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a dans le mot un A long-, marque du féminin, qui devrait déjà, et rien que pour cela, être resté long- en latin ; mais supposons que cet A, signe du féminin, fût bref, comme rosa contient dans sa finale deux a, l’un formatif du thème, l’autre de la désinence, il devrait de toute manière être long d’après une loi de renforcement de la voyelle par elle-même que l’on appelle un vriddhi. Comment se fait-il donc que rosa soit bref ? Hélas ! il y a là une raison de clarté d’expression qui, tout en étant louable dans son but, est déplorable quant à ses effets. L’ablatif rosa^ long par soi et par la chute du D, comme nous le verrons plus loin, a forcé les Romains à faire leur nominatif bref, bien qu’il dût rester long pour des raisons positives et péremptoires. Pour la clarté de la langue, le nominatif ou l’ablatif devait devenir bref, pourquoi Lî nominatif a-t-il cédé plutôt que l’ablatif ? La philologie comparée ne peut répondre que par une hypothèse, mais cette hypothèse est assez vraisemblable pour que nous osions la mentionner ici. En effet, l’ablatif rosa contient trois a {fosa+a--ad) : Va bref du thème, Va long caractéristique du féminin, et Vai de la terminaison de l’ablatif devenu a long par la chute du dy tandis que le nominatif n’a que Y a du thème et Va du féminin. On conçoit dès lors pourquoi c’est le nominatif et non l’ablatif qui est devenu bref dans rosa, pour la clarté de la prosodie.

Nous n’en avons pas encore fini complètement avec le nominatif singulier dans la langue latine. Ainsi, par exemple, il nous faut dire que dans les thèmes consonantiques terminés par une explosive dentale forte ou faible, T ou D, S s’assimile toujours la consonne précédente ; TS ou DS deviennent alors SS, et il y a confusion des deux SS en un seul : miles pour mileTs, serpens