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à ne voir dans l’humanité qu’une substance, vivant en vertu d’on ne sait quelle force diffuse, et répartie inégalement entre les êtres, selon la perfection de leur organisme ; de sorte que l’homme accomplirait une véritable végétation, florissante dans les âges favorables, ''étiolée'' dans les jours semblables aux nôtres, où ''manquent l’air et le soleil''. Cette doctrine, très répandue aujourd’hui, est naïvement formulée dans un ouvrage récent de M. Quételet, secrétaire de l’académie royale de Bruxelles (''sur l’Homme et le développement de ses facultés, ou Essai de Physique sociale'', 2 vol. in-8°). Après un grand nombre d’observations et de tableaux statistiques, l’auteur se résume ainsi « Les actions des simples individus ont leur nécessité… ''D’une organisation sociale donnée, dérive, comme conséquence nécessaire, un certain nombre de vertus et de crimes. Cette nécessité se trouve dans le bien comme dans le mal, dans la production des bonnes choses, comme dans celle des mauvaises ; dans la naissance des chefs-d’œuvre et des belles actions qui honorent un pays, comme dans l’apparition des fléaux qui le désolent. » On a rapproché, à l’appui de ce passage, plusieurs fragmens de M. Victor Cousin : il était difficile de jouer un plus méchant tour au directeur de notre école normale.
à ne voir dans l’humanité qu’une substance, vivant en vertu d’on ne sait quelle force diffuse, et répartie inégalement entre les êtres, selon la perfection de leur organisme ; de sorte que l’homme accomplirait une véritable végétation, florissante dans les âges favorables, ''étiolée'' dans les jours semblables aux nôtres, où ''manquent l’air et le soleil''. Cette doctrine, très répandue aujourd’hui, est naïvement formulée dans un ouvrage récent de {{M.|Quételet}}, secrétaire de l’académie royale de Bruxelles (''sur l’Homme et le développement de ses facultés, ou Essai de Physique sociale'', {{vol.|2|inv}} {{in-8°}}). Après un grand nombre d’observations et de tableaux statistiques, l’auteur se résume ainsi « Les actions des simples individus ont leur nécessité… D’une organisation sociale donnée, dérive, comme conséquence nécessaire, un certain nombre de vertus et de crimes. Cette nécessité se trouve dans le bien comme dans le mal, dans la production des bonnes choses, comme dans celle des mauvaises ; dans la naissance des chefs-d’œuvre et des belles actions qui honorent un pays, comme dans l’apparition des fléaux qui le désolent. » On a rapproché, à l’appui de ce passage, plusieurs fragmens de {{M.|Victor}} Cousin : il était difficile de jouer un plus méchant tour au directeur de notre école normale.


L’auteur de la ''Physique sociale'' a imité les physiciens qui établissent un principe sur un certain nombre de faits fournis par l’expérience, et, le plus souvent, sans tenir compte des faits contradictoires : de là vient son erreur. Elle trouvera un correctif dans ces éloquentes paroles, tirées du ''Droit naturel'', de M. Jouffroy : « C’est par l’obstacle que nous intervenons dans notre destinée ; c’est lui qui nous force à comprendre notre fin, à nous emparer de nous-mêmes ; c’est lui qui éveille la ''personne'' dans l’être., et c’est en devenant une personne que nous devenons une ''cause'', dans la véritable acception du mot, une cause libre, intelligente, qui a un but, un plan ; qui prévoit, qui désire, qui se résout, et qui a le mérite et la responsabilité de ses résolutions ; quelque chose, en un mot, de semblable à Dieu, un être moral et raisonnable, un homme ? »
L’auteur de la ''Physique sociale'' a imité les physiciens qui établissent un principe sur un certain nombre de faits fournis par l’expérience, et, le plus souvent, sans tenir compte des faits contradictoires : de là vient son erreur. Elle trouvera un correctif dans ces éloquentes paroles, tirées du ''Droit naturel'', de {{M.|Jouffroy}} : « C’est par l’obstacle que nous intervenons dans notre destinée ; c’est lui qui nous force à comprendre notre fin, à nous emparer de nous-mêmes ; c’est lui qui éveille la ''personne'' dans l’être, et c’est en devenant une personne que nous devenons une ''cause'', dans la véritable acception du mot, une cause libre, intelligente, qui a un but, un plan ; qui prévoit, qui désire, qui se résout, et qui a le mérite et la responsabilité de ses résolutions ; quelque chose, en un mot, de semblable à Dieu, un être moral et raisonnable, un homme ! »




III. ''Jurisprudence''. — 102 publications sont relatives à la science des rapports sociaux : elles comprennent 3,289 feuilles typographiques, et doivent répandre environ 5 millions de feuilles imprimées.


{{rom-maj|iii|3}}. ''Jurisprudence''. — 102{{lié}}publications sont relatives à la science des rapports sociaux : elles comprennent 3,289{{lié}}feuilles typographiques, et doivent répandre environ 5{{lié}}millions de feuilles imprimées.
Ces ouvrages peuvent se classer ainsi : ''Sources du droit'', 5 éditions du texte pur de la loi. L’énoncé de leur titre prouve l’activité de nos législateurs. Le premier en date porte : les ''quinze Codes'' ; le suivant en annonce ''seize'', le troisième ''dix-huit'' ! Viennent ensuite trois grandes collections de lois et ordonnances françaises, avec de brèves annotations. — ''Commentaires généraux''. Ils sont au nombre de 24, mais inachevés pour la plupart, et publiés en souscription. Les commentateurs de l’ancienne législation avaient pour tâche d’éclairer l’empire des faits. Le corps du droit

Ces ouvrages peuvent se classer ainsi : ''Sources du droit'', 5{{lié}}éditions du texte pur de la loi. L’énoncé de leur titre prouve l’activité de nos législateurs. Le premier en date porte : les ''quinze Codes'' ; le suivant en annonce ''seize'', le troisième ''dix-huit !'' Viennent ensuite trois grandes collections de lois et ordonnances françaises, avec de brèves annotations. — ''Commentaires généraux''. Ils sont au nombre de 24, mais inachevés pour la plupart, et publiés en souscription. Les commentateurs de l’ancienne législation avaient pour tâche d’éclairer l’empire des faits. Le corps du droit