« Page:Valéry - Œuvres de Paul Valery, Vol 10, 1938.djvu/147 » : différence entre les versions

 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki />
<nowiki />


<center>PROPOS SUR LE PROGRÈS</center>
<center>PROPOS SUR LE PROGRÈS</center><br>


Les artistes naguère n’aimaient pas ce qu’on appelait le Progrès. Ils n’en voyaient pas dans les œuvres beaucoup plus que les philosophes dans les mœurs. Ils condamnaient les actes barbares du savoir, les brutales opérations de l’ingénieur sur les paysages, la tyrannie des mécaniques, la simplification des types humains qui compense la complication des organismes collectifs. Vers 1840, on s’indignait déjà des premiers effets d’une transformation à peine ébauchée. Les Romantiques, tout contemporains qu’ils étaient des Ampère et des Faraday, ignoraient aisément les sciences, ou les dédaignaient ; ou n’en retenaient que
Les artistes naguère n’aimaient pas ce qu’on appelait le Progrès. Ils n’en voyaient pas dans les œuvres beaucoup plus que les philosophes dans les mœurs. Ils condamnaient les actes barbares du savoir, les brutales opérations de l’ingénieur sur les paysages, la tyrannie des mécaniques, la simplification des types humains qui compense la complication des organismes collectifs. Vers 1840, on s’indignait déjà des premiers effets d’une transformation à peine ébauchée. Les Romantiques, tout contemporains qu’ils étaient des Ampère et des Faraday, ignoraient aisément les sciences, ou les dédaignaient ; ou n’en retenaient que