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le sol des Gaules. Et ce n’est pas dans ces derniers siècles que les grands écrivains adoptèrent le dialecte de la cour de Paris : c’est à la fin du moyen âge que le wallon Froissard, par exemple, écrivit sa chronique, que le bourguignon Commines rédigea ses mémoires, et tout cela en langue qui devint la langue française. L’étude des patois, au point de vue littéraire, n’est possible aujourd’hui que dans la poésie, la poésie populaire surtout, ainsi que l’a bien compris la Société liégeoise de littérature wallonne entre autres.

Mais ce qui nous intéresse encore davantage, c’est l’étude des patois au point de vue philologique et au point de vue historique. Telle est la cause de ce projet d’enquête. Bien que la langue d’oïl ait dépassé la langue d’oc, bien que le dialecte de l’Ile-de-France ait eu la prépondérance définitive sur les autres dialectes, le français moderne a fait de nombreux emprunts à ses voisins, et cela à toutes les époques. Ainsi Bèze nous rapporte qu’au seizième siècle les Parisiens changeaient, à l’instar des habitants du centre de la France, des Berrichons, I’r en s, et disaient pèse pour père, mèse pour ’mère encore à présent disons-nous cAfa’sé ? pour c/i<2^ré ?, qui n’est plus employé que pour désigner le siège du prédicateur ou du professeur. D’autre part, le français a pris aux dialectes normand et picard leur attaquer, plus semblable au bas-latin attacare que notre attacher, qui est le même mot avec une signification différente. On le voit, l’étude des dialectes n’est pas sans importance grande pour la connaissance approfondie de la langue française. Certains mots du langage actuel seraient même inexplicables. sans l’étude des patois. J’en veux pour exemple le mot tante. En voyant le wallon réunir le pronom possessif à certains noms sans tenir compte de ce pronom dans le sens, comme monfrê pour frère, monpé pour père, mononk pour oncle, on découvrit que le même procédé était employé dans le mot tante, cette