales ; et, pour le rendre plus dur et plus blanc, ils y mêlent de la calamine, espèce de pierre minérale qui se réduit facilement en poudre et qui, étant fondue avec le cuivre, sert à le rendre jaune ; mais elle rend l’un et l’autre de ces deux métaux plus cassants et plus aigres. Histoire générale des Voyages, t. X, p. 307.
  8. Quelques provinces de Macassar, dans l’île Célèbes, ont des mines d’étain. Idem, t. X, p. 458.
  9. On trouve de l’étain dans quelques endroits des Indes orientales, comme au royaume de Quidday, entre Tanasseri et le détroit de Malaca. M. Geoffroy ; Mémoires de l’Académie des sciences, année 1738, p. 103. — Les Hollandais apportent des Indes orientales des espèces d’étain qui passent pour étain fin ; celui de Malac ou Malaca et celui de Banca, qui n’est pas aussi parfait que celui de Malaca qu’on emploie de préférence pour les teintures en écarlate et pour étamer les glaces. Idem, p. 111.