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Comme les fèves, les pois gris sont particulièrement ''propres aux assolemens des terrains argileux'', peu favorables à la culture du trèfle. Ils remplacent jusqu’à un certain point cette légumineuse, lorsqu’on veut les faucher en vert ; — mais, comme les fèves, ils peuvent aussi prospérer dans des sols de ''nature fort différente''. Plus que les variétés jardinières, ils aiment cependant la fraîcheur, et tandis que ces dernières donnent de meilleurs produits sur un fonds meuble et chaud, quoique substantiel, ils en donnent eux de plus abondans sur les champs qui conservent plus longtemps l’humidité pluviale.
Comme les fèves, les pois gris sont particulièrement ''propres aux assolemens des terrains argileux'', peu favorables à la culture du trèfle. Ils remplacent jusqu’à un certain point cette légumineuse, lorsqu’on veut les faucher en vert ; — mais, comme les fèves, ils peuvent aussi prospérer dans des sols de ''nature fort différente''. Plus que les variétés jardinières, ils aiment cependant la fraîcheur, et tandis que ces dernières donnent de meilleurs produits sur un fonds meuble et chaud, quoique substantiel, ils en donnent eux de plus abondans sur les champs qui conservent plus longtemps l’humidité pluviale.


Les pois ne végètent jamais mieux que dans les terres ''argilo-calcaires'' ou ''sablo-argilo-calcaires'' ; on se trouve donc fort bien pour leur culture de l’emploi des marnes et de la chaux, dans les localités où ces principes manquent. Une telle remarque n’est pas nouvelle, puisqu’il est des contrées entières où l’on a éprouvé que la culture des pois ne réussissait complètement que sur les terrains marnés ou chaulés ; mais elle acquiert de nos jours d’autant plus d’importance que la pratique du chaulage se propage de proche en proche dans beaucoup) de lieux où elle était précédemment inconnue, et que cette pratique s’applique avec un avantage tout particulier aux terres fortes, plutôt fraîches que sèches, qui conviennent à la culture du froment, des fèves, des choux, de la bisaille, etc., toutes plantes dont les amendemens calcaires favorisent sensiblement la végétation. — Il est probable que le plâtre produirait aussi de puissans effets sur les pois-fourrages ; jusqu’ici, cependant, son emploi ne s’est pas, à ma connaissance, étendu à leur culture en grand.
Les pois ne végètent jamais mieux que dans les terres ''argilo-calcaires'' ou ''sablo-argilo-calcaires'' ; on se trouve donc fort bien pour leur culture de l’emploi des marnes et de la chaux, dans les localités où ces principes manquent. Une telle remarque n’est pas nouvelle, puisqu’il est des contrées entières où l’on a éprouvé que la culture des pois ne réussissait complètement que sur les terrains marnés ou chaulés ; mais elle acquiert de nos jours d’autant plus d’importance que la pratique du chaulage se propage de proche en proche dans beaucoup de lieux où elle était précédemment inconnue, et que cette pratique s’applique avec un avantage tout particulier aux terres fortes, plutôt fraîches que sèches, qui conviennent à la culture du froment, des fèves, des choux, de la bisaille, etc., toutes plantes dont les amendemens calcaires favorisent sensiblement la végétation. — Il est probable que le plâtre produirait aussi de puissans effets sur les pois-fourrages ; jusqu’ici, cependant, son emploi ne s’est pas, à ma connaissance, étendu à leur culture en grand.


La question de ''donner ou de ne pas donner d’engrais aux cultures de pois'' se rattache à la place qu’elles occupent dans les assolemens. — Dans l’assolement triennal, il est des lieux où cette plante remplace la jachère. En pareil cas, il faut fumer abondamment si l’on ne veut voir diminuer les produits de la céréale suivante. Il faut aussi ne pas ramener les pois trop souvent, et faire en sorte que leur récolte ait lieu assez tôt pour permettre de donner au sol les façons nécessaires. La grande quantité d’engrais, en ajoutant à l’abondance ou plutôt à la longueur des fanes, diminue peut-être parfois la proportion des graines. Toutefois nous devons constater ici que, lorsqu’on peut user des amendemens calcaires, on profite de l’avantage sans encourir l’inconvénient, par suite de la propriété remarquable de la chaux à ses divers états, de rendre la terre plus ''grainante''. D’ailleurs, sur un sol de qualité moyenne, les pois qui ont été fumés ont toujours la supériorité en grains comme en tiges.
La question de ''donner ou de ne pas donner d’engrais aux cultures de pois'' se rattache à la place qu’elles occupent dans les assolemens. — Dans l’assolement triennal, il est des lieux où cette plante remplace la jachère. En pareil cas, il faut fumer abondamment si l’on ne veut voir diminuer les produits de la céréale suivante. Il faut aussi ne pas ramener les pois trop souvent, et faire en sorte que leur récolte ait lieu assez tôt pour permettre de donner au sol les façons nécessaires. La grande quantité d’engrais, en ajoutant à l’abondance ou plutôt à la longueur des fanes, diminue peut-être parfois la proportion des graines. Toutefois nous devons constater ici que, lorsqu’on peut user des amendemens calcaires, on profite de l’avantage sans encourir l’inconvénient, par suite de la propriété remarquable de la chaux à ses divers états, de rendre la terre plus ''grainante''. D’ailleurs, sur un sol de qualité moyenne, les pois qui ont été fumés ont toujours la supériorité en grains comme en tiges.